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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Manifestations des pêcheurs Français face aux nouvelles conditions liées au Brexit.

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Coline Blouin

Actuellement en master langues étrangères, relations internationales et stratégies politiques, j'ai toujours été passionnée par la lecture et l'écriture. Décrire l'actualité est donc une façon pour moi de partager mon intérêt pour les questions politiques internationales.
Jersey, île anglo-normande, a cette semaine été témoin de la colère des pêcheurs français. En effet, ces derniers ont bloqué jeudi le port de Saint-Hélier, principale ville de l'île, pour dénoncer les nouvelles conditions de pêche. Ce sujet est l’un des principaux problèmes que le brexit a généré. Une cinquantaine de bateaux français ont tenté de bloquer l’entrée du plus grand port de l’île.

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Près de cinquante bateaux de pêcheurs en provenance de Granville, Carteret ou encore Saint-Malo ont montré leur désaccord dans le port de l’île de Jersey. Après plusieurs heures de stationnement volontaire à l’entrée du principal point d’accès de la ville, les quelques centaines d’hommes et femmes mobilisés sont rentrés à bon port.

Il s’agissait d’une démonstration de force destinée à protester contre les nouvelles conditions de pêche imposées par la principale île anglo-normande, dépendance de la couronne britannique.  Dans le cadre de « l’accord de commerce et de coopération » post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’Union européenne de nouvelles normes très strictes sont désormais mises en place qui limitent fortement les quotas des pêcheurs français.

Envoyés sur zone par Londres aux premières heures du jour, deux patrouilleurs de la Royal Navy n’ont pas eu à intervenir, les Français ayant à peine tenté de bloquer le port. Les pêcheurs ont pu rencontrer des membres du gouvernement de Jersey. L’île ayant un exécutif autonome, même si sa politique étrangère est assurée par Londres.

Une escalade de tensions…

Les zones de pêche de l’île Anglo-Normande, distante d’à peine 22 km des côtes françaises, ont fait pendant des siècles l’objet de contentieux. « Au milieu des années 1990, déjà, il y avait beaucoup de tensions et d’accrochages dans la zone. On a fini par aboutir pour le traité de la baie de Granville en 2000.’’ explique un ancien ambassadeur du Royaume-Uni en France.

Ce traité a pour la première fois été modifié cette année, le 1 janvier 2021, lorsque la transition économique jusqu’à l’été 2026 a débuté. En effet, à cette date, les pêcheurs européens renonceront à 25% des prises dans les eaux britanniques. En plus de ces quotas très limités, Jersey va mettre en place de nombreuses mesures et exigences accrues afin de limiter un maximum l’activité des pêcheurs français. Ces mesures ont été jugées comme ‘’nulles et non-avenues’’ par le ministère français de la mer qui explique qu’elles n’étaient pas prévues dans l’accord initial du Brexit. Il s’agirait par exemple de la mise en place de balise sur une quarantaine de grands navires de pêche normands afin d’accroître la surveillance.

Devant l’Assemblée nationale, mardi 4 mai, le ministre de la mer, Annick Girardin, avait même menacé de priver l’île d’électricité, Jersey se fournissant à 95% auprès de la France. Cette menace a été très mal accueillie à Jersey comme à Londres, qui a répliqué par l’envoi de 2 patrouilleurs qui démontre bien le soutien du Royaume-Uni à Jersey et l’implication de Boris Johnson dans l’affaire.

Toutefois, la Commission européenne est aussi venue en soutien de Paris, jugeant que Londres n’avait pas respecté les termes de l’accord post Brexit en informant pas suffisamment en amont les pêcheurs de l’hexagone. Serait-ce le départ d’un nouveau conflit diplomatique entre Londres et Bruxelles après leur sérieux différend sur l’Irlande du Nord ?

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