Au lancement de la Coupe d’Asie, personne n’aurait misé une pièce sur la Jordanie. Pourtant, la 87ème nation au classement FIFA s’est qualifiée pour la finale de la compétition en battant la Corée du Sud, l’un des favoris de la compétition. Un parcours historique qui s’est écrit étape par étape et qui restera dans les mémoires du pays.
Une phase de groupe sans éclats
Etape par étape oui, car rien de spécial ne destinait la Jordanie à atteindre la finale après la phase de groupe. Fidèle à leur niveau habituel, les Jordaniens se sont qualifiés en finissant troisième de leur poule, sans particulièrement briller. Pour leur entrée en lice, ils ont aisément battu la Malaisie 0-4 avant de confirmer leur bonne forme avec un match nul 2-2 contre la Corée du Sud. Ils se sont ensuite fait peur en s’inclinant 0-1 face au Bahreïn, une défaite qui aurait pu leur coûter la qualification pour la suite de la compétition.
Une épopée sensationnelle
C’est alors que leur tournoi a pris une tout autre tournure dès les huitièmes de finale. Les hommes d’Houcine Ammouta sont venus à bout de l’Irak au terme d’un match complètement fou. Menés 2-1 à la 76’ minute, ils ont profité de leur supériorité numérique pour inscrire deux buts dans le temps additionnel et renverser la rencontre. En quarts de finale, contre le Tadjikistan, autre surprise de cette Coupe d’Asie, l’équipe jordanienne a parfaitement joué le coup en s’imposant sur la plus petite des marges 0-1. Elle a donc atteint les demi-finales de la compétition pour la première fois de son histoire. Ici l’attendait la Corée du Sud de Heung-min Son qui figurait parmi les favoris. Et alors que leur aventure aurait dû logiquement prendre fin, les Nashama ont réalisé une performance exceptionnelle. Ils sont parvenus à museler avec brio l’attaque coréenne qui n’a cadré aucun tir. Eux, n’ont eu aucune pitié et ont inscrit deux buts, synonyme de finale.
Al-Taamari, le facteur X
Ce parcours fantastique, la Jordanie le doit en grande partie à son attaquant Musa Al-Taamari. Le joueur de Montpellier a enchaîné les performances de grandes classes. C’est notamment lui qui a permis aux Jordaniens d’entamer la compétition de la plus belle des manières en inscrivant un doublé contre la Malaisie. Par la suite, il s’est montré plus discret mais a continué d’influer sur le jeu de son équipe. C’est en demi-finale contre la Corée du Sud que « le Messi Jordanien » a survolé les débats et a guidé ses coéquipiers vers la finale. Chef d’orchestre de l’attaque jordanienne, il a d’abord adressé une passe décisive à son partenaire Yazan Al Naimat pour l’ouverture du score. Et alors que les Coréens poussaient pour égaliser, Al-Taamari a éteint leurs espoirs d’un but splendide après une chevauchée solitaire de 50 mètres dans la moitié de terrain adverse.
Le Qatar pour finir
Une qualification historique pour les Nashama qui devront affronter le Qatar, pays hôte, en finale. Les Qataris ont pour l’instant réalisé un parcours sans faute. Invaincus depuis le début de la compétition, ils sont parvenus à se défaire de la Palestine, de l’Ouzbékistan et de l’Iran en phase finale. Autant dire qu’il faudra un nouvel exploit des Jordaniens pour les voir soulever le trophée samedi. Mais s’il faut bien retenir une chose avec les coéquipiers de Musa Al-Taamari, c’est que rien n’est impossible.
