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L’essor des monnaies numériques nationales

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Eloi Le Page

Le 25 octobre dernier, les Nigérians ont pu utiliser un nouveau moyen de paiement : le eNaira, version numérique de la monnaie d'Etat. Une petite révolution tant le Nigéria est puissant sur le continent. C'est la première économie d'Afrique en termes de PIB et pays le plus peuplé du continent, inspirant d’autre pays à faire de même, le Ghana cherchant à développer son eCedi aussi.

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LA BANQUE DU JAPON EXPLORE LA PERSPECTIVE D'UN YEN NUMÉRIQUE. IMAGE : SHUTTERSTOCK

Aujourd’hui dans un monde en forte digitalisation et qui voit ses transactions en ligne exploser, le gouvernement veut lutter contre l’essor des cryptomonnaies. Contrairement à ces dernières, émises de façon décentralisée qui échappent à tous contrôles des institutions publiques, les banques centrales garderaient la main sur les monnaies numériques nationales. L’Etat peut donc garder le contrôle d’une monnaie virtuelle sur son territoire contrairement aux cryptomonnaies comme le bitcoin ou l’ethereum. C’est le Central Bank Digital Currency (CBDC).

Ainsi le Royaume-Uni et l’Union européenne réfléchissent à leur propre devise dématérialisée. La Chine est devenue la première économie majeure à lancer, l’an dernier, la version test d’une monnaie numérique : le e-yuan.

Pourquoi le Nigéria lance-t-il sa monnaie numérique ?

Ce pays est le troisième utilisateur de monnaies virtuelles en 2020 au monde après les Etats-Unis et la Russie, via une étude du cabinet de recherche spécialisé Statista.

Le eNaira vise également à limiter l’usage des cryptomonnaies très populaire sur ce territoire. Pour cause, depuis quelques années, la Banque centrale du Nigeria se soucie de l’impact des cryptomonnaies sur son économie, arguant notamment qu’elles sont utilisées pour le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

La mise en garde d’Edward Snowden

Le développement de crypto-monnaies émises par les banques centrales serait un danger pour la liberté individuelle prévient Snowden. Dans un monde numérisé, l’Etat suivrait toutes nos transactions. Dans un monde ultra-connecté, les banques pourront être reliées à nos assurances. De fait, quelqu’un ayant une maladie chronique pourrait se voir refuser certains achats alimentaires « pour son bien ».

« En 2030, vous ne posséderez rien et vous serez heureux » proclame un slogan du Forum Economique Mondial. Quand des libéraux rejoignent les marxistes pour rejeter la propriété privée, la boucle est en passe d’être bouclée…

Les promoteurs des CBDC soutiennent que ce nouveau type de monnaies élimine le risque inhérent aux transactions et la fraude. Le gouvernement saura tout et donc il sera impossible de cacher de l’argent. Les opposants, dont Snowden, y voient l’extension de la surveillance d’État…

Pour en savoir plus sur l’avis de Snowden sur le CBDC, https://edwardsnowden.substack.com/p/cbdcs

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