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Résister aux talibans : le choix d’artistes afghans.

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Marine

En Afghanistan de nombreux artistes refusent de se soumettre au régime imposé par les talibans.

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Depuis l’arrivée des talibans dans la capitale afghane et le retrait des forces armées étrangères, les artistes afghans se terrent chez eux, dans la crainte de représailles. En effet, beaucoup d’entre eux avaient pour habitude de dénoncer les agissements des talibans lors de leur dernier passage à Kaboul dans les années 1990. A leur arrivée en août, certains ont préféré détruire leurs œuvres pour éviter des sanctions. Mais maintenant des artistes afghans veulent organiser une résistance contre les talibans.

Comment l’art peut-il être une forme de résistance ?

Quand on pense à la résistance pendant les différentes guerres on imagine d’abord les armes et les sabotages. Pourtant  « résister, c’est s’opposer à un système et agir ». Quand on décide d’entrer en résistance on fait le choix de désobéir, de refuser et donc ne pas se taire.

Une résistance commence bien souvent par des moyens limités. Il faut faire face à la répression et imaginer des mécanismes peu coûteux. L’imagination est donc une qualité primordiale, bien présente chez les artistes. Refuser la soumission débute par des prières, des chants appris dans sa jeunesse que l’on détourne, on parodie. Quelques noms se sont inscrits dans l’histoire grâce à des œuvres que l’on a très souvent étudiées à l’école. On retient le nom de Paul Eluard pour son poème Liberté écrit en 1949 contre l’occupation allemande ou encore le dessinateur Boris Taslitzky qui fût déporté mais qui garda espoir grâce à l’art tout en s’évadant de la réalité. L’art fût, est et sera toujours un média de diffusion qui peut donc servir entre autre à dénoncer et à résister.

L’avenir des artistes afghans

Sara, une artiste afghane de 26 ans peignait sur des assiettes en terre cuite des modèles de chanteuses, de journalistes afghanes « dont on pouvait voir les cheveux, car aucune ne portait le hijab ». Quand les talibans sont arrivés, elle les a jetées au sol et fini de les casser les morceaux avec un marteau. Selon elle, son art avait une visée « politique ». « Il traitait surtout des violences faites aux femmes », quand les talibans ont multiplié les sévices sur ces dernières, durant leur premier règne entre 1996 et 2001. Par son art elle montrait son rejet des islamistes.

Depuis, mi-août et l’entrée des talibans à Kaboul, de nombreux artistes ont, tout comme Sara, détruit leurs œuvres, leurs livres, leurs instruments de musique… Certes les talibans affirment avoir changé depuis 1990, mais la crainte de représailles est omniprésente. Par conséquent, les artistes même s’ils sont désormais dans l’incapacité d’exercer leur métier et donc de percevoir des revenus, n’abandonnent pas leur idéal. Ils veulent ainsi utiliser leur imagination et leurs créations comme des outils dans une forme de résistance renouvelée.

L’art se meurt en Afghanistan. Je vais me battre contre les talibans, pas avec des armes mais avec mon travail

lance Maryam, une artiste digitale afghane à l’AFP.

L’art peut ouvrir l’esprit des gens, alors bien sûr, les talibans ont peur des artistes“, affirme Yasamin Yarmal une actrice afghane, car ces derniers “utilisent la religion comme une arme” contre la dissidence.

Certains, réfugiés en France, souhaitent y organiser des expositions comme celle de l’artiste Rada Akbar, composée de miniatures. Il veut montrer que “les talibans ne sont pas le vrai Afghanistan, qu’ils ne représentent pas l’histoire ni la culture du pays“.

Désormais, les artistes veulent réagir. Sara sort en pleine nuit pour peindre de l’art antitaliban au pochoir avec d’autres artistes. Parmi ces pochoirs, il y a  une petite fille qui dézippe le sommet d’une burqa, d’où s’échappent des colombes ou encore un montrant des corps qui tombent d’un avion en vol et autour duquel flottent trois ballons colorés…

“Le mouvement taliban mourra, mais l’art restera.”

prédit Farshad, l’un des fondateurs du collectif ArtLords interviewé par l’AFP, tout en dessinant un symbole de son collectif : un combattant taliban, dont le lance-roquettes est rempli de crayons.

Sources :

Afghanistan : au bord du précipice, les artistes entrent en résistance – France 24

Boris TASLITZKY, Dessins, Dessins de guerre 1944-1945, Camp de Buchenwald 1 (boris-taslitzky.fr)

Liberté – Lumni | Enseignement

L’article à lire pour comprendre qui sont les talibans, dont l’offensive éclair fait vaciller l’Afghanistan (francetvinfo.fr)

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