Comment les qubits sculptent la réponse : l’art du calcul quantique
Depuis que l’humanité sait compter, elle imagine des outils pour étendre sa capacité à calculer : doigts, jetons, bouliers, engrenages, circuits électroniques. Chaque époque a perfectionné ses machines, mais toujours en respectant la même logique binaire : à chaque instant, un interrupteur est soit ouvert, soit fermé ; un signal est soit haut, soit bas ; un chiffre est soit zéro, soit un.
L’informatique classique repose entièrement sur cette idée : tout problème, aussi complexe soit-il, peut être réduit à une séquence d’opérations sur des 0 et des 1. Puis vint la physique quantique et la certitude que le monde ne fonctionne pas ainsi.
Dans l'infiniment petit, les états ne sont pas seulement l’un ou l’autre. Ils peuvent être les deux à la fois. Un électron n’est pas ici ou là : il est ici et là. Un photon n’est pas polarisé horizontalement ou verticalement : il peut être dans une superposition subtile des deux. Dans ce monde, l’information n’est pas noire ou blanche : elle est une onde de possibles.
Ainsi est née l’idée d’informatique quantique. Non pas une amélioration de nos ordinateurs classiques, mais une rupture radicale : une manière nouvelle de traiter l’information, en épousant la véritable nature du réel.