L’Australie rouvre ses frontières après 600 jours de fermeture
L’île-continent avait instauré l’une des politiques mondiales les plus restrictives concernant ses conditions d’entrées. L’Australie refusait effectivement que ses ressortissants vivant à l’étranger ne reviennent, séparant ainsi des familles pendant près d’un an et demi.
L’ouverture des frontières a évidemment provoqué d’émouvantes scènes de retrouvailles dans les aéroports de Melbourne et Sydney. La fréquence des vols qui avait été drastiquement réduite devrait reprendre progressivement, permettant à des millions de résidents étrangers de retrouver leurs proches. La levée de ces mesures restrictives à l’est de l’île devrait soulager les compagnies aériennes et l’industrie du tourisme. En Australie, le nombre de visiteurs avait chuté de 98% par rapport à la période d’avant-crise.
Le Premier Ministre Australien Scott Morrison affirmait sur Facebook que le pays était désormais « prêt à décoller ! », parlant d’un « grand jour pour l’Australie ».
Cependant ces mesures ne concernent que les États dans lesquels le taux de vaccination est jugé satisfaisant, l’Australie occidentale restant par exemple toujours fermée. Cela n’a pas manqué de soulever certaines interrogations par rapport au fait que les habitants de Melbourne et Sydney pourront désormais se rendre à Paris mais pas à Perth, capitale de l’Australie occidentale.
Bientôt des plages à nouveau remplies dans le « Royaume du sourire » ?
L’assouplissement des conditions d’entrées a aussi concerné la Thaïlande, qui souffre énormément de l’absence de touristes. Avant la crise de la Covid-19, près de 20% de l’économie thaïlandaise reposait sur le secteur touristique. Pays le plus visité d’Asie du Sud-Est, le Royaume de Thaïlande accueillait effectivement plus de 30 millions de touristes par an.
Les restrictions concernant son ouverture n’ont donc pas manqué de peser sur son économie, notamment à Phuket qui constitue une véritable manne touristique. Si la Thaïlande a dû prendre des mesures aussi radicales, c’est parce que la propagation du virus s’est brusquement retrouvée hors de contrôle fin 2020. Encore aujourd’hui, à l’heure où les frontières rouvrent, 10 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque jour et le taux de vaccination reste faible ; 40% de la population a un schéma vaccinal complet.
En Thaïlande, la crise économique risque de faire plus de victimes que la crise sanitaire en elle-même selon certaines ONG. Entre janvier et juillet 2020, le taux de suicides a augmenté de 20% par rapport à l’année précédente selon une statistique publiée par le ministère de la Santé. Ce chiffre inquiétant a poussé le gouvernement a développé des applications d’assistances, comme Mental Health Check Up pour soutenir les personnes en détresse.
L’ouverture des frontières aux voyageurs vaccinés en provenance d’une soixantaine de pays est donc une bonne nouvelle pour le secteur du tourisme. Le retour des voyageurs sera néanmoins progressif car la situation sanitaire en Asie n’est pas résorbée. La Chine, principal marché pour la Thaïlande, impose encore une quarantaine très stricte aux touristes chinois qui reviennent chez eux, ce qui aura probablement un effet dissuasif. Selon le ministre du Tourisme Pipat Ratchakitprakarn, il faudra attendre 2023 pour que le nombres de visiteurs ne retrouvent son niveau d’avant-crise.
