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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

La Femme égyptienne, une des femmes les plus libres de l’Antiquité.

Clara Privitera

Clara Privitera

Etudiante en Master à Sup de Pub, je suis directrice communication chez CSactu Je suis passionnée d'Histoire et possède un important attrait pour la culture française et les sociétés du monde, c'est pourquoi j'écris donc parfois sur ces deux thématiques !
A l'occasion de la parade de 22 momies de souverains de l'Antiquité égyptienne au Caire du 3 avril 2021, revenons sur la culture d'un pays riche d'histoire. Égale à son contemporain masculin devant la loi, de prestigieuses figurent sont apparues jusqu’à nos jours nous donnant une vision de liberté et d’autonomie de la société égyptienne. 

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Sarcophage égyptien féminin.

La “Parade Doré” du Caire est le cortège de 22 momies royales qui a transporté 18 rois et 4 reines vers le Musée national de la civilisation égyptienne. Véritable spectacle et reconstitution historique avec pas moins de 100 figurants en costumes, des danseuses, la garde NAtionale au garde à vous, des chars de guerres antiques tiré par des chevaux et bien-sûr les 22 chars transportant les momies frappé par leurs noms. Cet évènement pharaonique marque l’effort égyptien de retrouver un tourisme affluent grâce à son histoire.

Alors, nous parlons beaucoup des Pharaons et de l’Egypte Antique sans en connaître le rôle sociétaire de la femme, mais qu’en est-il précisément ?

La société égyptienne est reconnue comme étant une, si ce n’est la, plus ancienne et longue civilisation de l’humanité. De l’influence mésopotamienne jusqu’à l’ère de l’apogée romaine et bien des décennies après. Trois millénaires et trentes dynasties firent prospérer l’Egypte et son peuple de par une monarchie unissant les deux régions naturelles du Nil que sont la Haute et la Basse Egypte. Nous retenons de grands hommes tels que Ramsès II, Thoutmosis III, Akhenaton, Séthi I et bien d’autres. Mais qu’en est-il des grandes femmes ?

Bien loin d’une vision conservatrice classique, la femme est primordiale au fonctionnement et à la prospérité de la société égyptienne. Voici donc une liste de grands noms à ajouter à votre culture générale. 

Merneith : 

Épouse du roi Ouadji de la première dynastie, elle est la première reine régente de l’Histoire de l’Egypte en accédant au trône pour son fils. La mère égyptienne protège l’enfant-roi des manipulations du pouvoir en le formant au trône avec elle.

Tandis que la femme grec vaut autant ou moins qu’un esclave de par son statut d’éternel mineure n’accédant jamais à la citoyenneté, la statut de la femme est tout autre sous le règne pharaonique. 

L’éducation d’une jeune fille est tout aussi importante que celle d’un petit garçon, c’est pourquoi elles peuvent travailler et beaucoup sont devenues des figures de mathématiques, de médecine et même des figures indiscutables de la fonction de pharaon. 

Pésèshèt : la première femme médecin et physicienne connue de l’humanité

Historiquement, elle est la première à acquérir un statut professionnel aussi élevé dans l’antiquité.

Elle dirigeait un corps officiel de femmes médecins en Afrique noire durant l’Ancien Empire égyptien entre – 3 000 à – 2 263 avant Jésus-Christ, sous la quatrième dynastie des Pharaons. 

Mais si elle a réussi à diriger une institution de médecine féminine et à délivrer elle-même des certificats de sage-femme, et si elle n’était pas la première mais simplement une grande médecin dont on a retrouvé la tombe ? Durant cette époque, est-elle révolutionnaire ou a-t-elle suivi un enseignement attribué pour tous ?

La femme est légalement égale à un homme et peuvent se marier, divorcer, mener un procès, diriger un temple en tant que prêtresse et tant d’autres vocation. 

