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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

11 FILMS POUR LE 11 NOVEMBRE

Picture of Paul Bondot

Paul Bondot

Journaliste culture et plus spécifiquement le cinéma et l'actualité de l'audiovisuel
De 1918 à nos jours, la première guerre mondiale a été une source d’inspiration pour de nombreux cinéastes. Certains ont usés de leur talent pour dénoncer l’absurdité de la guerre, d’autres pour glorifier des héros. A l’occasion du 11 novembre, nous vous proposons une sélection de 11 films à voir ou revoir, des chefs-d’œuvre au grand classique, chacun nous transmet un aspect différent de ce premier conflit mondial.

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1917 - Universal Picture International France

La guerre devient mondiale

Capitaine Conan, Bertrand TAVERNIER – 1996 

Parait-il qu’il faille prendre du recul pour mieux comprendre notre Histoire.
11 novembre 1918, loin de Paris et de Verdun, c’est à la frontière Bulgare que vous passerez les dernières heures du conflit en compagnie de Conan et de ses guerriers.
Un conflit qui ne s’arrête pas. Après la fin officielle, c’est le début des opérations. « Qu’est-ce que la paix ? » demande un personnage, « C’est une opération sur le pied de guerre », lui répond un membre de l’état-major. 
Au début du film, la caméra est au plus proche du terrain, du sol, pour suivre les tranchées et les soldats tombés. Souvent en mouvement et à l’épaule, elle se rapproche au fur et à mesure des humains. 
Pourtant c’est un film sans héros. Même pas Conan, même pas le lieutenant. Héros, anti-héros ? Je laisse cette question aux manuels scolaires. Ici il n’y a que des soldats, des guerriers, des Hommes vaillants ou non.
Bertrand Tavernier n’oublie personne, pas même les tirailleurs sénégalais, les soldats algériens, pas même les bulgares. 
« Capitaine Conan » est également un film sur la justice. Il y a celle des citoyens et celle des soldats.
Il faut saluer, comme souvent chez Tavernier, un casting formidable avec Philippe Torreton dans un de ses plus beaux rôle. 
À travers « Capitaine Conan » le réalisateur nous donne pour la première fois la dimension mondiale de ce conflit, à travers un film français. 

En bref : une mise en perspective pour mieux percevoir les enjeux de ce conflit mondial, au plus proche des hommes. 

Quand l’actualité rattrape la fiction

Paths of Glory, Stanley KUBRICK – 1957

Parfois, nous avons besoin d’un regard extérieur. Et par chance, c’est le regard de Kubrick qui s’est posé sur notre Histoire. Dès 1957, il nous parle de nos maux et de nos erreurs.
Nous sommes en 1916, un général français ordonne de lancer une offensive suicidaire contre une position allemande imprenable, surnommée “La fourmilière”. Sur le front, les soldats vont tomber, les autres seront découragés et certains vont même refuser d’avancer. 
Celui qui avance c’est Kurt Douglas, dans le rôle du colonel. La caméra le suit dans une séquence devenue culte, avec ce long traveling dans la tranchée. Il y a l’image, mais il y a aussi le son. Un son très bien travaillé, qui nous fait subir, à nous aussi, le bruit assourdissant des bombardements. 

En bref : Un chef d’œuvre de Stanley Kubrick qui pose un regard juste et complet sur notre histoire en faisant un film sur des généraux, des officiers, des soldats et des fusillés pour l’exemple. 

Le classique 

La grande illusion, Jean RENOIR – 1937 

Du grand show des années 30 ! Renoir nous livre un divertissement parfait. Quoi de mieux que le cinéma pour retranscrire des illusions ? Pas de grand drame ici, mais la 1ère guerre mondiale pour décor où, bien avant Steve McQueen, le jeune Jean Gabin a plus d’une idée pour s’évader des camps de prisonniers allemands. 
Jean Renoir nous en met pleins les yeux, des scènes d’actions et des plans parfaits, l’illusion est bien réussie.  

En bref : Des acteurs et des dialogues cultes !

Immersion dans les tranchées

1917, Sam MENDES – 2019 

6 avril 1917. Loin du 11 novembre 1918, mais nous sommes au cœur du conflit.
L’incroyable pari de Sam Mendes est réussi. 1917 est une expérience unique. Nous sommes immergés dans la 1ère guerre mondiale, dans les tranchées et les ruines. Nous traversons les lignes de repos et de front, avec une caméra que l’on croirait volante. Un des paris du réalisateur, était de tourner le film en un immense plan-séquence (sans jamais couper la caméra).
En plus de nous entrainer dans les décors incroyables, cette réalisation nous emmène au plus près des personnages, de leurs émotions, de leurs gestes et mouvements.
La seule contre-partie est que le scénario n’est pas aussi grandiose que la réalisation.

En bref : une expérience unique, en mouvement au cœur des tranchées.  

L’exemple de 14/18

Johnny Got His Gun, Dalton TRUMBO – 1972 

Imaginez-vous, vous réveiller un matin allongé dans un lit d’hôpital, sans bras, sans jambe, sans visage, mais toujours conscient ? C’est ce qu’il arrive au personnage principal. 
« Johnny Got His Gun » est un film bouleversant, qui vous prend aux tripes. Notre héros sans membre, a été blessé pendant la première guerre, et subi dorénavant les expériences médicales. Après avoir servi de chair à canon, il sert en tant que cobaye désigné volontaire. 
Tout est parfait dans ce film, la réalisation qui passe du noir et blanc à la couleur, des plans serrés au plan large avec une grande justesse et précisons, au scénario qui nous fait voyager entre un passé animé et mouvementé, à un présent fixe et gris. 
Au-delà du film sur la grande guerre, c’est aussi un film sur la fin de vie. Un débat qui rentre en résonnance avec notre actualité, du XXIème siècle. 

