Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Manifestations de policiers à Paris : des hommages et des revendications pour lutter contre une « crise de l’autorité »

Picture of Hugo Cazal

Hugo Cazal

À côté de mes études à l'IEP de Lyon, je suis journaliste pour l'équipe sport et l'équipe politique chez CS Actu ! Étant un passionné de l'actualité en général, j'espère que je parviendrai à vous transmettre ma passion à travers mes articles !
Ce mercredi 19 mai à Paris, des milliers de policiers se sont réunis afin de rendre hommage à deux de leurs confrères tués durant leur service. Après ce moment d’émotion, les forces de l’ordre et leurs syndicats ont émis de fortes revendications au gouvernement. Alors que des spécialistes parlent d’une « crise de l’autorité inédite » en France actuellement, comment l’État compte-t-il protéger nos gardiens de la paix ?

Partagez ce post

Des policiers manifestent dans les rues de Paris pour demander plus de moyens et plus de sécurité
Des policiers manifestent dans les rues de Paris pour demander plus de moyens et plus de sécurité
À l’origine un moment de recueillement …

Ce rassemblement du 19 mai avait un objectif initial : celui de se recueillir. Plus que cela, un hommage aux deux policiers français tués en moins de 15 jours entre fin avril et début mai. La première s’appelait Stéphanie. Elle est morte à Rambouillet, le vendredi 23 avril. Fonctionnaire de police, elle a été assassinée lors d’une attaque au couteau.

Voir : https://www.csactu.fr/attaque-terroriste-a-rambouillet-une-fonctionnaire-tuee-et-cinq-personnes-en-garde-a-vue/

Le second, le brigadier Éric Masson, a perdu la vie à Avignon lors d’un contrôle le mercredi 5 mai.

Plus de 35 000 policiers selon les organisateurs s’étaient donc rassemblés dans les rues de Paris, pour rendre hommage à leurs collègues partis trop tôt.

Qui a ensuite fait place à des revendications :

La réunion de tous ces policiers se transforma par la suite en une réelle manifestation, au cours de laquelle ils ont revendiqué deux avancées majeures. La première consiste en un soutien politique et financier plus important pour les services de maintien de l’ordre. La seconde revendication demande une plus grande sévérité pour les agresseurs de policiers, gendarmes et même pompiers. Dans leurs demandes, les forces de l’ordre étaient soutenues par trois syndicats majeurs : Unité SGP Police-FO, Alliance et UNSA-Police. Les manifestants ont ainsi exprimé leur colère, durant leur marche vers l’Assemblée nationale. La majorité dénonçait un pouvoir judiciaire trop laxiste, pas assez punitif avec ceux s’en prenant directement aux fonctionnaires de l’ordre. Le secrétaire national du syndicat Alliance Fabien Vanhemelryck l’a clairement affirmé : « tant qu’il n’y a pas de justice, il n’y aura pas de paix ! ». Le garde des sceaux Éric Dupond-Moretti était donc clairement visé ce 19 mai. Ce dernier, absent de la manifestation, a de ce fait réagi en appelant à ne pas « opposer la justice et la police ».

Des policiers durant la manifestation, brandissant des drapeaux du syndicat Alliance

Cette marche revendicative s’est donc tenue dans un climat de tensions, avec de nombreux reproches émis à l’encontre du gouvernement, que certains ont même traité d’ « assassin ».

Tous les bords politiques impliqués :

Malgré ces reproches, le pouvoir exécutif a témoigné son soutien à ces policiers. À commencer par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui s’est joint aux manifestants durant un court moment. L’occasion pour lui de discuter avec certains d’entre eux, qui l’ont interpellé en clamant : « il faut nous aider ! », « on compte sur vous » ou encore « pour nous c’est dur ». Appel à l’aide auquel a répondu le ministre, en affirmant « ne vous inquiétez pas, je suis là pour ça », avant d’ajouter que les policiers pouvaient compter sur lui. La majorité présidentielle a donc apporté son soutien aux forces de l’ordre, et affirme avoir pris en compte les demandes énoncées ce 19 mai.

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin au coeur de la manifestation du 19 mai

Monsieur Darmanin a ainsi été vivement critiqué pour sa participation à cet évènement par l’opposition. Adrien Quatennens, coordinateur de la France Insoumise et député français affirme que cela est inédit qu’un ministre manifeste contre son gouvernement et parle d’une « instrumentalisation politique ». Nicolas Dupont Aignan, à la tête du parti Debout la France, évoque lui une situation surréaliste, et déclare que « Monsieur Darmanin commet une grave faute ».

Mais La République en Marche n’a pas été le seul parti à se joindre à cette manifestation. La droite française était bien représentée durant toute cette journée. Bien évidemment, le Rassemblement National, qui base la majorité de ses programmes sur la « sécurité du pays », s’est mobilisé pour participer à l’évènement. Sébastien Chenu, porte-parole du parti, et Jordan Bardella, numéro 2 après Marine Le Pen, étaient donc présents. Du côté des Républicains, plusieurs personnalités s’étaient également déplacées. Le député Damien Abad, le Vice-Président Laurent Wauquiez ou encore le maire de Nice Christian Estrosi se sont tous fait remarquer.

À gauche, les représentants ne manquaient pas non plus. Pour les écologistes, l’eurodéputé Yannick Jadot du mouvement Europe Écologie les Verts s’est rendu sur place. Pour le Parti Socialiste, le premier secrétaire Olivier Faure fit également le déplacement.

Ainsi, tous les partis politiques majeurs ont soutenu cette manifestation, à l’exception de La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a organisé une conférence de presse pour défendre l’idée que sous couvert d’hommage, il s’agissait en fait de plateformes revendicatives à l’encontre des institutions et du pouvoir judiciaire. Cela explique donc l’absence du parti à la manifestation.

Les forces de l’ordre désormais dans l’attente :

Alors que la philosophe Julia De Funès a parlé d’une « crise de l’autorité inédite en France » sur Europe 1 le 6 mai, les policiers espèrent que leurs cris et leurs appels à l’aide ne resteront pas vains. Le gouvernement affirme avoir entendu les demandes des policiers et s’en préoccuper grandement.

Après la polémique de l’article 24 de la loi sur la sécurité globale au début d’année, la police nationale est de nouveau sur le devant de la scène. Des réponses aux nombreuses revendications de la police nationale de ces dernières années sont donc attendues, et cela sera sûrement l’un des défis du gouvernement qui prendra ses fonctions en 2022…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Total
0
Share