Mais quel est ce nouveau rallye ?
Aux forts accents de Rallycross, avec des véhicules 100 % électriques, l’Extrême E représente le deuxième projet automobile de son fondateur Alejandro Agag, à qui l’on doit déjà la Formula E.
Mélangeant des airs de Rallye-raid avec du Rallycross, accompagné d’un petit côté d’endurance, cette course se rendra sur les 5 continents. Afin que les pilotes s’affrontent sur des terrains très variés et accidentés, dans des conditions délicates. Une dimension écologique sera bien évidemment mise en avant. C’est ce que l’on a pu voir lors de la première manche en Arabie Saoudite. L’ensemble des équipages sont allés nettoyer une plage, dans le but d’aider une association, qui lutte pour la survie des tortues vertes en Mer Rouge.
Les cinq lieux visités sont des endroits du globe écologiquement en danger, dans lesquels il est nécessaire de sensibiliser la population locale. Au-delà de l’enjeu environnemental, comme l’explique l’homme d’affaires A. Agag. “L’objectif est de promouvoir la voiture électrique dans les endroits les plus extrêmes de la planète. De montrer qu’elle fonctionne en hors-piste et d’inciter les gens à en acheter”.
L’Odyssey 21. Voilà le nom du bolide utilisé par l’ensemble des équipages. Avec des allures semblables aux voitures du Dakar, il a été développé par la structure française Spark Racing Technology (tout comme les monoplaces de Formula E). L’Odyssey 21, aux légers airs du 3008 DKR de Peugeot, est équipé d’un moteur électrique de 400 kW, soit près de 550 ch, avec un poids de 1 650 kg. Le 0 à 100 de cet engin est d’environ de 4,5 secondes. De plus, toujours dans un soucis de développement durable, les batteries utilisent des piles à hydrogène.
Un format de course inédit !
Chaque équipage est mixte (obligatoirement une femme et un homme) et doit s’échanger le volant. Chacun devant réaliser une boucle de 9 km. La stratégie de course réside donc sur le fait de savoir qui part en premier et qui doit prendre la suite. Entre les deux tours, une zone spécialement dédiée à ce changement est mis en place, appelée la “Switch Zone”. Comme en Formula E, un vote des fans est organisé afin de donner “un bonus” à l’équipage mis en avant par les fans. Ce bonus est un “GridPlay” qui permettra de choisir sa place sur la grille de départ. Car ici, comme en Rallycross, les véhicules partiront à plusieurs de front.
L’Extrême E est divisé en deux journées de course. La première est axée sur les qualifications et la suivante sur les semi-finales puis la grande finale. Deux séances de qualifications sont organisées le samedi. Concernant la compétition pure, le classement se fait sur les temps et des points sont attribués en fonction de la position finale.
Un casting impressionant
La force de la première édition de l’Extrême E est le fait d’être parvenu à réunir de célèbres pilotes, constituant un sacré casting au palmarès assez dingue. Mais pas seulement des pilotes typés Rallye ou WRC. Alejandro Agag est parvenu à intéresser deux champions du monde de F1, qui occupent alors la fonction de directeur d’écuries : Nico Rosberg et Lewis Hamilton.
Le septuple champion du monde a fait part de l’intérêt qu’il porte sur la cause écologique. “Je suis depuis longtemps concerné par l’écologie. C‘est une mission pour moi. L‘Extrême E me donne l’opportunité de combiner mon amour pour le sport automobile et pour la planète. J’avais envie de devenir directeur d’une écurie, mais je ne savais pas quand ça arriverait. L‘Extrême E m’a semblé être la discipline idéale. Chacun d’entre nous peut avoir un impact sur l’environnement avec de petits changements dans sa vie de tous les jours. L’Extrême E va nous inspirer pour faire quelque chose pour l’avenir de la planète. Il offre une alternative aux disciplines habituelles du sport automobile.”
Ce sont donc huit équipes qui s’affrontent. Parmi elles, certains binômes sont composés de figures du sport-auto. C’est tout d’abord le cas de l’écurie de L.Hamilton, intitulée “Team X44”, qui regroupe le français nonuple champion du monde de WRC, Sébastien Loeb, accompagné de la pilote espagnole Christina Gutiérrez. Aussi, un ancien pilote de F1 et lui aussi champion du monde, a monté sa propre équipe tout en étant au volant, le britannique Jenson Button. En compagnie de Mikaela Ahlin-Kottulinsky, ils représentent le team “JBXE”.
Un autre adepte des rallyes-raid a mis les pieds dans la compétition sous les couleurs de “Sainz XE Team” ; il s’agit de Carlos Sainz. Celui que l’on surnomme “El Matador” prend part à cette course aux côtés de sa compatriote, Laia Sanz.
Voir aussi : Formule 1 : portrait sur le nouveau Schumacher
Un bon début
Le championnat a donc débuté le week-end dernier en terre saoudienne dans le désert de Wadi Rum à Al’-’ula. L’équipe créée par Nico Rosberg, avec les pilotes suédois Johan Kristoffersson et australienne Molly Taylor, a remporté dimanche la première manche de l’Extrême E. S’imposant dans une finale à 3 binômes, l’équipage de Lewis Hamilton finit à la troisième place, précédé de l’équipe américaine Andretti (C.Munnings-T.Hansen). On y retrouve un peu de rivalité entre les deux directeurs d’équipe, tous les deux anciens coéquipiers chez Mercedes en F1. Cependant, grâce à sa domination lors des qualifications, c’est le duo Guttiérez-Loeb qui est deuxième au classement du championnat.
Nous pourrons retrouver les pilotes lors des prochaines manches du championnat :
- Les 29/30 mai 2021 au Lac Rose à Dakar, au Sénégal
- Les 28/29 août 2021 à Kangerlussuaq, au Groenland
- Les 23/24 octobre 2021 à Para, au Brésil
- Les 11/12 décembre 2021 à Ushuaïa, en Argentine
Par ses équipages mixtes, l’Extrême E encourage la féminisation du sport-auto, qui reste un milieu très masculin. En soutenant deux causes, l’écologie et la présence féminine dans le sport, ce nouveau rallye ne peut qu’être synonyme d’une belle aventure !
