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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

BUSINESS SPECIAL JEUNES : Les mesures économiques du gouvernement sont-elles suffisantes ?

Alexis Fournet

Alexis Fournet

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Alors que le marché de l’emploi pour les jeunes ne brillait pas par son essor. La crise sanitaire est venue fragiliser davantage le monde économique, frappant de plein fouet la jeunesse. En effet, le nombre de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études n’a cessé d’augmenter depuis 2020 avec 1,6 million de moins de 25 ans dans cette situation plus que préoccupante. 

Les conséquences économiques de la crise …

L’Insee rappelle que « environ 1,5 million de jeunes âgés de 15 à 29 ans n’étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation en 2019 » soit plus de 12% de cette classe d’âge. Ces chiffres montrent que le problème date d’avant la crise du Covid-19. Le coronavirus a été le coup de grâce, l’an dernier le nombre de CDI et CDD pour les moins de 26 ans a chuté de 14,2% par rapport à 2019. Cette problématique touche tous les jeunes, y compris les étudiants qui comptent pour la plupart sur leurs emplois étudiants, souvent des jobs alimentaires, pour subsister. Si le problème est antérieur au coronavirus, il a donc été fortement accentué par la crise sanitaire. Néanmoins il peut être assez paradoxal de constater que la crise a peut-être eu le « bénéfice » de faire réagir. En effet, l’on a pu constater un réel regain d’intérêt de l’opinion publique sur les questions de la jeunesse et de son avenir.

Quelles solutions au niveau national ? 

C’est bien la crise qui a permis aux jeunes d’être mieux écoutés par le gouvernement. Notamment par le Président de la République qui a déjà mis en place de nombreuses mesures malgré les critiques lui demandant plus. 

Pour rappel, 130 milliards d’euros ont été débloqués pour financer les repas à 1€ pour tous les étudiants. 7 milliards d’euros ont également été utilisés pour financer le plan « un jeune, une solution », plan visant à garantir des primes à l’embauche, l’ouverture de formations etc… ce plan qui est assez efficace a permis de limiter l’explosion du chômage des jeunes. Les autres mesures; à savoir la hausse des aides d’urgence pour les étudiants, la mise en place du « chèque  psy » et l’aide à l’installation pour les jeunes actifs rassemblent un financement de 130 millions d’euros. 

Si de nombreux partis de l’opposition réclament davantage de mesures, le contexte actuel avec une dette publique évaluée en 2018 à 2315,3 milliard d’euros selon l’INSEE, il parait déjà incroyable que de telles sommes aient déjà été débloquées en plus de celle en faveur des autres secteurs de l’économie française comme les PGE ou le chômage partiel. Les PGE, dont beaucoup pourraient ne jamais être remboursés ont eu un coût très important pour l’État. Mais, le coût du chômage partiel serait quant à lui supérieur à 20 milliards d’euros en 2020. Cela inquiète Rémy Mazzochi directeur adjoint de l’Unedic ( assurance chômage) qui constate qu’un tiers de la dette est dû au choc sanitaire, il prévoit également un déficit pour l’Unedic de 63 milliards d’euros. 

Le gouvernement peut-il quand même faire plus ? De nombreux spécialistes semblent s’accorder sur un effet positif à venir de ces mesures qui semblent aller dans le bon sens. Le gouvernement refuse encore l’idée d’un RSA pour les moins de 25 ans et la proposition de garantir de nouveaux prêts. Ces deux mesures présentant un engagement financier trop lourd pour l’État déjà trop endetté à ce stade. Le gouvernement ira probablement dans le sens d’un renforcement des dispositifs déjà existants. La réforme du système des bourses réclamée par les syndicats étudiants pourra toutefois revenir au coeur des débats. L’effet concret de ces mesures sur le long terme reste donc une affaire à suivre de près. 

Et au niveau international ? 

Les jeunes Français ne sont pas les seuls impactés par la situation, c’est tous les pays qui se retrouvent face à une « crise de l’emploi » pour les jeunes. Selon Eurostat, ce sont près de 3 millions de jeunes Européens qui peinent à trouver un premier emploi. 

Parmi les pays ayant pris le plus de mesures pour les jeunes, on compte l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada et la Corée. Veerle Miranda, économiste à l’OCDE estime que la France est l’un des pays qui a mis en place le plus de mesures pour les jeunes de moins de 25 ans. Elle rappelle également que ces mesures sont révélatrices d’un problème. En effet si le gouvernement a été contraint de prendre autant de mesures, certains estiment que c’est parce qu’il ne le fait pas en temps normal. En effet, dans la plupart des pays de l’OCDE, les jeunes ont souvent accès à de nombreuses aides dès 18 ans, puisqu’ils sont considérés comme adultes indépendamment de leurs parents dès cet âge. 

Quelles pistes pour les jeunes ? 

Il existe de nombreuses aides et mesures visant à augmenter le nombre de contrats signés pour les jeunes. Toutefois, il reste encore difficile de trouver un emploi alors qu’une grande partie des entreprises restent fermées ou ont une activité fortement diminuée. 

Il existe d’autres dispositifs assez intéressants qui peuvent être des pistes de réflexion pour l’avenir. Par exemple, pour les jeunes intéressés par les services d’intérêt général, le service civique est une bonne option pour acquérir une première expérience ou se conforter dans son choix d’orientation. 

Le volontariat territorial en entreprise (VTE), plus méconnu, est un plan visant à permettre l’embauche de jeunes dans de plus petites structures locales. L’objectif est d’aider des entreprises à se moderniser ou encore à mieux respecter l’environnement. Vous trouverez davantage d’informations sur leur site internet. 

Selon le rapport parlementaire de la commission d’enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse, paru en décembre 2020, 1 jeune sur 6 a arrêté ses études supérieures. Pour toutes ces personnes, il est envisageable d’opter pour des formations qualifiantes dans les métiers d’avenir. De nombreuses places supplémentaires ont été créer dans ce type de formations. Des formations existent également dans de nombreux domaines comme la santé et le numérique. 

C’est donc une situation compliquée pour les jeunes. Dire que les mesures du gouvernement sont insuffisantes semble plus relevé de la mauvaise foi étant donné la situation économique du pays. Le problème étant en réalité plus ancien et plus complexe encore. Il reste donc à déterminer l’effet concret de toutes ces mesures sur le long terme avant d’y porter un réel jugement de valeur. 

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