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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Gratuité de la contraception pour les moins de 25 ans : l’annonce surprise de la rentrée

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Juliette Messa

Etudiante en double licence d'Histoire-Médias à la Sorbonne et à Assas, je porte un grand intérêt à l'actualité politique et aux humanités. Curieuse et intrépide, toujours à la recherche des dernières informations, je souhaite devenir journaliste. Bonne lecture !
Ce jeudi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé la gratuité de différents moyens de contraception pour l’ensemble des femmes de moins de 25 ans à partir de janvier 2022. Une mesure qui a le don de réjouir les associations féministes, qui menaient ce combat pour la gratuité depuis plusieurs années. Toutefois, certaines y apportent quelques nuances.

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Quand rentrée rime avec avancée. Sur le plateau des 4 vérités diffusé ce jeudi sur France 2, l’annonce inattendue du ministre de la santé Olivier Véran a suscité bon nombre de réjouissances. En effet, à partir du 1er janvier 2022, la contraception sera gratuite pour toutes les femmes âgées de 18 à 25 ans en faisant le choix, permettant à chacune d’entre elles de bénéficier librement du même accès à la contraception, indépendamment de leur moyen financier. 

Concernant la mise en place de cette mesure estimée à un coût de 21 millions d’euros par an et qui concernera près de 3 millions de jeunes femmes, le ministre a assuré qu’« il y aura une prise en charge de la contraception hormonale, du bilan biologique, de la consultation de prescription et de tous les soins liés à cette contraception ». Une consultation prise intégralement en charge par la Sécurité Sociale, pouvant avoir lieu chez un gynécologue, une sage femme ou chez un médecin généraliste. 

Cependant, toutes les méthodes contraceptives ne feront pas l’objet d’un remboursement : seules celles qui l’étaient déjà précédemment, comme les pilules contraceptives de première et deuxième génération (celles apparues entre les années 60 et 80), l’implant contraceptif, le dispositif intra utérin (DIU, plus communément appelé stérilet), et le diaphragme entreront dans le cadre de la mesure. Ainsi, resteront à la charge de la personne concernée les dispositifs de pilules de troisième et quatrième générations, le préservatif féminin, l’anneau vaginal, le patch, les spermicides et la contraception définitive (consistant en la ligature des trompes).

Pilule Triella / Loestrin Avis, Prix, Efficacité !
Pilule Loestrin/Triella de première génération

Une mesure pour lutter contre la baisse de la contraception chez les jeunes et le risque d’IVG 

Si Olivier Véran affirme que le motif ayant appuyé la nécessité de la gratuité relève du « recul de la contraception chez un certain nombre de jeunes femmes », celui-ci s’explique par son coût. Raison pour laquelle la gratuité sera étendue jusqu’à l’âge de 25 ans, seuil que le ministre estime comme « un âge qui correspond, en termes de vie économique, sociale et de revenu » à « davantage d’autonomie » tout en étant « l’âge où l’on va quitter définitivement la complémentaire santé de son foyer ». 

Les 4 vérités - Olivier Véran - Extrait Télématin en streaming | France tv
Olivier Véran ce jeudi sur le plateau des 4 vérités sur France 2

En août 2020, la gratuité avait alors été étendue aux moins de 15 ans afin de diminuer les recours à l’IVG, très fréquents à ces âges : en effet, selon des chiffres du gouvernement, si fin 2019, près de 1000 jeunes filles âgées de 12 à 14 ans sont tombées enceintes, 770 ont eu recours à IVG. 

Une annonce largement saluée, malgré ses limites ? 

Une mesure qui « renforce le droit des femmes » tout en étant « un acte d’égalité et de solidarité pour notre jeunesse » affirme Elisabeth Moreno, Ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes. Recommandée depuis 2013 par la Haute Autorité de Santé et plaidée à l’automne 2020 par l’Ordre des sages-femmes, l’annonce du ministre de la santé a été reçue avec enthousiasme par de nombreuses femmes et professionnels de santé. Pour Joëlle Belaisch-Allart, présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, il s’agit d’une « excellente nouvelle », soulignant que « c’est ce que le Collège demandait depuis de longues années » car « beaucoup de jeunes femmes renoncent à la contraception ».

Pour le gynécologue obstétricien Quentin Berl interrogé par Le Monde, la gratuité de la contraception, accompagnée de son information, est plus que nécessaire pour éviter les situations d’IVG « On se retrouve trop souvent dans les consultations d’IVG avec des jeunes qui n’avaient pas de contraception. Plus on en parlera, plus on montrera que c’est facile, accessible, gratuit ; sans en avoir à passer par les parents… plus on évitera ces situations ».

Si Sarah Durocher, coprésidente du Planning Familial, se réjouit de cette annonce, elle réclame toutefois une « grande campagne nationale d’information » sur la contraception et son accès, tout en insistant sur davantage de dialogue autour de la sexualité. Elle rappelle notamment que cette “avancée” ne peut mettre de côté le renoncement de l’allongement du délai légal pour les IVG, la proposition de loi proposant son allongement de 12 à 14 semaines ayant été rejetée le 20 janvier 2021 par le Sénat.

L'orléanaise Sarah Durocher, du Planning familial, réclame un milliard  d'euros contre les violences conjugales
Sarah Durocher, travaillant au Planning Familial

Par ailleurs, dans son communiqué de presse du 9 septembre, l’Ordre des sages femmes, tout en regrettant que la gratuité ne soit pas étendue « à l’ensemble des moyens de contraception mais également la contraception d’urgence », préconise également la sensibilisation et l’implication des hommes, « aujourd’hui trop éloignés de ces problématiques ». La responsabilité des garçons dans la charge contraceptive, bientôt fruit d’un nouveau débat ? 

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