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Injure sexiste à l’Assemblée : Pierre Henriet sanctionné

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Assemblée Nationale députée au micro

Ce mardi 9 février, le député LRM Pierre Henriet a été sanctionné pour « insulte sexiste » par le Président de l’Assemblée nationale. Celui-ci avait insulté son homologue Mathilde Panot, affiliée la France insoumise, de « folle » et « poissonnière », alors qu’elle s’apprêtait à prendre la parole depuis la tribune de l’hémicycle. II lui a été infligé un « rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal » ainsi qu’une privation du quart de son indemnité parlementaire pendant un mois.

Des conséquences immédiates

La députée du Val-de-Marne avait souhaité des « excuses » et une « sanction ». C’est chose faite. « Ce n’est pas une question personnelle. C’est notre institution qui ne doit pas laisser passer ça (…) Il y a beaucoup trop de sexisme à l’Assemblée nationale » a-t-elle dénoncé auprès de l’AFP. Le Président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand (LREM), a « fermement condamné » ce jeudi, les propos tenus à l’encontre de la députée : « Le sexisme n’a pas sa place dans notre société, encore moins dans l’expression d’un élu de la République, au sein même de l’hémicycle », a souligné la présidence de l’Assemblée dans un communiqué. « Décidé à ne rien laisser passer », Richard Ferrand « évoquera ce sujet lors de la prochaine conférence des présidents ».

Les excuses en demi-teintes du député

Le député accusé de sexisme avait lui réagi à sa façon à la polémique sur Twitter : « Mathilde Panot passe son temps à vociférer à la tribune et à couper la parole. J’étais excédé et mon propos n’est en rien une injure encore moins sexiste, c’est une expression pour dénoncer son comportement comme je le fais aussi pour ses collègues masculins » avant d’ajouter que « Si elle se sent à tort insultée, je la prie de bien vouloir m’excuser » excluant ainsi tout caractère sexiste dans ses attaques verbales. Pourtant, la qualification de « poissonnière » est bien sexiste selon Maria Candéa, sociolinguiste : « la figure de la poissonnière est utilisée depuis longtemps comme emblème de la femme vulgaire, bruyante et ignorante », avant de rajouter « Dans la bouche d’un député actuel c’est une insulte sexiste parce qu’elle est utilisée uniquement pour réduire une femme au silence et une insulte classiste parce qu’elle part du principe que la parole d’une poissonnière est méprisable ».

Des précédents à l’Assemblée nationale

Le sexisme à l’Assemblée ne date pas d’hier. Déjà en 2013, lors de la prise de parole d’une élue EELV, un député UMP s’était mis à faire des cris de poule. Suite aux plaintes de la députée, le Président de l’Assemblée de l’époque avait été obligé d’interrompre la séance. Suite à cela, le député avait lui aussi été sanctionné par « rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal ». Les exemples sont nombreux, en passant par Fleur Pellerin insultée de « pot de fleur », ou encore « c’est qui cette nana ? » d’un sénateur UMP à l’encontre d’une autre sénatrice socialiste en 2012. À une époque où la parole sur l’égalité des sexes est plus que jamais libérée, il est désormais primordial pour une institution démocratique et ses représentants de montrer l’exemple…

Louis Chauffour – 12/02/21

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