Les femmes égyptiennes étaient aussi tout autant égales dans la vie après la mort et possèdent des biens avec lesquels elles se faisaient, pour les plus riches, momifier et enterrer. Elles ne sont pas que des faires-valoirs mais bien des femmes de pouvoir et d’influence prenant part aux décisions politiques, économiques, commerciales…

Néfertiti : “la belle est venue”.

Grande épouse Royale, Néfertiti est la femme de tous les mystères antiques, la beauté de son buste marque les découvertes artistique et physiologiques de l’égyptologie. 

Elle est le bras droit de la révolution d’Akhenaton, la vision religieuse, conjugale, parentale et royale a radicalement évolué. 

Elle donne une vision de la femme, non pas seulement de mère productrices d’héritier, mais bien de mère aimantes dirigeant la vie de sa famille. Et le plus marquant est la participation de Pharaon, son mari. Dans la plupart des fresques murales, des scènes de vies communes sont représentées entre le couple royal et leurs enfants les embrassant. On retrouve même des scènes du couple en amoureux. Un duo non pas seulement politique mais véritablement moderne dans leur vision familiale. 

Elle est plus représentée que son époux et le couple déménage même la capitale à Tel Amarna en Moyen-Egypte. ( Actuellement, le monothéisme d’Aton est encore en influence dans cette zone ). 

Mais sa disparition est un des grands mystères de l’égyptologie, son nom, son visage et tout autre mention ont disparu peu après la mort d’Akhenaton après 17 ans de règne. Sa momie n’a pas encore été retrouvé et plusieurs théories sont mise en avant contribuant à sa légendes, voici lesquelles : 

  • Elle reprend le rôle de pharaon à la place de son mari et devient celui qui est plusieurs fois nommé Ânkh-Khéperourê Néfernéférouaton”
  • Elle meurt de la peste qui a frappé l’Egypte et est enterrée auprès de son époux dans leur capital. 
  • L’emplacement de son supposé tombeau fait aussi polémique depuis le soulèvement d’une théorie qui veut son emplacement près de son beau-fils Toutankhamon. Une chambre funéraire secrète se trouvant derrière celle du jeune Pharaon selon certains scientifiques.  

La figure de la femme représente les quatre figures de la vie : elle est la mère, l’épouse, la déesse et la sœur. L’homme n’est rien sans la femme et la femme rien sans l’homme, l’égalité et la complémentarité des sexes sont les fondements de la société égyptienne et explique sa stabilité et sa durée dans le temps. 

La reine Tiyi.

La reine Tiyi est la mère d’Akhenaton et épouse d’Amenhotep III.
C’est elle qui instaure un rôle de femme puissante dans le concept de couple royal, puisqu’elle occupe déjà la vision moderne que nous transmet Néfertiti. 

Elle officie à la place de son mari en tant que régente et applique des réformes politiques et religieuses tout le long de son règne. C’est une des premières Grandes Épouses Royales à occuper le rôle de conseillère et par conséquent d’avoir son nom sur les actes officiels de l’Etat. Elle est donc la raison et l’origine de la particularité du règne d’Akhenaton et Néfertiti. 

La femme égyptienne stabilise le pouvoir du pays en complétant ou même dans certains cas remplaçant l’homme, protégeant le fils régnant de par une fonction de régence. Le pouvoir de pharaon était son tempérament guerrier tandis que celui de la Grande Épouse Royale et des régentes était celui de la sagesse et de la diplomatie, ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui un soft power. Ces deux spécificités genrées sont reconnues et assumées des égyptiens et sont des concepts mélioratif, loin d’un carcan occidentale péjoratif dans lequel les rôles de chacun sont définis et immuables. 

Hatchepsout

Fille du pharaon Thoutmosis Ier et épouse de son demi-frère Thoutmosis II, tout d’abord régente de son neveu, elle occupe le pouvoir en transformant sa régence en royauté usurpée au jeune Thoutmosis III. Clamant sa légitimité, elle ne recule devant rien et s’auto-proclame Pharaon. 

Elle va prendre le pouvoir contre les prêtres qui ne veulent pas d’une femme qu’ils ne peuvent manipuler, ainsi que par ambition personelle.