En bref : un film magnifique et bouleversant sur le destin d’un jeune soldat qui résonne incroyablement avec l’actualité.

Les gueules cassées

La chambre des officiers, François DUPEYRON – 2001 

1914-1918. 4 longues années. 4 ans c’est le temps de la guerre. Le temps de la souffrance. Mais c’est aussi le temps de la reconstruction. La restructuration des corps et des âmes. Alors que la guerre vient de commencer, le jeune lieutenant Adrien est défiguré par une explosion d’obus. Les 4 années de guerre il va les passer dans la chambre des officiers de l’hôpital avec ses camarades de chambre. Ces gueules cassées nous font rire, nous font pleurer, et nous font peur. À travers les plans bancals et obliques, François Dupeyron nous montre un monde qui va de travers. Mais le film est beau. Une photographie et une lumière parfaite qui subliment les diagonales, les visages et les regards.

En bref : un film pour en apprendre d’avantage sur « les gueules cassées ».

La souffrance d’après-guerre 

La vie et rien d’autre, Bertrand TAVERNIER – 1989 

Le monde d’après. Non pas celui de 2020, mais de 1920. Un monde encore marqué par les ravages d’une guerre absurde pour certains, nécessaire pour d’autres. C’est cela “La vie et rien d’autre”. Bertrand Tavernier nous emmène à la rencontre des femmes à la recherche de leurs hommes arrachés par l’armée. Nous suivons les militaires dans leurs derniers services pour la patrie et nous découvrons les civils profiteurs ou victimes. 
Avec humour, le film retrace aussi l’histoire du soldat inconnu. 
Il faut voir ou revoir ce très beau film du réalisateur de « Voyage à travers le cinéma français », qui relate ce monde d’après-guerre avec justesse, beauté et complexité.
L’acteur Philippe Noiret, nous emmène avec passion au cœur du système Étatique, où il cherche justice et vérité.

En bref : il faut (re)voir « La Vie et rien d’autre » pour mieux comprendre la souffrance d’après-guerre qu’elle soit physique, psychologique ou politique. 

La fraternité au milieu du désespoir

Joyeux Noël, Christian CARION – 2005

Et soudain tout s’arrête. Alors que les bombes pleuvent, que les balles fusent, et que les hommes marchent dans la boue, d’un coup une parenthèse fraternelle, le temps d’une nuit. Une nuit sacrée, une nuit magique : la nuit de Noël. 
Le film met en scène des citoyens, des hommes, des femmes, plutôt que des soldats. Les hommes sont des poilus bien sûr, mais Christian Carion s’attache à ce qu’ils soient avant tout des êtres sensibles. Ils sont venus de différents pays, de différentes classes sociales, mais ils se retrouvent tous là, au milieu d’un champs de bataille. 

En bref : une parenthèse historique à ne pas oublier.

Pas de (re)sentiment

Frantz, François OZON – 2016

Frantz est un film qui tente de tisser du lien. Du lien entre les familles, entre les amants, entre les pays. Après l’armistice, un jeune français se rend dans le village de son ami d’avant-guerre, Frantz, un allemand. La venue de ce Français va provoquer des passions et des déchirements. Plus tard, c’est Anna, la femme de Frantz qui va traverser la frontière à son tour, de l’autre côté du Rhin. Elle aussi connaitra les critiques et les regards des autres. 
François Ozon nous livre un bijou en matière de photographie et de poésie. 

En bref : en 2016 un film en noir et blanc, il faut le voir rien que pour ça !

Pour les cours d’histoires

Un long dimanche de fiançailles, Jean-Pierre JEUNET – 2004

Peut-être avez-vous vu ce film à la veille des vacances de la Toussaint, ou au retour de ces mêmes vacances, dans une salle de classe, assis sur un siège en bois dur, avec un vidéo-projecteur qui peinait à envoyer la lumière. Voilà pourquoi il faut le voir ou le revoir.  
Tout d’abord parce que non, le vidéo-projecteur n’était pas si détraqué que ça. Les blancs étaient bien calibrés, car chez Jeunet, les blancs sont jaunes. 
Si ce film est projeté souvent dans le cadre scolaire, c’est qu’il représente parfaitement l’horreur des tranchées. Revoyez-le en vous laissant entrainer par l’enquête que mène Audrey Tautou, pour retrouver son fiancé. Malgré l’évidence, malgré la trace écrite, elle ne croit pas que son amant est mort au champ d’honneur. Et si … et s’il était vivant. 
A travers son histoire, Mathilde (Audrey Tautou) remonte la grande Histoire. 

En bref : la dureté des tranchées et des assauts, au cœur d’un scénario captivant.

Un charlot parmi les soldats

Shoulders Arms, Charlie Chaplin – 1918

En 1918, alors que les États-Unis sont entrés en guerre depuis quelques mois, Charlie Chaplin décide de s’engager dans ce qu’il fait de mieux : le cinéma. Il prouve une nouvelle fois son courage artistique, en diffusant des images des tranchés, malgré les difficultés de production et la pression politique. 
Nous ne pouvons nier la dimension historique de ce film de 45 minutes, qui a fait le tour de la ligne de front pendant la dernière année du conflit. Un film qui n’est donc pas tout de suite sorti en salle, mais qui a pris l’odeur des champs de bataille. 
Chaplin nous livre grâce au langage universel de la pantomime et du burlesque, un récit drôle, poétique et caricatural de la première guerre mondiale. A travers l’exagération, il nous relate le quotidien difficile et douloureux des poilus. 

En bref : Le premier film sur la première guerre mondiale est un film comique.

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