Congrès des Républicains : Valérie Pécresse victorieuse, défiant les sondages d’opinion

Les résultats attendus

Au 18 novembre 2021, Le Figaro publiait un sondage exclusif d’Odoxa-Backbone. En ce qui concernait la popularité des candidats auprès des sympathisants Les Républicains, Xavier Bertrand arrivait en tête avec 86% de bonne opinion, suivi de Michel Barnier cumulant 80%, puis de Valérie Pécresse obtenant 78%. L’écart se creuse ensuite à la quatrième place, puisqu’Eric Ciotti ne réunit que 58% de bonne opinion.

Dans un sondage plus récent, réalisé par IFOP-Fiducial pour Le JDD et SudRadio, le Président des Hauts-de-France se maintenait en tête, à la question : « Si dimanche prochain devait se dérouler le premier tour de l’élection présidentielle, pour lequel des candidats suivants y aurait-il le plus de chances que vous votiez ? ». L’ancien Ministre du Travail décrocherait 13% des voix au premier tour de l’élection présidentielle, contre 10% pour l’ancien M.Brexit, 9% pour la Présidente des franciliens, et 6% pour le député des Alpes-Maritimes.

Un résultat surprise

Défiant tous les pronostics, Eric Ciotti et Valérie Pécresse se sont finalement hissés au second tour de la réunion interne de l’ex-UMP. Alors qu’il siégeait à la quatrième place dans les sondages, le premier obtient 25,59% des voix, et la seconde, 25,00%. Comment expliquer ce renversement ?

Premièrement : la loi des primaires. Celles-ci, qu’elles soient internes ou ouvertes, ne réunissent que les sympathisants et adhérents du parti organisateur. Ce faisant, elles invitent les plus radicaux à voter. Dans le cas du Congrès des Républicains, le candidat jugé “le plus radical” par certains se nomme Eric Ciotti. À titre de comparaison, lors de la récente primaire d’Europe Ecologie-Les Verts, la candidate la plus radicale, Sandrine Rousseau, avait presque menacé la place de favori de Yannick Jadot.

Ensuite, il semblerait que le favori ait lassé. Xavier Bertrand a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle au mois de mars, affirmant qu’il ne participerait à aucune réunion des Républicains. Sa trahison à son ancien parti, ainsi que ses changements d’humeur n’ont pas convaincu les adhérents de l’ex-UMP, laissant dès lors tout l’espace à celle qui le secondait depuis le début, Valérie Pécresse. Celle-ci a finalement profité du soutien des vaincus, pour remporter le second tour.

La valeur des sondages d’opinion

Enfin, l’usage du vote électronique a faussé le travail des sondeurs, rendant impossible l’appréhension de tels résultats. Comme en 2016, la réalité a défié les experts. Les derniers sondages d’opinion avant la primaire des Républicains, cinq ans plus tôt, donnaient Alain Juppé, puis Nicolas Sarkozy au second tour. Finalement, François Fillon s’est frayé un chemin entre le duo favori, s’est imposé au premier tour comme au second, et fut investi par le parti d’opposition. 

Alors, accordons-nous trop de valeur aux sondages d’opinion, considérant que ceux-ci se révèlent régulièrement incorrects ? Si les sondages représentent une donnée incontournable pour commenter la pré-campagne présidentielle, il faudrait les lire méthodiquement ainsi que les complexifier en tenant compte des précédents et du contexte, ici celui des primaires.

Si une seule chose est certaine, “Aucune élection présidentielle ne se gagne selon le scénario prévu“, disait Xavier Bertrand.