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Longues années de débats sur un accord UE/Mercosur

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Le projet d’un accord commercial UE / Mercosur, s’enlise peu à peu dans des négociations interminables. Trouver après 20 ans de négociations, ce dernier doit être signé par les 27 et les pays s’opposant à ce projet sont de plus en plus nombreux…

En quoi consiste l’accord…

L’objectif de l’accord est d’établir une zone de libre-échange entre l’UE et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela). Cela passerait, par exemple, par l’élimination des droits de douane, la simplification des procédures douanières ou encore la fin de ce que l’on appelle les barrières non tarifaires. Le projet date alors de l’an 2000. Les négociations ont perduré 4 ans puis le projet a été suspendu en 2004. Les pourparlers en repris 9 ans après, en 2013.Par la suite, un accord historique a été trouvé le 28 juin 2019 mais pour entrer en vigueur, il doit être signé par les 27. Ce qui n’est toujours pas le cas.

Il est toujours en cours de négociation, bien que mis de côté durant cette crise sanitaire, mais l’opposition se fait de plus en plus grande, dont Emmanuel Macron très opposé au projet, puisqu’il accuse notamment le brésil d’être directement responsable des incendies en Amazonie. 

Souvent présenté comme un accord « cars for cows » (voitures contre vaches), l’accord de libre-échange vise à favoriser les exportations européennes d’automobiles mais également les exportations textiles et alimentaires (fromages, lait en poudre…). Les importations en provenance des pays du Mercosur qui seraient favorisées sont notamment la viande (bœuf, poulets…) et l’éthanol.


Ses conséquences et ce qui lui est reproché… 

L’accord, bien souvent critiqué pour son possible impact environnemental présente en effet 3 conséquences majeures :

Tout d’abord il augmenterai largement la pression sur la déforestation en Amazonie ainsi que sur les territoires adjacents, et il pourrait favoriser la destruction de la Biodiversité.


S’il était adopté, l’accord entraînerait une augmentation des importations européennes de produits agricoles primaires en provenance d’une région essentielle pour le maintien de la biodiversité mondiale et pour la lutte contre le réchauffement climatique.


Selon le GIEC, près d’un quart des émissions mondiales est lié à l’agriculture, à la déforestation et à d’autres utilisations des terres. Or, les pays du Mercosur englobent la majeure partie de la forêt amazonienne, source d’un stockage de carbone et d’une biodiversité inégalée, qui abrite également des millions d’Autochtones. La survie de la forêt tropicale amazonienne et de ses habitants est menacée par la déforestation des terres, au profit d’activités d’agriculture et d’élevage, favorisées par l’agrobusiness brésilien en vue de répondre à l’augmentation de la demande étrangère de soja et de bœuf. Rappelons que le gouvernement Bolsonaro, climato-sceptique a systématiquement démantelé les mesures allant dans le sens de la protection de l’environnement.

En augmentant les importations de bœuf et de sucre en provenance des pays du Mercosur, l’accord UE-Mercosur ne fera que renforcer la pression existante sur la forêt amazonienne. Un rapport commandé par le gouvernement français indique que l’augmentation de la production de viande bovine dans la région du Mercosur suite à l’accord entraînera une augmentation de 25% de la déforestation et la disparition de 36.000 km2 de forêt chaque année, soit la superficie des Pays-Bas.

Outre la problématique Amazonienne, cet accord va encourager l’exportation de véhicules, mais certainement des véhicules plus lourds, souvent d’origine allemande et plus émetteurs de CO2 comme les SUV, que mettent de plus en plus en avant les constructeurs automobiles y compris Européens et pour l’instant plus rares en Amérique latine.

Cet accord augmenterait les parts de marché de l’agrobusiness et il marginaliserait ainsi l’agriculture locale, familiale et paysanne des deux côtés de l’accord.


Outre les risques de dumping agricole, les importations européennes de produits agricoles primaires se feront au détriment de la viabilité de l’agriculture familiale et paysanne, et ce, en Europe comme au sein du Mercosur. L’extension des cultures OGM pourrait causer des dommages économiques au secteur biologique et agro-écologique en pleine expansion dans les pays du Mercosur et est contraire à la stratégie européenne « De la ferme à la fourchette » qui promeut le respect de la biodiversité et de l’agriculture durable.

L’accord Mercosur-UE est donc réellement en contradiction avec la question environnementale et sociale et plus particulièrement du côté Européen, allant à l’encontre de sa politique de Greendeal. Il n’est évidemment pas à abandonner, il est en effet bénéfique à beaucoup de monde, notamment aux pays sud-américains en difficultés financières. Il est donc essentiel d’inclure les enjeux environnementaux afin de prendre en compte cette question essentielle dans notre société. Selon un sondage réalisé en 2020, 80% de la population serai de nos jours opposés à cet accord. Cependant, après la récente prise de pouvoir de la direction tournante européenne par le Portugal le 1er Janvier, le pays de la péninsule ibérique souhaite réintégrer les négociations de la signature de l’accord au premier plan.

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