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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Interview Nelson Monfort : “Ma plus belle rencontre est Rafaël Nadal”

Picture of Thomas Dory

Thomas Dory

Étant un grand passionné de l'actualité sportive, je suis actuellement étudiant en MSc1 Management du sport à l'INSEEC Lyon, en alternance chez All In Group en tant qu'assistant chef de projet évènementiel. Membre de CSactu depuis maintenant deux ans, j'occupe le poste de journaliste et directeur de l'équipe sport. En vous souhaitant une bonne lecture !
Nelson Monfort est un animateur et journaliste sportif français, qui est né le 12 mars 1953, à Boulogne-Billancourt. Il est surtout connu pour avoir interviewé des sportifs dans de nombreuses disciplines, juste après leurs matchs ou compétitions. Il a cette capacité et facilité à s’adapter à tout athlète car il connaît plusieurs langues, puisqu’il parle l’anglais, l’espagnol, l’allemand, l’italien et le français.

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Nelson Monfort

Une équipe de journalistes de CSactu (Alexis Fournet, Mattéo Pessoa, Antoine Busson, Théo Peres et Clara Privitera) est partie à la rencontre d’un des plus célèbres journalistes sportifs, en France : Nelson Monfort. C’est le directeur de l’équipe sport, Thomas Dory, qui est à la rédaction de l’article.

Nelson, vous êtes journaliste et vous avez eu la chance d’interviewer des sportifs, lors de grandes compétitions. Vous avez même reçu la distinction du Mag d’Or, en 2011, celle du meilleur journaliste au bord du terrain.

Quelle carrière pour vous, et un grand bravo pour tout ce que vous avez accompli. Vous êtes un modèle pour beaucoup de jeunes qui souhaitent s’inscrire dans le monde du journalisme !

Pouvez-vous, en premier lieu, nous raconter les moments clés de votre carrière ?

« Mon itinéraire professionnel a commencé lors des Jeux Olympiques de Barcelone, en 1992. C’est une date clé dans mon début de carrière, car j’ai tout de suite été jeté dans le grand bain, notamment sur les épreuves majeures, que ce soit la natation ou l’athlétisme. Avec, comme premier interlocuteur, Carl Lewis, qui était l’immense champion de l’époque, et qui a été mon porte-bonheur lors de ma première grande expérience.

J’ai eu la chance de côtoyer les sportifs les plus grands, mais notamment lors de leur sommet de leur carrière. Lors des JO d’été, comme d’hiver, j’ai vécu des moments incroyables, avec des sportifs qui ont eu d’immenses carrières. Mais je peux vous citer aussi une rencontre qui a été l’une des plus belles pour moi, c’est celle avec Rafaël Nadal. J’ai beaucoup suivi son parcours lors de chaque année, à Paris. Ce type est incroyable, avec 13 victoires ici, sur la terre parisienne. Mais surtout, les treize fois lorsqu’il a gagné ce tournoi, j’ai été la première personne à qui il parlait. C’est un sentiment exceptionnel, et un très grand privilège. »

Nelson Monfort, en quelques phrases (et selon vos dires), qui est-ce réellement ?

« C’est toujours difficile de parler de soi, mais si la personne vous a accueilli aujourd’hui avec un sourire, en étant à l’heure, c’est cette personne qui me représente le plus. J’essaye d’être respectueux envers les personnes, mes interlocuteurs, ce qui passe par une certaine politesse. Je donne toujours l’impression aux personnes que si je suis là, c’est que ça me fait plaisir, que ce soit avec les plus, ou les moins connus. Je veux montrer que je suis quelqu’un d’honnête et de léger, parce que nous sommes dans une société qui prend les choses et qui les exagèrent en continu. Mon but premier, lorsqu’on se retrouve dans ma situation à la télévision, c’est de faire passer du bon temps aux téléspectateurs. »

Vous avez collaboré avec énormément de magazine, mais aussi des médias, des joueurs et radios.

Avez-vous un avis sur le monde médiatique et journalistique en général ? Le trouvez-vous efficace ? Inefficace ? Est-ce un monde de confiance ?

« J’ai toujours considéré qu’il y avait 4 jolis mots de la langue française, avec comme point en commun, c’est qu’ils commencent tous par la lettre H : Honnêteté, Humilité, Humour et Humanité. J’aime beaucoup ces quatre mots. J’essaye de m’y retrouver. Mais le problème est : est-ce que le journaliste correspond à ces quatre mots ? Je n’en suis pas sûr, mais en tout cas, moi je me les fais bien. Dans ma façon de voir ce métier, j’espère qu’elle est honnête. »

Si dans tous ces médias, vous deviez en choisir un seul, dont la collaboration vous a le plus apporté (sur le plan personnel et professionnel), ce serait lequel ?

