Engagements politiques et hommages
Le jour de l’ouverture du festival de Cannes a été dédié à l’Ukraine. Trois documentaires sur la guerre en cours ont été projeté, dont un portrait du président Volodymyr Zelensky et un reportage de Bernard-Henri Lévy. Cette initiative visait à rappeler l’engagement du festival envers les artistes et journalistes témoignant des réalités contemporaines.
Lors de la cérémonie d’ouverture, plus de 350 personnalités du cinéma ont signé une tribune intitulée « À Cannes, l’horreur de Gaza ne doit pas être silenciée ». Celle-ci rend hommage à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée dans une frappe aérienne israélienne. Juliette Binoche, présidente du jury, a salué sa mémoire. Elle a aussi souligné l’importance de ne pas rester silencieux face aux violences à Gaza.
“Je veux que mes photos vivent pour toujours.” Fatima Hassouna risquait sa vie chaque jour pour documenter le génocide à Gaza. Héroïne d’un documentaire sélectionné à Cannes, cette photographe de 25 ans a été tuée par Israël le 16 avril. pic.twitter.com/D9DFMIaLDX
— AJ+ français (@ajplusfrancais) April 18, 2025
Mouvement #MeToo et lutte contre les violences sexuelles
Le festival a adopté une politique de tolérance zéro envers les agresseurs sexuels. L’actrice Judith Godrèche a présenté son court-métrage “Moi aussi”, réalisé avec les témoignages de mille femmes victimes d’abus. Par ailleurs, des personnalités accusées de violences sexuelles ont été exclues du festival, marquant un changement notable dans la gestion de ces affaires par l’organisation.
Sabotage revendiqué et black-out symbolique
Le 24 mai, une panne de courant a plongé Cannes dans l’obscurité, perturbant les projections matinales lors de la clôture du festival. Rapidement, les autorités ont attribué l’incident à un sabotage. Deux groupes anarchistes anonymes ont revendiqué l’action dans un courrier adressé aux médias. Selon leurs dires, ils auraient scié une ligne de 225 kV en provenance de Nice et mis le feu à un poste de haute tension à Tanneron, dans le Var. Leur objectif : dénoncer un “système mortifère” et perturber un événement qu’ils considèrent comme emblématique d’un ordre oppressif, notamment en lien avec les violences sexistes et sexuelles dans l’industrie cinématographique.
Un festival plus politique que jamais
Ces événements soulignent à quel point le Festival de Cannes est devenu un lieu de résonance politique. Cette année, la Palme d’or a été décernée à un film iranien. Ce dernier, ouvertement critique envers le régime en place, a été salué par le jury pour son audace. Par ce choix, le festival affirme une nouvelle fois sa volonté d’être plus qu’un simple rendez-vous artistique : une plateforme où s’expriment les luttes contemporaines, où les projecteurs ne se braquent pas seulement sur les stars, mais aussi sur les voix dissidentes, les injustices et les combats à mener.

(Photo de Stephane Cardinale – Corbis/Corbis via Getty Images)