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Chili : Vivre dans le pays le plus sismique du monde

Le Chili, de part sa situation géographique, est touché par une activité sismique des plus importantes du monde. Voici comment le pays et la population se sont adaptés au risque de tremblement de terre au fil de l'Histoire.

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Au Chili, environ 8000 séismes ont lieu chaque année. @ Pexels
Au Chili, environ 8000 séismes ont lieu chaque année. Photo : Pexels

Le Chili, pays situé à l’Ouest de l’Amérique du Sud, est caractérisé par sa multitude de paysages. On y retrouve le désert le plus aride du monde, l’Atacama, mais aussi des volcans, la cordillère des Andes, ou bien l’Antarctique chilienne. Du Nord au Sud, le pays est touché par un phénomène commun de manière très fréquente : les séismes.

Comment se produit un séisme ?

Le séisme est la conséquence du mouvement des plaques rigides de la lithosphère : la couche externe du globe terrestre. Lorsque les plaques s’entrechoquent, la rupture du mouvement habituel vient créer et accumuler de l’énergie et des vibrations. Il est également possible que ces mouvements provoquent une rupture de la roche au sein même d’une plaque, ce qu’on appelle une faille, qui peut remonter jusqu’à la surface de la terre. L’énergie libérée engendre donc des secousses, qui forment le phénomène de tremblements de terre. 

Le tremblement de terre est de plus ou moins haute intensité en fonction du lieu où il est ressenti. Le point le plus proche de la rupture, l’épicentre, est l’endroit où l’impact est le plus fort. L’intensité diminue en s’éloignant de ce point. 

Les séismes peuvent également connaître des répliques. Ce sont d’autres séismes de plus faible intensité qui indiquent que les plaques tectoniques s’adaptent à la nouvelle situation géologique. La probabilité des répliques diminue avec le temps. Après 24 heures, la probabilité diminue de moitié.

Comment se mesure-t-il ? 

Les séismes se mesurent par deux paramètres : l’intensité et la magnitude. 

L’intensité permet de rendre compte de l’ampleur des dégâts causés par les secousses. Elle prend en compte différents critères comme les dégâts matériels, le ressenti des secousses, ou la modification des paysages. Le Chili utilise l’échelle de Mercali pour mesurer l’intensité. Il n’existe pas une échelle commune à l’international. 

La magnitude permet de mesurer l’énergie sismique libérée. L’amplitude du mouvement du sol permet de la déterminer. L’échelle utilisée est l’échelle de Richter, et permet de déterminer différents paliers de gravité du phénomène. 

Le pays le plus sismique du monde 

Le Chili est réputé pour être l’un des pays les plus sismiques du monde. En effet, il se situe le long de la bordure entre deux plaques : la plaque de Nazca et la plaque Continentale sud-américaine. On appelle cette zone la ceinture de feu, en raison du nombre conséquent de volcans. La plaque de Nazca s’enfonce de 7 à 8 centimètres par an sous la plaque continentale, d’où l’importance de l’activité sismique. 

Au Chili, il est commun d’entendre de la part des locaux que la terre tremble en permanence. Cette idée traduit en réalité le nombre conséquent de séismes qui se produisent. Les estimations affirment que 8000 séismes ont lieu au Chili chaque année. La grande majorité est de basse intensité, c’est-à-dire de magnitude inférieure à 3,5. Ils sont donc imperceptibles pour la population. 

Le plus fort tremblement de terre jamais enregistré dans l’Histoire.

Le Chili est célèbre non seulement pour la fréquence des tremblements de terre, mais également pour leur intensité. En effet, le Chili a connu le séisme le plus fort jamais enregistré par l’Homme dans l’Histoire. Le 22 mai 1960, des secousses de magnitude 9,5 ont parcouru Valdivia. Son épicentre a été localisé près de Lumaco, dans la région de Araucanía. Le séisme a causé de multiples répliques jusqu’au 6 juin suivant, qui ont particulièrement affecté le Sud du pays. 

