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Projet Pegasus : à l’ère de la surveillance globalisée

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Big Brother n’est plus un mythe. Le dimanche 18 juillet, l’association de journalistes Forbidden Stories, ont mis en lumière une liste de 50 000 numéros de téléphone ciblés depuis 2016 par un logiciel espion baptisé Projet «Pegasus ».

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Dix-sept médias, dont Le Monde, The Guardian, le Washington Post ou encore le Süddeutsche Zeitung ont participé à l’investigation de grande ampleur contre cette nouvelle arme technologique.

Celle-ci a été développée et commercialisée par l’entreprise israélienne NSO Group, fondée en 2010 et spécialisée dans l’équipement contre le terrorisme et le crime organisé.

Parmi les clients de cette dernière, plusieurs Etats et organisations gouvernementales, notamment : le Mexique, l’Inde, le Maroc, le Rwanda, la Hongrie, etc.

Une longue liste qui reflète l’internationalisation et la généralisation du processus indépendamment du type de régime étatique, puisque démocraties tout comme autocraties en font usage.

En quoi consiste ce logiciel « Pegasus » ?

Intraçable, ce Big Brother modernisé géolocalise l’appareil, active à distance caméra et microphone et scan photos, messages, dont les messages cryptés.

Cependant, les analyses techniques du Security Lab du mouvement Amnesty International ont permis de détecter l’intrusion du logiciel dans les téléphones de près de 200 personnalités de presse.

Ainsi, des informations confidentielles relevant parfois du secret professionnel des partis de la société civile ont potentiellement été exposés.

En effet, cette intrusion a touché médecins, sportifs, avocats et autres personnalités juridiques, défenseurs des droits de l’homme, journalistes, compromettant parfois leurs sources.

Plusieurs médias, dont le Canard enchainé et Mediapart ont donc porté plainte. Le fondateur de ce dernier, Edwy Plenel, figurant parmi les victimes, s’indignait contre Rabat : “On ne peut pas accepter qu’un pays considéré comme ami espionne des journalistes, des directeurs de journaux, et utilise cet espionnage pour réprimer ses propres journalistes et dans des conditions effroyables.

Par ailleurs, plusieurs personnalités politiques dont au moins 13 chefs d’Etat, ont elles aussi été victimes de l’attaque.

Quels sont les enjeux de cette affaire ?

Au-delà de la mise-en-danger de sources, cette affaire remet au cœur du débat public les bases de nos démocraties actuelles.

Sous prétexte de défendre la sécurité collective, les Etats généralisent l’usage de ce type d’instruments, dont l’aspect liberticide est de plus en plus souvent dénoncé.

Le système de crédit social chinois qui a facilité l’enfermement de millions de Ouighours dans des camps de rééducation et de travail, ces cinq dernières années, en est une illustration paroxystique.

Edward Snowden, avertit sur Twitter : « L’affaire Pegasus révèle un nouveau marché privé des logiciels malveillants ». L’ancien informaticien de la NSA avait lancé l’alerte en 2013 d’une affaire similaire de cyber-espionnage mettant en cause le logiciel PRISM exploité par le gouvernement américain pour faire de la surveillance de masse.

Le Projet Pegasus démontre que cet espionnage est désormais à la fois interne et externe.

NOS Group de son côté continue de nier « fermement les fausses allégations » sur l’utilisation de son système et réitère que l’entreprise a une « mission qui sauve des vies ».

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