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Comment Joe Biden et le FMI comptent révolutionner l’économie

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Coline Blouin

Actuellement en master langues étrangères, relations internationales et stratégies politiques, j'ai toujours été passionnée par la lecture et l'écriture. Décrire l'actualité est donc une façon pour moi de partager mon intérêt pour les questions politiques internationales.
Les États-Unis du nouveau président Joe Biden, soutenu par le FMI, souhaitent augmenter les impôts sur les grandes entreprises. C’est une décision historique, contraire aux convictions antérieures des 2 acteurs majeurs de l’économie mondiale. La première puissance économique souhaite instaurer un impôt sur l'entreprise à la hauteur de 28%.

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C’est certain, une révolution économique est actuellement en cours. Les États-Unis, pays bien souvent opiniâtre dans l’idée de libéraliser son économie, souhaite prendre une décision importante, allant à l’encontre de ses principes.

Le pays qui compte 330 millions d’habitants souhaite effectivement un taux d’imposition minimal aux entreprises, quel que soit le pays dans lequel elles sont installées. Les États-Unis souhaitent augmenter l’impôt des entreprises, voulant le faire passer de 21% à 28%, qu’importe leur territoire d’implantation ; dans le but de contrer les paradis fiscaux. 

Un vœu historique qui vient confirmer les convictions de Joe Biden, investi 46ème président des E-U en janvier. Cette réforme est complétée par le Fonds Monétaire International, prônant une augmentation des impôts pour les plus grosses fortunes et des taxes pour les entreprises ayant fait le plus de bénéfices ces derniers mois.

Pourquoi un tel changement ?

Les raisons de ce changement sont vite identifiables : les États ont vidé leurs caisses, que ce soit en plan de soutien à l’économie ou, maintenant que le pire semble derrière, en plan de relance. En juin 2020, le FMI avait estimé à plus de 12.000 milliards de dollars les pertes cumulées pour l’économie mondiale pour 2020 et 2021. Chiffre qui devrait monter à 22.000 milliards pour la période 2020-2025, selon la même organisation.

Il est donc plus que primordial de relancer l’économie, et ceci, de la meilleure des manières. L’économiste Stéphanie Villers le résume ainsi : « Il n’y a donc pas trop le choix, il faut relancer l’économie et pour cela, il n’y a pas 36 solutions. Cela passera par les plus fortunés et les multinationales, les plus à même d’encaisser cette hausse de taxe. » Si des multinationales qui s’arrangeaient entre les différents pays pour trouver le meilleur taux d’impôt avaient pu être tolérées dans le monde d’avant, en 2021, avec l’explosion de toutes les dettes publiques, la manœuvre passe forcément beaucoup moins bien.

Le plan de relance américain est estimé à 1.900 milliards de dollars. Cet argent, il faut bien le récupérer quelque part. Il faut bel et bien passer par la taxation, ce qui n’est pas une si mauvaise nouvelle pour les grandes FTN : les bénéfices de 32 des plus grandes entreprises du monde devraient augmenter de 109 milliards de dollars cette année-là, soit un bénéfice plus grand que les années précédentes.

De la même manière, entre la mi-mars et la fin mai 2020, la fortune des 25 milliardaires les plus riches du monde a augmenté de pas moins de 255 milliards de dollars. Bien plus que toutes les prédictions alors mises en œuvre avant février 2020 et donc la crise sanitaire. Au-delà de cette crise, les déclarations de Joe Biden pourraient également s’expliquer par compensation à la politique précédente de Donald Trump, qui avait fait baisser les impôts sur les entreprises.

Des chefs d’entreprises pas si hostiles à cette réforme…

« Nous soutenons une hausse de l’impôt sur les sociétés », a assuré le fondateur d’Amazon Jeff Bezos mardi dans une déclaration publiée par son groupe sur Twitter, quelques jours après que Joe Biden se soit plaint que le géant du commerce en ligne ne paye pas d’impôts sur les bénéfices.

L’homme le plus riche au monde avec une fortune estimée à plus 188 milliards de dollars soutient donc la vision du gouvernement de Joe Biden qui veut faire des investissements audacieux dans les infrastructures américaines. 

 Qu’en est-il du point de vue français ?

Alors que de nombreux pays augmentent les impôts des entreprises ou des plus riches, Bercy s’y refuse pour le moment. L’impôt sur la fortune (ISF) rapporterait 5 milliards à l’État, alors que le coût de la crise est estimé à 180 milliards rien que pour l’année 2020.

La France est l’un des derniers pays au monde à ne pas avoir baissé le taux d’impôt des entreprises. ‘’Aujourd’hui, les autres nations le rehaussent, on peut aussi penser que les autres pays ne font que rattraper leur retard et qu’on a été précurseur.’’ affirme Guillaume Allègre, professeur de Sciences Po. Alors que le taux d’imposition minimal des entreprises est étudié à hauteur de 20 %, que les États-Unis veulent faire passer leur taux de 21 à 28 %, la France a déjà un taux de 27,5 % : presque en tête de la révolution.

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