Le tremblement de terre a également causé un raz-de-marée qui a affecté tant le territoire côtier chilien comme d’autres pays. Une première vague de 8 mètres de hauteur a d’abord ravagé la côte entre Concepción et Chiloé, puis une seconde de 10 mètres s’est abattue sur cette même zone. Le Japon, l’Australie et Hawaï ont aussi particulièrement été touchés. De plus, Le séisme a provoqué l’éruption du volcan Pyuehue, qui a recouvert de cendres le lac portant le même nom. 

Entre Talca et Chiloé, les dégâts furent importants, et ont touché une surface d’environ 400 000 kilomètres carrés. L’énergie accumulée aurait été équivalente à 20000 bombes nucléaires comme celle d’Hiroshima. Entre 1655 et 2000 personnes y auraient trouvé la mort, et plus de 2 millions de personnes furent sinistrées. Cette catastrophe, en raison de sa gravité, porte le nom de mégaséisme.

Le tremblement de terre de Valdivia est le séisme le plus important jamais enregistré dans l'Histoire. Crédit : compte Instagram @terremotodevaldivia
Le tremblement de terre de Valdivia est le séisme le plus important jamais enregistré dans l’Histoire. Crédit : compte Instagram @terremotodevaldivia

L’aménagement évolue en réponse à ces risques

Pour prévenir des dommages liés à ces risques, le pays a dû adapter les constructions pour réduire les risques pour la population. A la suite du tremblement de terre dévastateur de 2010, d’une magnitude de 8,8, le gouvernement a travaillé sur des infrastructures adaptées. En effet, la catastrophe a endommagé 1,5 million de logements. 

L’atteinte d’un objectif majeur articule le travail d’aménagement : s’assurer que le bâtiment ne s’effondre pas pour éliminer les risques de dégâts humains. Aujourd’hui, les constructions sont pensées pour que le mouvement de la terre ne soit pas transmis au bâtiment. Par ailleurs, l’ONU a reconnu les investissements dans des infrastructures adaptées et le travail du Chili pour prévenir les risques en 2015, à la suite du tremblement de terre de septembre 2015 de magnitude 8,3.

En raison de la fréquence des tremblements de terre, le Chili a adapté ses constructions pour limiter les risques pour la population. Crédit : Pixabay

Les tremblements de terre vus par un Chilien 

Dylan, étudiant de 26 ans à Santiago, a accepté de partager son point de vue sur ces phénomènes qui peuvent paraître relativement impressionnants lorsqu’ils sont peu fréquents. 

« Le jour où j’ai vécu un fort tremblement de terre, j’ai eu peur. C’était la première fois que je ressentais un séisme. La magnitude était de 8,8. Mais au fil du temps, je m’y suis habitué. Au Chili, ça fait partie de notre vie quotidienne. Les séismes sont généralement courts et superficiels, et ne se ressentent pas de la même façon partout. Généralement, quand un séisme arrive, on se dit « tiens, la terre tremble », et on en rit. On parie sur la magnitude du séisme. »

« Quand le tremblement de terre est plus fort, on ne ressent pas de la peur, mais de l’inquiétude. Surtout pour nos proches qui en ont peur. Moi je les vois avec calme et tranquillité. Je me dirige vers un lieu sûr et j’attends que ça passe. La dernière fois que j’ai ressenti un tremblement de terre ici, dans la région centrale, il était court et assez faible. J’ai attendu que ça passe puis je me suis rendormi. Une autre fois, je travaillais, puis la table a commencé à trembler, j’ai simplement continué ce que je faisais. Je me suis totalement habitué. »

Pour en savoir plus sur les dommages causés par les tremblements de terre, voici un article sur le séisme qui a touché la Birmanie cette année : https://www.csactu.fr/the-myanmar-crisis-in-2025/

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