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Chasse : à court de sécurité ? 

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Laura BERTHUIN

Étudiante en BUT journalisme à Vichy, je souhaiterais devenir journaliste d’investigation. Curieuse et déterminée, je suis passionnée par la géopolitique, l’environnement ou encore le sport.

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Deuxième accident de chasse en deux mois dans l’Orne © Pixabay
Deuxième accident de chasse en deux mois dans l’Orne © Pixabay

Un homme de 43 ans a été tué lors d’une battue aux sangliers dimanche 4 février 2024 à Verrières (Orne). C’est le deuxième accident de chasse mortel en deux mois pour le département. Un nouveau fait divers qui relance les débats quant à la pratique de la chasse en France et soulève des questionnements au niveau de son encadrement. 

À 16h30 dimanche 4 février, Stanislas Foucault est touché d’une balle dans le ventre alors qu’il participait à une battue avec une dizaine d’autres chasseurs. Au moment des faits, il se trouvait en position de rabatteur. Autrement dit, il devait pousser le gibier vers des postes stratégiques occupés par d’autres chasseurs. L’homme soupçonné du tir est un chasseur âgé de 49 ans qui faisait également partie de la battue. Une enquête a été ouverte par le parquet d’Alençon afin de déterminer s’il s’agit ou non d’un accident. Elle permettra aussi d’évaluer les angles de tirs pour dévoiler les conséquences de ce drame. En attendant, l’auteur présumé du tir est placé en garde à vue. Une autopsie de la victime aura lieu dans les prochains jours. 

Deux accidents mortels en deux mois 

Ce n’est pas la première fois qu’un tel incident intervient dans le département. Un drame similaire s’était déjà déroulé dans l’Orne le 27 décembre, à Ferrières-la-Verrerie. La victime, un agriculteur de 44 ans, avait été touché à la nuque alors qu’il participait lui aussi à une battue aux sangliers en tant que rabatteur. Il a été touché par le tir d’un de ses collègues alors qu’il arrivait dans le sens opposé. La battue était organisée par une association de chasse locale. Ces récents incidents inquiètent dans la mesure où il s’agit du deuxième accident de chasse mortel en deux mois pour le département de l’Orne. 

Quelle responsabilité pour les chasseurs ? 

Les faits récents réitèrent donc la dangerosité de la chasse. Malgré une baisse significative des accidents ces dernières années avec une diminution de 43% entre 2019 et 2023, les accidents de chasse ont causé la mort de six chasseurs selon le bilan de l’Office Français pour la Biodiversité, au cours de la saison 2022-2023. Sachant que dans 80% des cas les victimes sont des chasseurs eux-mêmes. Ils deviennent victimes de leur activité.

Ces chiffres interrogent quant aux mesures mises en place pour assurer la pratique de la chasse en toute sécurité. Ils témoignent des risques élevés liés aux activités cynégétiques. Pour Boris, chasseur de 25 ans en Haute-Garonne, les risques sont bel et bien présents mais la réglementation est très stricte pour palier à ceux-ci : “ je ne vois pas ce qu’on pourrait faire de plus, le permis de chasse est très bien fait et s’il y a des accidents c’est dû à un manque d’attention”. Selon lui, les torts sont partagés avec les autres usagers de la nature qui ne sont pas assez prudents de leur côté. “C’est tous les week-ends que l’on a des personnes qui viennent faire des footings et du vélo alors qu’ils n’ont pas le droit d’y aller c’est des espaces réservés pour la chasse, c’est vraiment super dangereux”. 

Des réglementations trop souples ?

Avec 1,2 millions de chasseurs actifs, la France est le pays européen qui comptabilise le plus de pratiquants. Mais ces habitués possèdent chacun une implantation, une tradition ou une particularité technique spécifique. Elles sont donc à prendre en compte dans la mise en place d’une réglementation commune. De plus, les chiffres évoqués ci-dessus liés à l’accidentologie de la chasse en France interpellent l’opinion et les pouvoirs publics quant à l’efficacité de l’encadrement de cette pratique.

Sandrine, une joggeuse de 51 ans, se révolte “ j’avoue que je ne suis pas rassurée quand j’entends un énorme coup de feu à proximité”. Comme beaucoup, elle aimerait une modification des règles de sécurité concernant les jours de chasse : “je trouve que le week-end la chasse devrait être fermée pour laisser les promeneurs et les familles profiter pleinement de la nature”. C’était d’ailleurs une revendication du parti Europe Écologie les Verts qui a déposé une proposition de loi le 7 décembre 2022 pour interdire la chasse le week-end, les jours fériés et pendant les vacances scolaires.

Comment éviter les accidents ? 


Un plan de sécurité à la chasse a été annoncé le 9 janvier 2023 pour renforcer la sécurité des chasseurs et des autres usagers de la nature. Construit selon 3 axes, il présente  “14 mesures destinées à renforcer la formation des chasseurs, renforcer les règles de sécurité pendant la chasse, et assurer le partage des espaces et une meilleure information des usagers de la nature.” Au niveau individuel, il en va de la responsabilité de chacun des chasseurs de faire en sorte d’être le plus prudent possible.

Pour cela, l’OFB préconise de bien se renseigner en amont sur l’environnement dans lequel l’activité sera effectuée et sur l’ensemble des règles de sécurité mises en place. On parle de sécurité active. Au niveau de la sécurité passive par exemple, celle mise en place pour prévenir l’accident en cas d’inattention du chasseur, il est fortement recommandé de porter un gilet fluo même si il n’est pas compatible avec certains modes de chasse. C’est surtout la combinaison des efforts de chacun qui permettra de faire baisser la courbe des accidents de chasse.

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