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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Avec l’Afrique du Sud, c’est la puissance avant tout

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Victor Ollivier

Étudiant en journalisme, je suis passionné par le sport, l’histoire et la géopolitique
Le XV de France fera face à l’Afrique du Sud en quarts de finale de la Coupe du Monde. Les Springboks, qui visent un quatrième titre mondial, sont comme les Bleus des favoris à la victoire finale. Grâce à un atout majeur : leur domination physique sur le terrain.

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Regarder un match de rugby durant la Coupe du Monde donne rarement envie aux spectateurs de prendre la place d’un trois quarts, lancé à pleine vitesse vers trois adversaires qui dépassent les 100 kilos. La puissance que dégagent les joueurs dans leur globalité peut impressionner, les chocs dans les matchs aussi. Mais lorsque c’est l’Afrique du Sud qui est sur le terrain, c’est encore différent. Les champions en titre font détourner le regard, tant leurs plaquages sont musclés, et leurs attaques frontales. Experts dans le combat et la domination physique, les Springboks transforment les rencontres en de véritables guerres de tranchées, qu’ils se régalent à remporter. Mais pas à chaque fois.

En avant toute

Les Boks, menés par leur sélectionneur Rassie Erasmus, avaient bâti leur sacre de 2019 sur l’écrasement de leurs adversaires, dans le jeu ou la mêlée. Depuis, la recette n’a pas changé. Erasmus est toujours présent, en épaulant son ex-kiné désormais sélectionneur Jacques Nienaber. Sur les 33 joueurs du groupe sud-africain pour le mondial 2019, 21 sont toujours de la partie avant les quarts de finale en 2023. Et ce groupe est assez conservateur, quand il s’agit de défendre le célèbre proverbe : « les avants gagnent le match, les arrières décident du score. »

La stratégie de l’Afrique du Sud est basée sur le rendement physique des huit avants qui se relaient durant le match. L’objectif : tirer le maximum des titulaires pour marquer leur adversaire, avant de les renouveler et prendre le dessus. Déjà doté d’un pack surpuissant, Nienaber met toutes les chances de son côté pour mettre en place ce plan. Son banc, face à l’Écosse puis l’Irlande, était disposé en 7-1 (sept avants, un arrière). De quoi changer la quasi-totalité de sa mêlée durant le match.

Yannick Bru, entraîneur français de l’UBB, passé en tant qu’adjoint chez les Sharks en Afrique du Sud, l’explique : « Ils basent leur domination sur l’agression physique, ça fait partie de leurs gènes, de leur culture, de leur fierté. Ils partent donc du principe que leur rugby est très énergivore pour leurs avants. C’est pour ça qu’ils en mettent autant sur le banc. » A titre de comparaison, la France, l’Irlande et la Nouvelle-Zélande utilisent habituellement un système en 5-3. Mais à la surprise générale, Nienaber a annoncé aligner 3 arrières sur son banc en quarts. Ce choix inattendu va modifier le plan des Boks, qui s’appuient peut-être moins sur leur pack pour faire tomber les Bleus. 

Plan respecté en poules

L’Afrique du sud n’a pas dérogé à son habituelle agressivité en phase de poules. Son match d’ouverture, face à l’Écosse, a été une leçon du genre. Avec de nombreuses montées défensives, la ligne des Boks n’a pas bougé de la rencontre, annihilant toutes les actions écossaises. La mêlée était aussi intraitable, puisqu’elle n’a réellement été perdante qu’à une reprise, laissant 3 points au XV du Chardon. Les seuls du match. L’impact et l’intensité imposée par les sud-africains finit par faire craquer en fin de match, avec l’entrée en jeu des remplaçants.

L’Afrique du Sud a dominé l’Ecosse en poules, 18 à 3. (Source : Sipa/Danel Cole)

Ce type de combat frontal a failli faire tomber les Irlandais. Menés 7 à 3 à la pause, les Springboks ont été plus dominants en deuxième mi-temps, poussant à la faute le Trèfle. Les 11 pénalités irlandaises concédées n’ont pas été punies. Le duo Libbok-De Klerk a lâché 11 points au pied, dont 8 dans le second acte. Ce « point faible » a permis la victoire de l’Irlande, qui a été capable de résister malgré tout à la férocité adverse.

En novembre dernier, souvenir marquant

Le quart de finale à venir va donc beaucoup reposer sur la capacité du XV de France à résister au défi physique des avants sud-africains. En novembre 2022, un avant-goût de ce combat avait été proposé. Et le terme « choc », pour parler du match, n’était pas abusif. Les cinq sorties pour des commotions des joueurs en attestent. Les Bleus, déjà privés des 125 kilos de Paul Willemse dans la cage, avaient parfaitement répondu au bras de fer. Bousculés et menés de 4 points en fin de match, les Français avaient arraché une victoire au forceps, dans un Vélodrome incandescent (30-26).

En novembre 2022, la France l’avait emporté 30-26. (Source : AFP)

Siya Kolisi et ses hommes adorent ces rencontres tendues. Et ils n’ont sûrement pas oublié leur défaite à Marseille un an plus tôt. La stratégie mise en place par Jacques Nienaber et Rassie Erasmus est connue par tous, tout en restant redoutable. Seulement, la défaite face à l’Irlande, ou le souvenir de la victoire des Bleus en 2022 montre qu’elle n’est pas infaillible. Face à un adversaire capable de répondre physiquement, l’Afrique du Sud doit trouver d’autres ressources. Et c’est peut-être ce qui a motivé le staff des Springboks a changer de modèle pour les quarts. La stratégie sera différente samedi. Mais l’intensité physique, elle, sera la même. 

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