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Fin des hostilités entre Suez et Véolia.

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Coline Blouin

Actuellement en master langues étrangères, relations internationales et stratégies politiques, j'ai toujours été passionnée par la lecture et l'écriture. Décrire l'actualité est donc une façon pour moi de partager mon intérêt pour les questions politiques internationales.
Il aura fallu près de 8 mois de négociations aux deux entreprises françaises pour trouver un accord. En effet, c’est le 30 août 2020 où Antoine Frérot a annoncé le grand projet en tant que PDG de Véolia : absorber Suez pour créer en France le ‘’champion mondiale de la transformation écologique’’.

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Antoine Frérot, PDG de Véolia, annonce la fusion entre son entreprise et Suez.

Fin août 2020, M. Frérot ignorait certainement qu’il venait de déclencher une bataille politique, judiciaire et médiatique comme le capitalisme français en a rarement vu. Les deux maisons sont effectivement en concurrence depuis la fin du XIXème siècle et c’est dans le Bristol Palace du 8ème arrondissement de la capitale que la fin des hostilités a été signée, dimanche 11 avril.

Ce soir-là, il y avait évidemment l’ambitieux PDG de Véolia, Antoine Frérot face à Philippe Varin, président du conseil de Suez. Au milieu, Gérard Mestrallet, presque étonné d’avoir bouclé aussi vite une discussion qui s’annonçait longue et difficile entre les dirigeants des numéros un et deux mondiaux des services à l’environnement, c’est-à-dire de gestion d’eau, de déchets et d’énergie.

Cs actu avait début octobre traité le sujet : ‘’Antoine Frérot, directeur de Véolia est sur le dossier depuis de nombreuses années et imagine cette fusion comme un véritable renforcement, une consolidation.’’ C’est aujourd’hui chose faite. Depuis des mois, le conflit autour de cette Offre Publique d’Achat (OPA) devient si délétère que de plus en plus d’acteurs majeurs sentent qu’il faut en sortir au plus vite.

L’opération doit être définitivement conclue le 14 mai, avant d’être soumise à un examen d’une vingtaine d’autorités de la concurrence, dont celle de la Commission Européenne. Elle laisse subsister dans le paysage deux groupes aux profils très différents, qui resteront en concurrence sur le marché français ou dans quelques pays étrangers où Suez pèsera encore.

L’opération reste tout de même un échec pour Suez, qui aura lutté plus de 8 mois…

Il n’a plus de voix, plus de mots. Il s’est effondré. Tel était l’état d’esprit de Franck Reinhold von Essen, secrétaire du comité d’entreprise européen de Suez,  lorsqu’il a appris par le biais de Twitter qu’un accord venait d’être signé entre Veolia et Suez. « Ils nous ont trahi. Ils ont tout fait dans notre dos. Le conseil d’administration de Suez s’est lamentablement couché pour se protéger, lui. Suez est mort », explique-t-il alors.

Un effet tremplin au niveau du marché financier 

La fusion ne peut qu’être appréciée au niveau des marchés financiers. En effet, les titres de Suez ont gagné près de 8% de leur valeur et Véolia plus de 10% le jour de l’opération montre un réel enthousiasme. Chaque part de Suez sort donc à 20,50€ pour Véolia ; somme plus importante que prévue mais Veolia obtient de nombreux avantages importants. L’avenir du groupe dépendra de la capacité de la future direction à jouer de l’agilité de cette société qui se veut plus technologique, à condition que ses nouveaux actionnaires accompagnent son rebond.

La nouvelle Suez garde de son côté, une forte empreinte nationale, des actifs dans des technologies de l’eau et une présence sur quelques marchés importants (Chine, Inde, Australie, Italie…), avec plus de 40 000 employés et une activité de 7 milliards d’euros, qui devra lui permettre de se développer sur quelques secteurs. Il est tout de même nécessaire de rappeler que l’activité de Suez était établie à 17 milliards d’euros en 2020. Une baisse colossale est donc observée. 

Il y a donc un grand gagnant dans cette affaire ; c’est Véolia. La persévérance de son PDG a payé, Antoine Frérot part à la retraite sur un coup de maître. Les dirigeants de Suez n’ont en effet pu que sauver les meubles.

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