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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Mort du Prince Philip : de la Grèce à Buckingham, retour sur une vie de dévouement

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Coline Blouin

Actuellement en master langues étrangères, relations internationales et stratégies politiques, j'ai toujours été passionnée par la lecture et l'écriture. Décrire l'actualité est donc une façon pour moi de partager mon intérêt pour les questions politiques internationales.
Ce vendredi 9 avril 2021, le Prince Philip, Duc d’Édimbourg, s’est éteint, deux mois avant son centième anniversaire. Né le 10 juin 1921 en Grèce, Philip Mountbatten épouse la princesse Élizabeth en 1947. Sa vie est désormais liée à Buckingham et à la couronne. Malgré son envie de poursuivre sa carrière dans la Marine, son mariage n’est autre que le reflet de la monarchie britannique : abnégation et dévouement pour sa Majesté la reine, Élizabeth II.

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Prince Philip
Prince Philip Photo: The Royal Family

De Prince de Grèce à Duc d’Édimbourg 

Philip Mountbatten est né du prince André de Grèce et de la princesse Alice de Battenberg. Il est le cadet d’une fratrie de quatre sœurs. Fruit d’une alliance entre la Grèce et le Danemark, il est le prince de ces deux royaumes. Cependant, à partir des années 1930, Philip et sa famille s’exilent en France suite à au coup d’État en Grèce. Il recevra une éducation partagée entre la France, l’Angleterre et l’Allemagne. 

Son paysage familial se compose principalement de ses grands-parents et de son oncle, Lord Mountbatten. En effet, ses parents sont peu présents pendant son enfance. Cette dernière est partagée entre un père parti vivre à Monaco et une mère internée pour schizophrénie.

Son adolescence est marquée par un évènement tragique : sa sœur et une partie de sa famille périssent dans un accident aérien, à Ostende. À seulement seize ans, il fait preuve d’un grand courage et assiste à leurs funérailles. Quelques temps après, alors que la guerre s’amorce en Europe, Philip décide de s’engager dans la Royal Navy. Il se distingue l’année d’après en tant que meilleur cadet de sa promotion. 

La rencontre qui va marquer sa vie

En 1939, Philip rencontre pour la première fois Elizabeth, fille du roi George VI, lors d’une visite à Dartmouth. Mais la guerre les sépare et les oblige à entretenir une relation épistolaire pendant plusieurs années. De cinq ans son aîné, Philip, en 1947, demande au roi George VI la main de sa fille. C’est alors qu’ils officialisent leur relation par leur fiançailles. Son entrée dans la famille royale n’a pas été des plus simples. Souvent considéré comme étranger par son histoire familiale, Philip n’était pas estimé comme le meilleur choix en termes d’époux. 

Philip décide de renoncer à ses titres de noblesses grecs et danois et se convertit à l’anglicanisme, abandonnant l’orthodoxie. Ce sont alors les prémices d’une vie de loyauté et de dévouement au nom la couronne britannique. 

74 années de dévouement

À l’aube de leur mariage, Philip et Elizabeth ont dû, à leur tour, marcher dans les traces du roi George VI afin d’assurer la relève. C’est pour ces raisons qu’en 1952, le jeune couple se rend en safari au Kenya. Ceci dans le but d’assurer une tournée dans l’empire britannique d’une durée de cinq mois. Alors tout fraîchement mariés, Philip et Élizabeth profitent de ce séjour avant de se rendre en Australie pour une visite officielle. 

C’est par télégramme de Londres que la princesse Élizabeth apprend la nouvelle: le roi George VI est mort, suite à une thrombose. Cette annonce fait d’elle une orpheline et la nouvelle reine du royaume britannique par la même occasion. Elle est désormais responsable de la Grande-Bretagne et de l’ensemble du Commonwealth. De plus, elle devient la gouverneure suprême de l’Église d’Angleterre. Son destin, ainsi que celui de Philip, vient de basculer en quelques secondes : longue vie à la Reine, Élizabeth II ! 

La mort du roi George VI marque également le début d’une nouvelle vie pour le prince Philip, Duc d’Édimbourg. À la suite du couronnement de la reine Élizabeth II, en juin 1953, le couple se soumet à un protocole encore plus stricte qu’auparavant. Marché trois pas derrière la reine et se soumettre à elle en tant que sujet font partis des nouvelles obligations du prince Philip. Vivre dans l’ombre de sa femme n’est pas coutume à cette époque-ci. 

