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Réinventer l’aide : Le Liberia entre crise et alternatives

Après la soudaine suspension de l’USAID, le Liberia se retrouve à un tournant stratégique. Le pays doit vite trouver de nouveaux partenaires et de nouvelles solutions pour maintenir son projet de développement et ne pas sombrer dans une crise sociale et économique.

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Le marché de Monrovia, Liberia (Getty Images)
Le marché de Monrovia, Liberia (Getty Images)

L’importance de l’USAID ?

L’USAID “United States Agency for International Development” est l’agence du gouvernement américain qui se charge de l’aide économique et humanitaire dans le monde. Elle a été créée par le président John Fitzgerald Kennedy en 1961 par un décret. 

Cette agence investit chaque année plusieurs milliards de dollars afin de promouvoir la démocratie, favoriser la croissance économique, prévenir les conflits, réduire la pauvreté et secourir les victimes de catastrophes naturelles. Elle va donc financer des centres de recherche médicale à travers le monde, des ONG qui luttent contre la pauvreté, les projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre etc…

Puisque l’administration Trump a drastiquement réduit le financement de l’USAID, 90% des contrats d’aide étrangère ont été annulés. Au Liberia, un projet de 23,4 millions de dollars visant à renforcer le système éducatif, un programme d’alimentation scolaire de 20 millions de dollars et un soutien de 17,9 millions de dollars pour la réforme ont été annulés.

Des milliers de personnes ont perdu l’accès à des soins vitaux et à des programmes scolaires. De nombreux projets de développement ont été stoppés, entrainant des pertes d’emplois et une aggravation de la pauvreté. Cette coupure soudaine a fragilisé la gouvernance locale et forcé le Liberia à chercher de nouveaux partenaires pour combler le vide laissé par les Etats-Unis. 

À la recherche de nouveaux partenaires

Le président libérien Joseph Nyuma Boakai a sollicité, ce jeudi 17 avril lors d’une retraite de haut niveau à Monrovia, ses partenaires internationaux, le corps diplomatique, les acteurs de la société civile et ceux du secteur privé pour soutenir son plan national de développement appelé AAID (ARREST Agenda for Inclusive Development). Le budget de ce plan est estimé à 8,4 milliards de dollars. La retraite a offert une plateforme au gouvernement pour présenter l’état d’avancement et les priorités du plan.

Il souligne l’importance de la collaboration inclusive, de la transparence et de l’engagement pour assurer la réussite de ce plan. “Cet agenda est un appel à l’action. Il incarne nos aspirations communes pour un Liberia prospère, inclusif et équitable.” a-t-il déclaré. L’AAID met surtout l’accent sur l’agriculture, les routes, l’Etat de droit, l’éducation, l’assainissement et le tourisme.

Abandonné par l’Amérique, mais pas par l’Afrique

Le  Liberia se tourne aussi vers des alternatives régionales pour compenser les pertes. La CEDEAO (communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine offrent des cadres de coopération susceptibles de soutenir des secteurs clés comme l’agriculture, la santé et les infrastructures. À travers des programmes menés par l’AUDA-NEPAD (agence de développement de l’Union Africaine) ou le Fonds de Coopération de la CEDEAO, le pays peut accéder à des financements et à une assistance technique régionale. La Banque africaine de développement, déjà présente au Liberia, joue également un rôle essentiel en proposant des projets structurants.

Par ailleurs, des partenariats bilatéraux avec des pays voisins comme le Ghana et le Nigeria sont en discussion, avec un accent mis sur la sécurité, le développement durable et la logistique. Elles ouvrent aussi la voie à une intégration plus forte du Liberia dans les dynamiques africaines de développement autonome. Le pays accueillera également la conférence logistique de l’Afrique de l’Ouest visant à renforcer la coopération entre les états d’Afrique de l’Ouest et la résilience logistique.

De nombreux acteurs internationaux ont réagi en exprimant leur inquiétude face aux prochaines conséquences de la décision de l’administration Trump. Des ONG comme Human Rights Watch une dénoncé une décision irresponsable mettant « des vies en danger dans le monde entier ». 

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