« Au cours de ma vie ? C’est assez difficile, parce que j’ai quand même aujourd’hui presque 30 ans d’audio-visuel derrière moi. Mais si je n’avais pas été satisfait de France 2 et France 3, je serais parti. Donc si j’y suis encore, c’est parce que je m’y plais et que je suis satisfait du travail que je réalise. Ces chaînes m’ont permis de réaliser mes rêves et suivre 16 Jeux Olympiques différents : 8 d’été et 8 d’hiver. Cela m’étonnerait que beaucoup de journalistes, en France, ont vécu de telles expériences. Je suis conscient de la chance que j’ai, et notamment de travailler pour des chaînes de TV, qui font partie du service public. »

Vous avez été président du Press club de France.

Pouvez-vous nous expliquer quel est le but de cette association ?

« Le but premier est de faciliter le contact entre journalistes, faisant partie de rédaction, mais aussi les pigistes. Mais aussi de faciliter la venue de certaines personnalités, que ce soient des hommes politiques, des juristes, des artistes, pendant que j’ai été président (2015-2019). Le seul point négatif, c’est que j’aurais aimé faciliter la collaboration internationale, entre presse clubs étrangers et français.

Le fait de faire venir chaque semaine des personnalités fortes, qui touchent un maximum de personnes, c’est une grande fierté. C’est une association, qui a été fondée il y a plus de 40 ans, dont le créateur nous a quittés tragiquement il y a quelques semaines, Emmanuel de La Taille. »

Quel a été le ou la sportif(ve), qui vous a le plus impressionné, lorsque vous l’avez interviewé ?

« Il y en a 2. Tout d’abord Rafaël Nadal, pour le tennis, car c’est celui que j’ai le plus côtoyé. Il a un palmarès exceptionnel et un parcours à Roland-Garros qui est impressionnant (13 victoires). Je sais bien que les records sont faits pour être battus, mais celui-là, je ne vois pas comment il peut être battu. En plus, Rafa n’est toujours pas parti à la retraite, donc pourquoi il s’arrêterait là ? Tout le monde sait que c’est le tournoi le plus important de sa carrière, et qu’il fait tout chaque année, pour à nouveau triompher. C’est un joueur qui m’a toujours témoigné une très grande confiance. J’ai une grande complicité avec lui, avec des regards qui en disent long. Ce sont des moments, que je conserve au fond du cœur.

Mais il y a aussi Usain Bolt. J’ai accompagné toute sa carrière. C’est un personnage très gentil, très humble, avec des beaucoup de hauts dans sa carrière, mais aussi quelques bas. »

Quel est votre souvenir le plus marquant des JO que vous avez vécu ?

« J’en parle dans mon ouvrage ‘’Mémoires Olympiques’’. Je retrace tous les souvenirs que j’ai, et l’histoire du sport. Donc, dans ce livre, j’évoque un souvenir très fort, qui restera à jamais dans ma mémoire. C’est celui de l’Équipe de France de natation, lors des JO de Londres 2012, lors du 4x100m. Là, nous avions un quatuor composé d’Amaury Leveaux, Clément Lefert, Fabine Gilot et Yannick Agnel, qui ne sont pas favoris de la finale. Au vu des autres nations qui étaient présentes, la sélection française devait se placer au mieux 3ième. Dans les autres lignes, il y avait les Américains, les Russes, les Chinois. Le niveau était très élevé.

Une médaille en finale était presque inespérée. Lors de cette course, la France gagne la course ! J’ai été la première personne, à qui ils ont exprimé leur sentiment. J’ai adoré ce moment, de pouvoir le partager avec eux. Lorsqu’ils sont venus me voir, Yannick Agnel m’a dit ‘’Tu es comme notre 5ième relayeur pour cette médaille d’or historique’’. C’est une phrase qui m’a énormément marqué, et touché. C’est l’un de mes meilleurs souvenirs. »

En 1992, vous participiez à vos premiers Jeux Olympiques, à Barcelone. Ces Jeux ont notamment été marqués par les performances sportives exceptionnelles, de l’athlète Carl Lewis. En plus, vous avez eu la chance de l’interviewer.

Pouvez-vous nous dire un mot sur cette interview ?

