Une première en Europe
À travers cette décision, l’Autriche a pris les devants face à une situation qui s’aggravait de plus en plus dans ce pays, avec plus de 10 000 cas quotidiens pour moins de 10 millions d’habitants. L’Autriche compte un léger retard sur la vaccination de sa population, puisque seulement 65% de la population est complètement vaccinée. À titre de comparaison, la moyenne européenne s’établit à 67% et les pays où le taux de vaccination est le plus élevé – l’Espagne et la France – ont une moyenne respective de 79 et 75% de la population vaccinée.
Une mise en place à différentes vitesses
Le chancelier doit néanmoins encore attendre l’aval du Parlement pour mettre en place cette mesure et donc donner de date précise pour son entrée en vigueur. Le texte commencera à être examiner ce 14 novembre.
Cependant, certaines régions n’ont pas attendu cet examen pour abonder dans le sens du chancelier autrichien. Ainsi, ce confinement spécial sera mis en place dès ce lundi dans les régions les plus touchées du pays, celles de la Haute-Autriche et de Salzbourg. Certains réfractaires à la vaccination devront donc respecter ce confinement dès ce lundi. À travers cette décision, inédite au niveau européen, Alexander Schallenberg espère donner un nouveau coup de fouet à la vaccination contre la COVID-19, à l’arrêt depuis plusieurs semaines dans son pays. Ce confinement sera en de nombreux points comparables aux premiers confinements mis en place à travers le monde. Ainsi, les personnes impactées ne pourront sortir que pour faire leurs courses, pratiquer une activité sportive ou bien pour des soins médicaux.
D’autres mesures également annoncées
Le chancelier autrichien a également accéléré sur d’autres points de la vaccination. À l’instar de la France et d’autres pays européens, la vaccination du personnel de santé va devenir obligatoire, sous peine d’une suspension pour les personnes concernées. Là encore, la date d’entrée en vigueur n’a pas été spécifiée.
Enfin, de manière plutôt inattendue, le chancelier a annoncé l’ouverture de la vaccination avec le vaccin Pfizer-BioNtech pour les enfants de plus de 5 ans. Certains pays occidentaux, comme les États-Unis, ont déjà franchi cette étape, mais c’est une première dans l’Union Européenne. En effet, l’Agence Européenne du Médicament, l’organe décideur de ce genre de décisions pour l’Union Européenne n’a pas encore autorisé le déploiement de ce vaccin pour la population âgée de 5 à 11 ans. L’examen est néanmoins en cours et l’autorisation pourrait être accordée dans les prochaines semaines.
Quelles mesures chez nos voisins européens ?
L’Allemagne a également connu une escalade inquiétante du nombre de cas positifs ces derniers jours, avec plus de 50 000 cas recensés ce jeudi 11 novembre et un taux d’incidence flirtant avec 250 au niveau national. Le pays étant dans l’attente d’un nouveau chancelier, les décisions sont prises au niveau local. Par conséquent, à Berlin ainsi qu’en Saxe, un test négatif n’est désormais plus reconnu pour obtenir le pass sanitaire. Il faudra pour en bénéficier avoir un certificat de vaccination ou de guérison.
Les Pays-Bas ont remis en place un « confinement partiel » pour trois semaines, où restaurants, bars et magasins essentiels devront fermer à 20 heures. Les magasins jugés non essentiels devront eux baisser les rideaux dès 18 heures. Après cette période, le gouvernement devrait mettre en place des mesures comparables à l’Allemagne et à l’Autriche : confinement pour les non-vaccinés et test négatif plus reconnu dans le pass sanitaire. À voir donc si la menace d’un nouveau confinement va s’étendre à travers l’Europe…