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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Décès de Jean-Paul Belmondo : Itinéraire d’un Magnifique

Picture of Alexandre Manevy

Alexandre Manevy

Directeur du pôle culture chez CSactu.
Ce lundi 6 septembre 2021, Jean-Paul « Bébel » Belmondo, monstre sacré du cinéma français, nous a quittés à l’âge de 88 ans. Ayant collaboré avec les plus grands réalisateurs de son temps, véritable attracteur de talents et de profits, l’acteur aura marqué l’histoire de la scène nationale et sera manqué par bon nombre de ses concitoyens. Retour sur un Enfant Gâté du cinéma. Hommage à un Professionnel qui nous aura laissés À Bout de Souffle.

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Jean-Paul Belmondo
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Des débuts fulgurants

Né en 1933, Jean-Paul Belmondo se fait d’abord connaître en tant que cascadeur avant d’apparaître, pour faire ses vrais débuts, sur les planches. Jouant dans la pièce Médée de Jean Anouilh, il se fait remarquer et débute réellement sa carrière cinématographique en 1958 dans le Sois belle et tais-toi de Marc Allégret. Il y rencontre également Alain Delon, qui deviendra l’un de ses plus proches amis jusqu’à sa mort. 

Mais c’est véritablement Jean-Luc Godard qui lui permettra d’exploser tant auprès du public que de la critique, lui permettant de devenir l’acteur phare de la Nouvelle Vague. Ce mouvement français initié à la fin des années 1950 a représenté un tournant décisif dans l’histoire du Septième Art, influençant le monde entier et étant caractérisé par l’apparition de jeunes auteurs délivrant des œuvres plus expérimentales et avant-gardistes rompant avec les codes traditionnels du cinéma. Les plus grands représentants en ont été évidemment Godard, mais également François Truffaut, Claude Chabrol ou encore Agnès Varda parmi de nombreux autres. 

Ainsi en 1960, Godard réalise son À Bout de Souffle, film majeur phare de ce mouvement et dont Belmondo en est la vedette, le mettant ainsi sous les feux de projecteurs qui ne s’éteindront plus. 

Fort de sa nouvelle et soudaine popularité, l’acteur tourne dans pas moins de 34 films durant les années 1960. Durant cette période naissent également de belles collaborations avec d’autres grands metteurs en scène français tels que Jean-Pierre Melville, Claude Chabrol et Henri Verneuil, ainsi qu’à l’international avec notamment l’italien Vittorio De Sica. 

En 1962, il fait la rencontre de l’immense Jean Gabin, déjà reconnu à cette époque, sur le tournage d’Un Singe en Hiver. Ce dernier louera son partenaire à l’écran, gonflant encore la renommée supposément sans limites de Bébel, qui confiera avoir été très impressionné de jouer avec Gabin. 

Les années suivantes permettront à Belmondo d’enchaîner les triomphes toujours plus grandissants, notamment publics en apparaissant en tête d’affiche de quatre films ayant été les plus grands succès de leur année en France : Le Cerveau (1969), Peur sur la Ville (1975), L’Animal (1977) et L’As des As (1982). 

Retour aux planches

Des suites de l’échec du Solitaire, que Belmondo considérera comme étant « le polar de trop » dans sa carrière, l’acteur s’écarte du cinéma. Il se voit proposer à la fin des années 1980 un rôle au théâtre, renouant avec ses premières apparitions devant le public. Il joue ainsi à de nombreuses reprises dans des mises en scène de Robert Hossein, dont notamment une adaptation de Cyrano de Bergerac. La pièce connaît un succès retentissant aussi bien en France que dans le monde, remettant sur le devant de la scène un Belmondo qui n’attirait plus autant les foules qu’avant. 

Ses apparitions au cinéma se font de plus en plus rares, mais il accepte de jouer essentiellement dans l’Itinéraire d’un Enfant Gâté de Claude Lelouch en 1988. Son rôle sera son premier succès commercial à l’écran depuis des années, et lui permettra même de décrocher son premier et seul César de sa carrière lors de l’édition de 1989. L’acteur déclinera cependant la récompense, estimant que seul son public pouvait être son juge, et ne viendra pas à la cérémonie récupérer sa statuette. 

Malgré cette consécration, Belmondo restera éloigné du Septième Art et ne jouera que dans quelques films durant les années 1990, préférant continuer de s’intéresser avant toute chose à la scène. 

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Fin de carrière et consécrations multiples

Au début du siècle, en 2001, Jean-Paul Belmondo est victime d’un accident vasculaire cérébral, lui laissant de graves séquelles lui imposant d’abandonner le théâtre comme le cinéma. Il tournera cependant le dernier film de sa longue et immense carrière en 2008 dans Un Homme et son Chien

Malgré ce drame, le monde n’oublie pas l’acteur, qui se verra décerner nombre de distinctions lui reconnaissant son statut d’incontournable. En 2007, l’ordre national de la Légion d’honneur le promeut commandeur, même institution qui l’élèvera au rang de grand officier quelques années plus tard en 2019. C’est ensuite au Festival de Cannes de louer l’acteur en le distinguant d’une Palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 2011. Le Festival Lumière à Lyon, en 2013, lui rendra également hommage en projetant, pour l’ouverture de sa cinquième édition, Un Singe en Hiver, et ce en présence notamment de l’invité principal de cette année, Quentin Tarantino. Le réalisateur américain confiera également plus tard son admiration pour Bébel, reconnaissant l’inspiration qu’il aura initiée en lui. En 2016, lors de la Mostra de Venise, l’actrice Sophie Marceau remet le Lion d’Or pour la carrière à l’acteur, dont la cérémonie des Césars 2017 rendra également hommage. 

L’acteur de 88 ans, à l’apogée d’une popularité nationale sans précédents, décède le lundi 6 septembre, laissant derrière lui nombre d’œuvre et de performances parmi les plus célèbres et classiques du cinéma tricolore. Son décès inspire un hommage unanime, rassemblant tous les citoyens louant ce véritable trésor national, connu et reconnu de tous. 

Tu manques déjà au cinéma, mais nous n’avons pas attendu pour te célébrer. Alors merci d’avoir été ce grand homme, cet acteur dévoué à son public, cette gueule du cinéma français. Tu laisses derrière toi ton empreinte dans notre patrimoine, et personne n’osera t’oublier. 


Salut Bébel ! 

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