Le grand retour de Donald Trump s’est fait contre toute attente sur les marchés financiers. En effet, suite à l’annonce d’une introduction en bourse de son futur réseau social baptisé « Truth Social » les marchés se sont emballés. Une chose est sûre avec cette nouvelle plateforme disponible début 2022, elle déchaine les investisseurs.
L’incroyable enthousiasme des marchés
La perspective de l’introduction du réseau social de Donald Trump en bourse a créé une volatilité extrême sur le titre de Digital World Acquisition Corp (DWAC) au point de le faire faire suspendre plusieurs fois. Cette forte hausse intervient après un communiqué annonçant la fusion de DWAC avec le nouveau groupe de médias de l’ex-président américain appelé «Trump Media & Technology » (TMTG) .
C’est le titre de la société DWAC qui devrait permettre à Truth Social d’entrer en Bourse.
La société DWAC est une SPAC (« Special Purpose Acquisition Company »), considérée comme une société- écran. Son seul but est de lever des capitaux, via une introduction en bourse afin de pouvoir acquérir une société existante.
Cette SPAC avait fait son entrée en cotation Nasdaq en septembre en levant à l’époque près de 300 millions de dollars. DWAC doit porter son projet de réseau social « Truth social », mais aussi un service de vidéo à la demande. C’est sans compter les podcasts qualifiés de « non-woke ».
Rancœurs et ambitions
Ce qui a motivé l’ex-président dans ce projet démesuré c’est évidemment les mauvais souvenirs de l’élection 2020.
Au cours de celle-ci , il a été banni de Twitter et de nombreuses autres plateformes. Ce pouvoir omnipotent des plateformes est vécu comme « une censure » par l’intéressé. Dans l’optique des présidentielles de 2022, il ne veut donc ne plus rien laisser au hasard .
L’ancien président souhaite mettre toutes les chances de son côté en lançant son propre réseau social. Il le décrit comme un moyen de “résister à la tyrannie des géants des technologies“. Celles-ci ont « utilisé leur pouvoir unilatéral pour réduire au silence les voix dissidentes en Amérique ».
Un public dévoué
Ce constat est partagé par de nombreuses personnalités du parti républicain, qui se plaignaient d’un noyautage des réseaux sociaux. Renommé pour l’occasion « big tech » par le parti démocrate lui-même. Tout le monde se souvient de l’intervention de Ted Cruz face au patron de Twitter, qui avait alimenté l’actualité médiatique post élection 2020.
Cet engouement des milieux républicains et « trumpistes » autour du projet explique en outre, la frénésie des marchés financiers. De même, les investisseurs se sont rués sur le titre car Trump dispose d’un grand nombre de fans inconditionnels. L’attachement de son public laisse donc présager une forte participation des utilisateurs au projet du « Truth Social ».
Une question persiste, l’arrivée fracassante de ce réseau social va-t-elle réellement bouleverser les anciens acteurs du marché ?
Un réseau qui surfe sur la division politique américaine
Il semble impossible que ce réseau social enterre du jour au lendemain les géants Twitter , Instagram ou Facebook. Cependant, les plus petites plateformes pourraient être menacées. L’arrivée du truth social déchaine les investisseurs, et ainsi pourrait mettre en danger tout le système.
Cette euphorie autour du Truth social est une preuve, s’il en fallait, que le fort clivage de la vie politique américaine est plus que jamais un enjeu financier.
En effet , le phénomène de compartimentation de l’information est présent dans des médias partisans, comme Fox News ou CNN, s’exporte désormais sur les réseaux sociaux. S’il est vrai que la controverse fait vendre, alors ce projet assume totalement son inclinaison politique et promet d’être lucratif.
Pour l’instant l’accueil des démocrates à propos du « Truth social » est plus que discret. Sûrement par peur de faire de la publicité au projet. Malgré ce silence, beaucoup d’observateurs laissent entendre que la course à la Maison-Blanche est définitivement lancée.