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“Faut qu’on parle” : la parole libérée

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CSactu

Sujet tabou persistant, davantage dans les sports collectifs masculins, l’homosexualité constitue le dernier bastion à abattre de l’homophobie. Surtout chez les hommes, car les femmes, bien que le processus vers le dévoilement et l’acceptation soit fastidieux, elles sont plus nombreuses.

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Faut qu'on parle

Vivre avec la crainte d’être constamment rejeté, subir l’intimidation, être victime de moqueries. Voilà le quotidien de nombreux sportifs et sportives professionnel(le)s homosexuel(le)s, encore aujourd’hui en 2021. Il est temps de briser le silence, qui subsiste, afin de libérer cette parole tant occultée. Quoi de mieux que réaliser un documentaire sur le sujet en donnant le micro à des personnalités sportives. 

En juin dernier, “Faut qu’on parle”, reportage qui a été diffusé sur Canal+. Six sportifs de haut niveau en activité se sont retrouvés face à la caméra, dans le but de parler pour la première fois de leur homosexualité. 

Leur identité a été gardée secrète jusqu’à la diffusion le samedi 19 juin 2021, à 23h à la télévision. Trois femmes : l’escrimeuse Astrid Guyart, la judoka Amandine Buchard et la basketteuse Céline Dumerc. Mais aussi trois hommes : le nageur Jérémy Stravius, le patineur Kevin Aymoz et le rugbyman Jérémy Clamy-Edroux.

Le reportage débute par une version piano-voix du titre Normal réalisée par le chanteur Eddy de Pretto, qui avait lui-même fait son coming out en 2017. Juste après, l’on peut voir les sportifs se retourner, dévoilant alors leur visage aux téléspectateurs avant de nous faire part de leur témoignage. 

Réalisé par les journalistes Arnaud Bonnin et Lyes Houhou, le film dure 1h10. Il est le fruit de près d’un an de travail. Il porte une dimension personnelle pour les deux réalisateurs : “C’est un projet qui nous tient personnellement à cœur. Quand on pense à notre histoire personnelle, on se dit qu’on aurait bien aimé avoir ces modèles quand on était de jeunes ados. Cela explique aussi notre démarche.” L’escrimeuse confirme cette idée de “modèle” qu’ils peuvent occuper pour les autres, en déclarant : “J’ai le sentiment que je devais le faire, pas forcément pour moi…”

Dans ce documentaire au caractère émouvant, chaque sportif, les uns après les autres, s’exprime sur le moment où ils ont pris conscience de leur homosexualité. Sur la culture du secret, le moment de la révélation à leurs proches ou à leurs coéquipiers. Mais aussi les comportements dans les vestiaires ou sous les douches. Ou bien encore leur réaction face aux moqueries et propos homophobes… Tous ces moments qu’ils ont vécu et qui n’ont pas été simples à gérer avec eux-mêmes. Mais aussi avec les personnes de leur entourage. 

Chacun s’est confié pendant près de 3h30/4h aux deux réalisateurs. Ces entretiens n’ont pas été simples, et chaque champion en est ressorti chamboulé. 

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Le témoignage du rugbyman Jérémy Clamy-Edroux, dernier à avoir rejoint l’aventure, apporte une touche d’auto-dérision et beaucoup de sourire. Arnaud Bonnin et son partenaire cherchaient à tout prix un sport collectif masculin. Il l’explique : “Il y avait des problématiques spécifiques dans le rapport aux coéquipiers, par rapport au discours viriliste, aux supporters… On s’est dit que ce serait un vrai plus et on a cherché jusqu’au bout.”

Pour le pilier de Rouen, cette révélation représentait une annonce importante auprès de sa famille, il en redoutait les conséquences. C’est avec un grand sourire et une preuve de courage qu’il a affirmé : “Au final, ce n’est rien de le dire. Il y aura des remarques, des critiques… Mais ce n’est pas grave, cela va me renforcer !”

“Faut qu’on parle” est encore disponible sur Canal. Je vous invite grandement à aller le visionner. Source d’inspiration et d’espoir, ce reportage représente une réelle chance de faire évoluer les mentalités. Beaucoup de courage émane de ces sportifs et sportives, ils sont des modèles pour tous. Le sport est vecteur de partage et de solidarité et non de haine. Il est temps de briser le silence !

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