Le président de l’instance dirigeante mondiale du football a sévèrement critiqué mardi les diffuseurs européens pour ne pas avoir répondu aux demandes de la FIFA concernant des droits de télévision nettement plus élevés pour la Coupe du monde féminine de cet été en Australie et en Nouvelle-Zélande. Si les offres ne s’amélioraient pas les matchs du tournoi ne seraient pas télévisés sur une partie des marchés européens.
“Il est de notre obligation morale et légale de ne pas sous-vendre la Coupe du Monde Féminine de la FIFA.” a déclaré le président Gianni Infantino. C’était lors d’ une apparition à l’Organisation mondiale du commerce à Genève. “Par conséquent, si les offres continuent à ne pas être équitables, nous serons contraints de ne pas diffuser la Coupe du Monde Féminine de la FIFA dans les pays européens du ‘Big 5′”, a-t-il ajouté. Ce groupe comprend l’Angleterre, l’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Italie, qui enverront toutes des équipes au tournoi.
Une somme inadaptée ?
D’abord, les chiffres d’audience de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA représentent 50 à 60 % de ceux de la Coupe du Monde masculine. Mais les offres des diffuseurs des pays européens du “Big 5” pour la Coupe du Monde Féminine sont 20 à 100 fois inférieures à la masculine.
“Alors que les diffuseurs paient 100 à 200 millions de dollars pour la Coupe du monde masculine”, a déclaré Infantino. “Ils n’offrent que 1 à 10 millions de dollars pour la Coupe du monde féminine de la FIFA.” Cela n’est pas normal étant donné que les chiffres de la FIFA affirment que la Coupe du monde féminine 2019 qui s’est tenue en France a attiré une audience de 1,12 milliard de téléspectateurs sur toutes les plateformes, dans le monde entier. A titre de comparaison la coupe du monde masculine de 2022 a attiré près de 1,5 milliard de téléspectateurs. Ainsi, la somme proposée par les chaînes de diffusion est jugée non proportionnelle.
Menace de non diffusion de la coupe du monde
Par ailleurs, si les offres continuent à ne pas être équitables. La FIFA sera contraint de ne pas diffuser la Coupe du Monde Féminine dans les “Big Five “, a menacé Infantino. D’après lui, les diffuseurs publics en particulier ont la possibilité et surtout le devoir de promouvoir et d’investir dans le sport féminin.
“J’appelle tous les joueurs, femmes et hommes, supporters, responsables du football, présidents, premiers ministres, politiciens et journalistes du monde entier à nous rejoindre. Et à soutenir cet appel pour une juste rémunération du football féminin, les femmes le méritent.” a-t-il déclaré.
Gianni Infantino soutenu ?
Le président de la FIFA cherche donc à avoir du soutien auprès de toutes les femmes et tous les hommes. Il ne demande pas uniquement aux grosses instances ou à des personnalités publique connues. En effet, il souhaite sensibiliser tout le monde à ce sujet. “J’espère que les diffuseurs écoutent ce que dit le président de la FIFA à propos de la surenchère. Car c’est une réelle opportunité de soutenir le football féminin. Et j’espère qu’ils accepteront votre offre.” a déclaré le directeur général de l’OMC, Okonjo-Iweala, qui apporte son soutien à l’appel d’Infantino.