Cependant, lors du couronnement de son épouse, il s’agenouille devant elle et prononce ces mots : « Moi, Philip, Duc d’Édimbourg, deviens votre homme lige, corps et âme, à la vie à la mort, avec l’aide de Dieu. » C’est alors, en embrassant sa souveraine et sa femme sur la joue gauche, qu’il déroge au protocole. Ce geste, pourtant anodin, matérialise son envie d’avoir une vraie place en tant qu’époux de la reine. 

Prince Consort et père royal

Philip considère très rapidement son nouveau rôle comme étant important. Il prend à cœur le fait qu’il soit prince consort et conseiller privé de la reine. Il accompagne alors cette dernière dans de nombreuses tournées, comme celle au Canada en 1959. En effet, ils se doivent d’accomplir à deux leur devoirs officiels au nom de la couronne. Selon lui, il explique que : « mon premier, second et ultime emploi est de ne jamais laisser tomber la reine ».

Avec près de 22 000 engagements au service de la reine et plus de 5 500 discours prononcés, le prince Philip a tenu parole! Ce dernier reste toujours fidèle à lui-même et met un point d’honneur à continuer de rédiger ses propres discours, une sorte de révolte face au protocole. Malgré le fait qu’il reste dans l’ombre de la reine, le Prince Philip a su apprivoiser son rôle. Il est très apprécié au sein de la famille royale et notamment en tant que père. 

Le couple royal a quatre enfants : Charles, Anne, Andrew et Édouard. La reine a, de son côté, ses obligations de monarque tandis que Philip s’occupe des enfants. L’autorité paternel pouvant, en partie, apaiser le manque de reconnaissance qu’il subit. Malgré plusieurs désaccords concernant l’éducation des enfants, et particulièrement celle de Charles, héritier au trône, Élizabeth et Philip souhaitent pour leurs enfants une enfance « normale ». 

« Il a été ma force et mon soutien » 

Avec près de 70 ans de bons et loyaux services pour la couronne, le Prince Philip détient le record de longévité. En effet, jamais auparavant un prince consort n’est resté aussi longtemps au sein de la monarchie britannique. Tout au long de ces années, il a su se faire une place et, surtout, se faire apprécier du grand public. 

Outre ses fonctions royales, le Prince Philip œuvre à travers le monde dans plusieurs domaines. Il crée ainsi le Guards Polo Club en l’honneur à sa passion pour le polo. Plusieurs années après, il fonde et préside le Fonds Mondial pour la nature au Royaume-Uni (WWF). Ensuite, il dirigera la Société zoologique de Londres.

Il ne cesse de montrer son intérêt pour des sujets tels que le sport, le domaine militaire, la technologie ou encore l’environnement et la jeunesse. Concernant ce dernier sujet, il crée en 1956, le Prix du Duc d’Édimbourg afin d’encourager les jeunes à se dépasser. Sa contribution à la nation prend fin en 2017, lorsqu’il annonce son retrait de ses engagements publics. 

Ce samedi 17 avril 2021 ont eu lieu les funérailles du Prince Philip, Duc d’Édimbourg et époux de la reine Élizabeth II. Suite à la situation sanitaire, seulement trente personnes sont acceptées, mais des millions dans le monde suivent les évènements à travers leurs écrans. Ce deuil national s’est tenu au château de Windsor, conformément à la volonté du Prince. La reine, attristée et désormais veuve, peut compter sur les membres de sa famille pour la soutenir. Vêtue de noir, elle s’est tenue, seule, dans l’Église lors de la cérémonie de funérailles. C’est ainsi qu’elle rend hommage aux paroles qu’elle a eu en 1997, à l’occasion de leurs noces d’or : 

«Il a été, tout simplement, ma force et mon soutien pendant toutes ces années, et moi, ainsi que toute sa famille, et ce pays et bien d’autres, avons envers lui une dette plus grande que celle qu’il pourrait jamais réclamer, ou que nous ne pourrions jamais connaître. »

Discours prononcé à l’occasion de ses noces d’or avec le prince Philip, en 1997.
70 ans séparent ces deux photos- Photos AFP
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