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Jean Pierson, l’histoire d’une légende de l’aéronautique français

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Florian Tupinier

L'histoire d’une légende de l’aéronautique français, l'ancien administrateur-gérant qui a défié le leader incontesté Boeing pendant toute sa carrière, s'est éteint le 3 novembre à l'âge de 80 ans. Alors que les hommages se multiplient, un retour sur sa vie et l’épopée Airbus s’impose.

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Jean Pierson
Un personnage : inspirant, symbolique et parfois excessif.

L’histoire d’une légende de l’aéronautique français, l’ancien administrateur gérant qui a défié le leader incontesté Boeing pendant toute sa carrière, s’est éteint le 3 novembre à l’âge de 80 ans. Alors que les hommages se multiplient, un retour sur sa vie et l’épopée Airbus s’impose.

Un personnage haut en couleur


Celui qu’on surnommait « l’ours des Pyrénées » ou encore « Obélix de l’aéronautique » est décédé le 3 novembre. Il a marqué l’histoire de l’aéronautique française, aussi bien par ses frasques que ses coups de génie.
Jean Pierson c’est une personnalité unique, un style ou comme certains le qualifiaient « un emmerdeur notoire, mais un vendeur hors pair ».
Son franc parler peu diplomatique et sa stature imposante ont été les symboles des grandes années d’Airbus.


Il est la dès le lancement du petit poucet au début des années 70. À l’époque toutes les compagnies aériennes n’ont qu’un nom en tête, celui du leader incontesté de l’aviation civile : le grand Boeing
Pour accomplir son rêve de faire plier le géant américain, il va trouver en John Leahy le parfait acolyte. Le New-yorkais, le secondera pour réussir à faire craquer les compagnies aériennes américaines qui ne juraient que par Boeing.
Avec leurs grandes gueules légendaires, ils ont bousculé le marché. À l’arrivée de Jean Pierson les parts de marché d’Airbus sont limitées à 17 % et elles décolleront jusqu’à atteindre les 48 % durant son mandat.

Le succès flamboyant de l’A320

Si Pierson est aux responsabilités depuis le programme Concorde ; c’est lorsqu’il succède en 1985, avec une nouvelle équipe, à Bernard Lathière comme administrateur gérant d’Airbus qu’il est réellement couronné.
De plus, Il porte alors son projet majeur qui fera le succès d’Airbus : Le A320.
Le moyen-courrier innovant aux commandes de vol électriques, présente des caractéristiques uniques sur le marché.


Très vite, « l’ours des Pyrénées » comprend que son nouvel appareil peut surclasser les B737 et MD-80 américains. Le premier vol de l’A320 est effectué en février 1987.
Cette opportunité de « faire pisser le sang ! » à Boeing, Jean Pierson va l’utiliser tout au long de ses 13 ans de direction d’Airbus. L’éthique de la maison est claire, pour prendre des parts de marché à Boeing le constructeur européen est prêt à tout.
À l’époque, Airbus à recours aux accords de troc. Pierson souhaite noyer le marché d’Airbus au point d’accepter des paiements en pétrole ou encore en jambon. « L’ours des Pyrénées » acceptera même des prêts très douteux de la part de la “Panam”. Une compagnie qui, à l’époque était sur le point de fermer boutique.

Une rivalité sanglante

À Seattle, la menace Airbus n’est pas sous-estimée. En effet, les Américains décrivent des « pratiques incorrectes » de la part des européens. En effet, ils sont accusés d’aller à l’encontre de la libre concurrence qui a fait religion à l’époque.
A leur décharge, concurrence déloyale il y avait. Cependant, celui qui s’est promis de faire saigner Boeing s’en moque. En effet, un rapport commandé par le constructeur américain va estimer les subventions des différents États européens à hauteur de 8 millions de dollars par avion livré par Airbus.

Même si le président Reagan s’en mêle, en nommant un groupe de travail pour débusquer les ressources cachées d’Airbus. Il menace de recourir devant le GATT. Pour donner du crédit à sa plainte, il charge son département du Commerce de diligenter une enquête.
Ce n’est plus Airbus qui court après Boeing, mais l’inverse, Jean Pierson a réussi son pari.

La fin de l’histoire d’une légende l’aéronautique française

Il se retire à 57 ans de son plein gré en laissant les actionnaires d’Airbus régler les complexes détails de la nouvelle société intégrée. Cette figure du personnage viril et bourru ne supportait plus d’arbitrer les petites controverses entre les différents pays du groupement d’intérêt économique (la forme sociale d’Airbus). Cependant, certains disent que sa mission chez Airbus prit fin, dès lors qu’il a détrôné son ennemi héréditaire américain, qui était pour lui une source intarissable de motivation.


Enfin, Il part tout de même en laissant un dernier souvenir. Il imagine L’A380, un avion commercial à deux ponts qui devait symboliser le nouvel Airbus, coté en Bourse et fiscalement basé aux Pays-Bas.
Le projet pharaonique de l’A380 dit tout du personnage : inspirant, symbolique et parfois excessif.

https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/jean-pierson-lhomme-du-decollage-dairbus-1361141

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