Souffle coupé…les mots manquent quand la chaîne des Pyrénées se dévoile. Arrivée en haut du Pic du Midi, la vue est imprenable, le silence règne. Grâce au téléphérique, au départ de la station de ski de La Mongie, le Pic est accessible à tous. Si la plupart des touristes et des pyrénéens y montent pour prendre un bol d’air et profiter de la vue, d’autres sont à la recherche d’une aventure plus vertigineuse.
La passerelle de 12 mètres de long, suspendue dans le vide à l’extrémité vitrée est une expérience impressionnante. Mais une activité d’un tout autre genre attend Bertrand et Valentine. Entre père et fille, ils vont escalader une cascade de glace. Pour vivre cette expérience unique en pleine sécurité, ils sont accompagnés de Walfroy Constant, guide de haute montagne. L’aventure coûte 310 euros pour trois personnes, le billet de téléphérique et l’équipement (corde, casque, bordier, piolets ou encore crampons) sont compris.
Le bureau des guides du Pic du Midi est à l’initiative de cette activité. “L’eau de la cascade provient de l’excédent du réseau d’eau du Pic et une autre partie vient directement du circuit de pompage du lac en bas”, détaille Walfroy. La cascade reste gelée de décembre à mai. Sur une longueur de 25 mètres et 45 mètres de large, différents niveaux sont proposés. Seul engagement : avoir envie de goûter à quelques sensations fortes.
Souriant et pressé de planter le premier coup de crampon dans la glace, Bertrand se lance en premier. À 49 ans, il réalise son rêve d’enfant et ne cache pas sa joie : “j’adore descendre en rappel avec cette sensation d’être simplement suspendu à la corde”.
Combattre le froid
Statique, difficile de ne pas avoir froid pour le guide. Pendant que ses apprentis escaladent chacun leur tour, Walfroy les assure en restant en haut. Au sommet de la face nord, la cascade reste toujours à l’ombre. La température est souvent de moins dix degrés et Valentine l’a bien ressentie. « Quand je suis descendue pour la première fois, je commençais à avoir froid aux mains, à un moment je ne sentais plus mes doigts. Il faut déjà avoir de la force pour accrocher la glace avec les piolets mais avec les doigts gelés c’est encore plus compliqué« , assure l’adolescente de 14 ans. Pendant que son papa se prépare à son tour, Walfroy donne des exercices à Valentine. Objectif : réchauffer ses extrémités. Sur la terrasse du Pic, exposée plein soleil, elle balance ses bras énergétiquement, du haut vers le bas “une heure après ça va mieux”, sourit-elle .
Après cinq allers-retours, Bertrand est ravi et plein d’adrénaline. Fier d’être descendu au plus bas, cette expérience de cascade de glace n’était que la première d’une longue aventure. Aux côtés de Walfroy, il retentera certainement d’autres excursions avec un niveau plus élevé. “Quand j’étais tout en bas, je ne voyais même plus les autres en haut, je restais tranquille une petite minute pour observer la vue et apprécier le silence. On se croirait seul au monde”.