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Coupe du monde des clubs : une compétition de trop ?

Le week-end dernier, la FIFA a lancé sa nouvelle Coupe du monde des clubs à 32 équipes. Présentée comme une révolution du football mondial, avec un trophée innovant, cette compétition soulève pourtant de nombreuses critiques : stades à moitié vides, joueurs surmenés, supporters peu concernés…Le rêve planétaire tourne-t-il à l’usine à cash ?

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Le week-end dernier, la FIFA a lancé sa nouvelle Coupe du monde des clubs à 32 équipes. Présentée comme une révolution du football mondial, avec un trophée innovant, cette compétition soulève pourtant de nombreuses critiques : stades à moitié vides, joueurs surmenés, supporters peu concernés…Le rêve planétaire tourne-t-il à l’usine à cash ?

Une vieille idée remise au goût du jour

La Coupe du monde des clubs, ce n’est pas une invention récente. En 2000, la FIFA avait déjà tenté de créer un tournoi mondial opposant les meilleurs clubs des différentes confédérations. Organisée au Brésil, cette première édition avait été un semi-échec. 

Mais en 2025, changement de dimension. La FIFA passe à la vitesse supérieure : 32 clubs, format proche de la Coupe du monde, et un pays hôte stratégique, les Etats-Unis. L’objectif est clair, faire de cette compétition un évènement majeur, aussi suivi que la Ligue des champions. Un projet ambitieux, peut-être même trop.

Un calendrier à la limite de l’implosion

Premier problème : l’enchaînement des matchs. Avec des saisons toujours plus longues, des trêves internationales répétées, des coupes nationales et continentales, les joueurs manquent cruellement de repos. La FIFA ajoute une brique de plus à cet édifice au bord de l’effondrement. L’édition 2025 doit se tenir entre juin et juillet, juste après la finale de la Ligue des Champions et de la Ligue des Nations…et juste avant les tournées estivales des clubs.

Des voix s’élèvent contre cela. L’Association des footballeurs professionnels (FIFPro) alerte sur le risque de blessure et de burn-out. Des entraîneurs comme Jurgen Klopp ou Carlo Ancelotti pointent l’épuisement programmé. Même Pep Guardiola, pourtant partisan d’une mondialisation du football, admet les limites du système. Pour beaucoup, cette Coupe du monde des clubs est la goutte de trop.

Des tribunes clairsemées, une ferveur absente

Deuxième problème : le désintérêt du public. Hors d’Europe et d’Amérique du Sud, la compétition ne passionne guère. Et même les fans européens peinent à s’enthousiasmer pour un tournoi jugé artificiel. Il faut dire qu’une affiche Bayern Auckland n’attire pas grand monde. 

En 2025, les États-Unis accueillent la compétition. Le pays connaît un vrai boom du football, mais l’intérêt pour les clubs étrangers reste limité. Sans grosses affiches dès les phases de groupes, les tribunes risquent de sonner creux. Le match Chelsea–Los Angeles FC n’a attiré que 22 000 spectateurs au Mercedes-Benz Stadium, bien en dessous des 44 000 habituels en MLS. Même PSG–Atlético de Madrid n’a pas fait le plein. Tribunes clairsemées en première mi-temps, il a fallu attendre la 50e minute pour voir les gradins se remplir à 80 000 places. Une Coupe du monde sans passion, c’est un Classico sans tension : belle vitrine, mais vide. Les fans ne s’y reconnaissent pas. Aucun antagonisme historique, des matchs lointains, des déplacements coûteux… Pour l’instant, rien ne dit que ce Mondial deviendra un rendez-vous populaire.

Enfin, l’illusion d’un tournoi “égalitaire” se heurte à une réalité économique brutale. Si les six confédérations sont représentées, les clubs européens partent avec une longueur d’avance écrasante, en termes de budget, de staff, d’infrastructures, d’effectifs. Le match entre le Bayern Munich avec une valeur de 903 millions d’euros et Auckland City avec une valeur de 4,5 millions d’euros, l’écart est abyssal. Et cela se ressent au niveau du score, 10 à 0 pour le Bayern.

Conclusion : Une Coupe du monde… à l’européenne

Pensée comme un sommet du football globalisé, les affiches prévues en phase de groupes ne font pas rêver. Mais au fil du tournoi, le niveau devrait naturellement monter, avec des confrontations entre grandes écuries européennes. Le problème ? Ces affiches pourraient tout aussi bien avoir lieu en Ligue des Champions. Si seuls les clubs européens dominent les phases finales, l’aspect “mondial” de la compétition perd tout son sens. 

Au fond, si cette Coupe du monde des clubs n’apporte rien de différent ni de plus fort que ce que propose déjà l’UEFA, alors pourquoi la regarder ? Le défi de la FIFA sera justement de lui donner une identité propre, pour qu’elle ne devienne pas simplement une ligue des champions délocalisée.

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