Sur les fresques et reliefs anciens, elle est représentée avec tous les attributs du pharaon, à commencer par le pagne et la barbe postiche. 

Elle ne voyait pas une stabilité territoriale dominée par la guerre, son règne est marqué de grands réseaux diplomatiques et commerciaux. 

Sa décision et son entêtement font naître des doutes dans la communauté scientifique : et si d’autres souverains habillés en hommes sont, en réalité, des femmes comme l’hypothèse est soulevée autour du règne succédant Akhenaton vu plus haut. 

Pour autant, l’Egypte reste une société patriarcale, les femmes régentes et Pharaons ne font pas l’unanimité, elles dérangent les hautes autorités religieuses (les prêtres et le clergé égyptiens en général font partie du gouvernement et influencent le Pharaon). Cette vision criminalisant le statut de la femme gagne en puissance après les ouvertures du pays sur le monde et surtout quand l’Egypte se confronte à l’Empire occidentale que forme Rome. Dès la fin du règne pharaonique, la femme n’est plus demandée au pouvoir, ce qui arrange plus d’un fonctionnaire de l’Etat égyptien. 

Cléopâtre VII

Sœur et épouse de pharaon, elle est montée sur le trône après avoir fait démettre son frère de ses fonctions par le biais de Jules César après avoir éliminé ses autres frères et sœurs. Dernier Pharaon d’Egypte, elle revendique sa féminité et intrigue la Méditerranée occidentale. Vu comme une sorcière par les romains, c’est en réalité une femme intelligente et une grande chimiste. Polyglotte, elle parle pas moins de 9 langues : 

L’Ethiopien, les langues Troglodytes, l’Hébreu, l’Arabe, le Syrien, le Mède et le Parthe, en plus de l’égyptien, du macédonien et du latin.

Dernier Pharaon d’Egypte, elle endosse un rôle pharaonique incontesté en reliant son héritage macédonien avec la tradition égyptienne de l’époque. Étant de la dynastie des Ptolémées, et par conséquent étrangère, elle décide d’être le dirigeant que son peuple attend en apprenant sa langue et de croire en leurs us et coutumes (chose que sa famille n’a pas fait depuis son accession au trône) et d’apprendre à régner comme un pharaon traditionnel autant dans le domaine religieux que cérémoniel. 

Loin du cliché de la femme douce et soeur aimante, c’est une femme de pouvoir tout aussi cruelle que ses prédécesseurs masculins. Elle ordonne la mise à mort de la plus jeune fille de Ptolémée XII et sa propre sœur : Arsinoe, par Marc-Antoine en 41 avant J.-C. Ennemie jurée de Cléopâtre, elle est l’otage des Romains et est exhibée lors du triomphe de César à Rome en 46 avant J.-C. 

Appelé aussi Ptolémée XV Philopator Philometor Caesar; Césarion est le fils de Cléopâtre et de César. Il gouverne l’Egypte avec sa mère avant d’être assassiné en 30 avant J.-C. sur l’ordre d’Octave. On retrouve donc cette tradition de protection de la mère régente sur le règne de son fils pour protéger la stabilité du royaume.

Sa chute se fera à cause d’hommes, la défaite de Marc Antoine à Actium signe la dernière grande décision de la vie politique internationale de Cléopâtre VII. A sa mort, elle n’est qu’un trophée pour Octave qui voulait, de son vivant, la faire parader à Rome comme faible leader et prostituée de son rival Marc-Antoine. 

En fin de compte…

Bien que l’Egypte eut été une société antique offrant aux femmes un statut plus qu’enviable, elle sont toujours contraintes de se battre pour légitimer et garder leur pouvoir. Elles sont un exemple de la lutte féministe et de grandes monarques améliorant les fonctions : économiques, sociales, diplomatiques, commerciales et culturelles. 

L’éducation accordée à tous est un atout majeur pour la stabilité de toutes sociétés, qu’attendons-nous pour le transmettre au monde ?

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