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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Affrontements entre civils palestiniens et forces israélienne : un énième rebondissement du conflit israélo-palestinien ?

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Léna Durcik

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Un peu d’histoire : à l’origine du conflit israélo-palestinien

À l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, la communauté internationale, sous l’égide de l’organisation des Nations Unies, s’est accordée pour attribuer un ancien territoire britannique aux Juifs et aux Arabes. C’est l’aboutissement d’un projet sioniste qui remonte à la fin du XIXème siècle. Dès les années 1920, les britanniques encourageaient la création d’un foyer juif sur leur mandat territorial en Palestine, alors que la population juive y était d’à peine 10 %. Or, suite à la situation tendue en Europe avec la montée de l’antisémitisme, l’émigration vers ce territoire au Proche Orient est importante.

En 1947, dans le contexte générale de décolonisation, la Grande Bretagne s’est retirée de ce territoire qui appartenait au début du XXème siècle à l’Empire Ottoman. L’Organisation des Nations-Unies a décidé de créer un État arabe et un État juif avec la ville de Jérusalem considérée comme une zone internationale. Cette solution est acceptée par les sionistes mais rejetée par les arabes palestiniens. En 1948, après le retrait définitif de la Grande Bretagne, Israël proclame son indépendance. Beaucoup de populations arabes ont été déplacées à mesure que des populations juives du monde entier rejoignaient l’État d’Israël, dont les colons qui se sont installés sur les territoires palestiniens. En 1967, l’ONU condamne l’occupation palestinienne.

En outre, Israël a affronté à plusieurs reprises les États arabes voisins (Jordanie – Cisjordanie, Syrie, Égypte) qui non seulement défendent la communauté arabe de Palestine mais aussi affirment leur souveraineté sur des terres voisines qu’Israël a tenté d’annexer. Ces multiples affrontements au cours de la seconde moitié du XXe siècle ont entraîné de nombreux enjeux internationaux dans le contexte de la Guerre Froide. C’est notamment dans ce cadre là qu’a eu lieu le premier choc pétrolier. Les États Unis en 1973 ont envoyé des armes à Israël, et pour punir ces derniers, les pays producteurs de pétrole ont décidé d’augmenter de 70% le prix du baril et de diminuer la production de 5 %.

Si les pays arabes ont à cette occasion récupéré leurs terres colonisées par Israël, la dépossession des palestiniens de leurs terres s’accroît depuis ce temps. En 1980, Israël proclame Jérusalem sa capitale. En 1988, l’Organisation de Libération de la Palestine déclare à Alger l’indépendance de Palestine dont la capitale est également Jérusalem. Depuis, la Palestine est reconnue par 136 États. En 1993, les accords d’Oslo prévoient une reconnaissance mutuelle des deux États mais les conflits d’appropriation territoriale demeurent, et le statut de Jérusalem reste indéterminé. Depuis les années 2000, les tensions se concentrent surtout autour de la bande de Gaza et contre le Hamas, mouvement islamiste palestinien fondé en 1987 qui règne sur ce territoire au Sud d’Israël. Le taux de pauvreté y dépasse les 50 % et les conditions de vie se dégradent avec la situation sanitaire. Une paix durable semble difficile. Les deux pays considèrent Jérusalem comme leur capitale, et des affrontements violents entre Israël et le Hamas ont lieu avec chacun des deux groupes qui revendiquent les territoires où sont situées les populations.

Que se passe-t-il en ce moment ?

Depuis quelques jours ont lieu des manifestations très importantes, avec une agitation particulièrement forte par rapport aux dernières années. Il y a aujourd’hui 300 blessés. Ce sont les affrontements entre les deux populations les plus importants depuis 2017. Déjà fin avril, l’armée israélienne a tiré le 17 avril, en riposte à un lancement de roquette antiaérienne, contre ce qu’elle estime être des groupes terroristes situés en territoire revendiqué par les palestiniens. L’origine du tir n’a pas été revendiqué par Hamas.

Plus précisément depuis ce vendredi 7 mai ont lieu à Jérusalem des manifestations de la part de palestiniens qui protestent contre l’expulsion de familles palestiniennes dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem. Dans ce quartier des familles juives sont expulsées régulièrement depuis 2008, et jeudi a été rendu le verdict d’un procès pour 70 familles palestiniennes qui sont autorisées à rester si elles reconnaissent que la propriété de leur maison appartient à des israéliens.

Affrontement à Jérusalem le lundi 10 mai 2021

Ces manifestations contre la dépossession des territoires palestiniens par Israël à Jérusalem ont lieu en fin de ramadan, moment important du calendrier musulman à l’occasion duquel étaient rassemblés beaucoup de musulmans dans la ville sainte. En outre, ce vendredi 7 mai correspond à une journée célébrée par beaucoup de pays arabes opposés à Israël, nommée « Journée d’Al-Gods » – qui signifie en arabe « journée de Jérusalem ». Leurs protestations ont été dispersées par des tirs israéliens. Le vendredi 7 mai, 178 Palestiniens auraient été blessés. Depuis les tensions ne retombent pas. 250 personnes ont été blessées dans le week-end. Le lundi 7 mai, le mur des lamentations, un des lieux importants de la ville, a été évacué pour des raisons de sécurité.

À cela s’ajoutent des agitations dans le reste du pays. Le vendredi 7 mai, deux palestiniens ont été tués à Jénine, dans le Nord de la Cisjordanie, territoire qu’Israël essaye de s’approprier. De plus, des manifestations en soutien aux palestiniens ont eu lieu dans le reste de la Jordanie. En outre, le mouvement islamiste Hamas a tiré des roquettes vers le centre d’Israël.

Les représentants officiels de la Palestine soutiennent les protestations palestiniennes. Mahmoud Abbas, Président palestinien, a dénoncé l’attitude d’Israël. Quant au groupe Hamas, il a appelé à la résistance des palestiniens. Israël estime cependant que ces opérations sont une réaction à des agitations menaçantes. Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, encourage ses forces de l’ordre à œuvrer pour la stabilité de Jérusalem et a fait savoir qu’il n’autorise pas les « émeutes violentes ». Il estime ainsi agir au nom de la sécurité publique.

Réactions internationales

La communauté internationale s’est mobilisée en faveur de la défense des Palestiniens. L’Organisation des Nations Unies a récemment, une fois de plus, condamné l’attitude d’Israël. Tor Wennesland, un représentant de l’ONU, a appelé à la responsabilité et au calme. L’organisation internationale a également menacé Israël de qualifier ses actions de « crime de guerre ». Le lundi 10 mai s’est déroulée une réunion d’urgence à l’ONU.

Un certain nombre d’autres pays se sont prononcés en faveur d’un apaisement de la situation. Les États-Unis, alliés d’Israël, eux-mêmes en appellent au calme. Ils prônent la baisse des tensions en cherchant à éviter l’expulsion des familles palestiniennes. Des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël ont également fait part de leur inquiétude. Les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan ont appelé en effet aussi appelé Israël au calme.

Enfin, le jeudi 6 mai un certain nombre d’États européens (France, Allemagne, Angleterre, Espagne) ont demandé à Israël d’arrêter sa politique coloniale estimée illégale. Cette politique est soutenue par l’Union Européenne, un porte-parole du chef de la diplomatie européenne estime inacceptable ce qu’il s’y passe, encore aujourd’hui…

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