Peuples du monde : Mais qui sont les Inuit ?

Depuis quelques années, les langues se délient autour des cultures et sociétés oubliées partout à travers le monde. Cet essor se ressent avec la revendication de ces cultures par les jeunes générations connectées. Car en effet l’impact médiatique a sauvé de l’oubli des sociétés centenaires au travers de vidéos pédagogiques, instructives, et parfois alarmantes.

Parmi les réseaux favoris de ces nouveaux ambassadeurs : TikTok, maître des vidéos courtes pour disséminer de nouveaux sujets et centres d’intérêt dans l’opinion publique.

Aujourd’hui, parlons des Inuit

Le mot “Inuit” est le pluriel de cette communauté car ce mot veut littéralement dire “le peuple” c’est un mot inuktitut. “Inuk” est le singulier, employé lorsque l’on parle d’une seule personne issue des inuit. Ce que l’on a nommé “eskimo” n’en sont pas, cette désignation est en réalité une insulte désignant les différentes populations autochtones vivant au nord de l’Amérique, en Alaska, dans le Grand Nord canadien, au Groenland ou en Sibérie orientale, soit les populations de la zone Arctique. 

Origine

Originellement un peuple de chasseurs nomades, beaucoup de scientifiques pensent et affirment que les ancêtres des inuit ne sont pas issus de ce continent, ils partageraient des gènes plus asiatiques en comparaison directe avec leurs populations autochtones voisines que sont les amérindiens.  

Il est hautement probable, voir même avéré, que Christophe Colomb ne soit pas le premier à découvrir le nouveau monde. Bien avant lui, les explorateurs vikings y ont été vivre mais remontons encore le temps jusqu’en -8000 av. J.-C, une époque où la banquise crée un pont dans le détroit de Béring entre l’ancien et le nouveau monde. C’est en traversant seulement les 20 km qui séparent les deux terres que des groupes de chasseurs asiatiques auraient cherché de la nourriture dans de nouvelles contrées. 

Ce serait grâce  à ces nouvelles populations, venant avec de nouveaux outils, que les prémices de l’utilisation de l’arc et les flèches seraient apparu en Amérique du Nord. 

Arrivée européenne

Les peuples inuit se sont accaparé les territoires du nord cités plus haut et vont faire la rencontre de ceux qui seront appelés les colons. Car si l’adaptation est un maître mot dans la culture, tomber sur un peuple plus avancé technologiquement fut le premier coup fatal à cette société nomade vivant de chasse et de pêche. 

Les armes à feu représentent la première révolution technologique et le premier facteur de changement de cette culture. Les missionnaires* vont alors influencer les populations et vont les faire se sédentariser pour certaines et convertir aux religions européennes que sont évidement le catholicisme et le protestantisme. A la suite de cette sédentarisation nouvelle, les noms inuit furent interdits car non reconnus par l’administration coloniale. Alors des numéros de disque les remplacent. Ces numéros de disque imposent un nom reconnu par le gouvernement à un Inuk.

Aliments traditionnels

Les populations Inuit ont vu leur mode de vie radicalement effacé, presque disparaître, mais aujourd’hui pourtant, 68% des Inuit vivant dans la zone de Inuit Nunangat continuent de vivre traditionnellement, incluant leur mode alimentaire. La récolte agricole et la chasse sont donc encore au cœur de cette société. Les aliments traditionnels sont donc : le phoque, la baleine, le canard, le caribou, le poisson et évidemment les baies.

Des ustensiles spécifiques sont de plus en plus mis en avant comme le fait la jeune Inuk Shina Nova sur ses réseaux sociaux. Elle nous présente donc un couteau traditionnel appartenant aux femme de la culture : un Ulu. Ce couteau sert à couper la viande et les peaux animales. Sa forme en demie-lune permet de suivre le mouvement du poignet et donc d’utiliser plus de force qu’un couteau classique. Il est aussi plus précis. 

Les vêtements sont d’ailleurs issus des peaux animales de la chasse, comme les bottes traditionnelles Inuit appelées Kamik, faites de peau de phoque ou de caribou. Pourtant 70% des maisons Inuit ont des difficultés à se nourrir, c’est plus de 5 fois supérieur à la moyenne nationale Canadienne.  

Au Canada, les taxes sont plus importantes pour les populations locales ce qui aggrave les situations financières d’un grand nombre. Sans compter les supermarchés ayant un coût trop élevé dans ces communautés. Les populations amérindiennes des États-Unis partagent aussi le même problème. Par exemple, des photos des prix de produits en vente ont circulé et choqué comme une barquette de fraise coûte 14,39 dollars canadien soit 9,98 euros. Un pot de Ketchup Heinz coûte 16,79 dollars canadien, soit 11,64 euros. Dernier exemple des plus attristant, une grappe de raisin coûte 28,19 dollars canadien, soit 19,55 euros.

Activités traditionnelles Inuit

Le chant de gorge est une activité très populaire dans les communautés Inuit. Souvent incompris, ces chants se transmettent à l’oral, tout comme le reste de la culture, rien n’est écrit ou gravé, les chansons comme les mythes. Cette activité est souvent pratiquée par deux femmes l’une face à l’autre en s’accordant sur la continuité et la musicalité des sons provenant de la gorge et de la poitrine. Le couple mère-fille Shina Nova et Kayuula Nova sur le réseau social TikTok font des démonstrations régulières de cette pratique. La culture inuit est ancienne et traditionnelle, plus qu’une société, c’est une façon de vivre. 

Malheureusement, ces populations ont connu des drames et des répressions nombreuses sur leurs propres terres. C’est pourquoi les jeunes générations tentent de sauver leur traditions et le riche héritage que leur ont transmis leurs ancêtres en popularisant sur les réseaux sociaux leur mode de vie. 

L’article de la rubrique international du journal vous en apprendra plus sur les conditions de vie d’une époque qui voulait effacer leur histoire : https://www.csactu.fr/cultural-genocide-in-canadian-residential-schools/  

*missionnaires : religieux prêchant pour sa religion en terre dite païenne. Beaucoup de remises en cause sont faites sur la manière de faire de l’époque jugée violente et meurtrière à l’égard de traditions et croyances ancestrales. Une oppression des populations non catholiques était même possible.