« Il a été ultra performant lors de ces JO, Carl. Chaque épreuve à laquelle il a participé, il a gagné. C’était sensationnel. Il vivait un moment particulier, car il venait de perdre son père, et je sentais qu’il voulait dédier ses médailles d’or, en sa mémoire. Cela m’a beaucoup marqué, car je voyais dans ses yeux qu’il avait besoin de partager ce sentiment. Je me suis mis à sa place, et nous avons vécu un moment très émouvant tous les deux. »

Vous êtes un passionné de Golf.

Que pensez-vous du niveau de golf sur le circuit aujourd’hui ? Avez-vous un joueur que vous aimez en particulier ?

« Il y a 3 circuits différents. Celui des USA, de l’Asie (Japon), et l’Europe. Je m’intéresse effectivement beaucoup à l’actualité du golf. Je pense notamment à la dernière Ryder Cup, qui s’est tenu il y a quelques semaines, et qui se déroule tous les deux ans, entre les Américains et les Européens. Mais ces derniers se sont fait balayer et écraser. Je pense que le circuit américain est le plus beau et le plus fort au monde, à égalité au niveau du football, avec la première division anglaise. Le championnat américain de golf est donc le plus prestigieux, aujourd’hui. Maintenant, il y a quelques joueurs européens et français, qui commencent à s’illustrer, comme Victor Pérez, par exemple. »

Après une telle carrière, remplie d’émotions, avez-vous encore des objectifs professionnels ou personnels ?

« Dans mon itinéraire de sport, à la télévision française, j’ai encore quelques beaux objectifs, avec en ligne de mire les JO 2024, à Paris. C’est une magnifique échéance. Déjà, les JO de Pékin 2022, ce sera une superbe étape dans ma carrière. Aujourd’hui, j’ai une activité, mais si j’ai l’opportunité de participer à de grands évènements sportifs, je sauterais sur l’occasion. Il reste encore quelques jolis moments à vivre, dans le monde de la télévision. »

Nous commençons, enfin, à sortir de cette période de crise sanitaire, dû à la COVID-19. Notre journal CSactu s’axe sur la jeunesse française. Nous souhaiterions savoir quel est votre avis sur l’impact de la pandémie sur le sport et la jeunesse.

Comment ce virus a pu transformer, parfois détruire, mais aussi forger la vie des étudiants, en France ?

« Je pense qu’il l’a plus détruit que forgé. Il a eu des conséquences catastrophiques sur le sport et la jeunesse. Je ne vois aucun point positif de ce virus. Quand je vois que pendant un an et demi, dans le monde entier, les compétitions se sont tenues à huis clos, en intérieur comme en extérieur, je pense qu’on aurait pu mieux gérer. Nous aurions pu accueillir des spectateurs, que de les laisser devant leur télévision, avec beaucoup moins de ferveur. J’essaye d’être une personne la plus consciencieuse possible, car je suis bientôt maintenant triplement vacciné, et nous ne pouvons pas faire tout ce que nous voulons, comme avant, même avant un vaccin. Quand nous voyons que les remontées mécaniques ont été fermées pendant plus d’un an, cela parait totalement absurde. Toute décision peut être acceptée si elle est compréhensible, mais si elle est incohérente, moi, je me révolte.

Il y a 2 secteurs qui ont beaucoup souffert, ce sont le sport et la culture. Deux secteurs qui accompagnent ma vie.

Je tire mon chapeau à la jeunesse, qui a dû vivre ça, et qui a particulièrement souffert. Le plus important, chez un individu, c’est son sourire. Si vous l’obligez à mettre un masque, on ne voit plus son sourire. On demande aux élèves de 5 ans de porter le masque, j’ai du mal à comprendre. Mais si c’est la seule solution et que nous devons passer par là, pour vaincre la maladie, alors on devra tout simplement suivre ces gestes barrières recommandés par l’état. »

Auriez-vous un message à faire passer à la jeunesse française ?

« Je ne suis pas un homme politique, un président, ou autre, mais il faut pratiquer du sport, sans être un champion. Cela nous permet de nous évader et nous rapprocher du bonheur, et surtout, si possible, sans masque. »

Que pensez-vous d’une initiative étudiante, comme CSactu, qui a pour mission de redonner l’envie aux jeunes de s’intéresser à l’actualité, mais aussi d’offrir à ceux qui y travaillent, une première approche du monde du travail ?

« Je ne peux en penser que du bien. Je suis moi-même parrain de plusieurs listes étudiantes, qui se présentent pour les bureaux des sports. J‘aime très proche de cette jeunesse. Mes plus belles années, sont mes années étudiantes. Quand je démarrais mes activités professionnelles, lorsque j’avais 22/25 ans, c’est là où j’étais le plus heureux. Donc profitez un maximum de votre jeunesse ! ».

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