Peux-tu te présenter ?
« Je m’appelle Emmanuel Navarro, j’ai 20 ans et je joue au hockey sur glace depuis 15 ans chez les Brûleurs de Loups de Grenoble, au poste d’attaquant. J’ai remporté 2 fois le championnat de France U15, une fois le championnat de France U17 et une fois le championnat de France U20. Et en décembre dernier, j’ai également remporté le championnat du Monde D1B avec l’équipe de France. »
Au hockey, comment décrirais-tu ton style de jeu ?
« Je dirais que je suis un attaquant assez complet capable d’apporter autant défensivement qu’offensivement. J’aime avoir le contrôle du palet et créer du mouvement. Mais je pense aussi être un bon créateur de jeu et un bon passeur. »
Cette année, tu as décroché le titre de champion du Monde U20. Mais tu as aussi été sacré champion de France. Tu as réalisé une saison incroyable. Bravo !
Quel a été ton ressenti collectif, mais aussi personnel, après cette saison de rêve ?
« Collectivement, je pense que c’est la saison la plus aboutie de ma carrière junior. Je ne pouvais pas espérer mieux en remportant ces deux titres. Ça a été de grands moments qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Mais d’un point de vue de mes performances individuelles, ça a été une saison un petit peu compliqué. J’ai subi une blessure au début de l’année 2022 qui a en quelque sorte cassé mon rythme. Mais à part ça, j’ai le sentiment de ne pas avoir joué à mon réel niveau. Je tire beaucoup d’enseignements de cette saison, et je me projette déjà dans la prochaine. »
Individuellement, tu as de nouveaux objectifs après ces titres prestigieux ?
« Là, pour l’instant, l’objectif est de me développer physiquement durant l’été pour arriver le plus en forme possible la saison prochaine. Puis d’être en mesure d’avoir les capacités physiques pour passer un cap. Durant la saison prochaine, je souhaite m’affirmer comme un leader de l’équipe, et contribuer par mes efforts défensifs et offensifs aux succès du club. À part cela, je n’ai pas réellement d’objectif mise à part gagner le plus possible, et continuer de progresser. »
Tu as fait des matchs pro cette saison. Comment cela s’est passé ?
« C’était une super expérience, qui m’a permis de voir la différence entre le hockey junior et le hockey professionnel. Ces matchs m’ont forcé à élever mon niveau de jeu et à être plus intense sur la glace. Le fait de jouer au coté de joueurs d’expériences m’a beaucoup appris. Je n’oublierais jamais mon premier match à Pôle Sud contre Rouen devant une patinoire pleine. Les premières minutes étaient vraiment stressantes. Mais c’était un vrai bonheur de jouer devant tout ce monde, pour l’un des matchs les plus important du championnat. »
La fin de la saison sonne la fin du hockey mineur pour toi. Tu vas maintenant passer dans le monde pro.
Quels sont tes projets pour la saison future ?
« La saison prochaine, mon objectif est de jouer en D1 avec Chambéry pour avoir pas mal de temps de jeu, et pour me développer individuellement, afin de passer un cap dans le monde du hockey professionnel. Je pense qu’il est important que je ne brûle pas les étapes, afin que je prenne confiance dans un monde, qui est différent du hockey junior. Pour que ma progression soit constante. De plus, Chambéry me permet de rester dans l’organisation du club de Grenoble. Ce qui je pense est la meilleure solution pour mon développement. »
Quels sont tes objectifs dans ta carrière d’hockeyeur ?
« Tout d’abord, mon objectif est d’atteindre mon plein potentiel, afin de ne jamais avoir de regrets. Plus concrètement, le moment venu, j’aimerais partir jouer à l’étranger dans un championnat majeur et réussir à garder une constance dans mes performances et dans mes évolutions de carrières. Après comme tout athlète, l’objectif est de remporter le plus de titre possible, et bien sûr être un joueur qui contribue fortement aux succès de l’équipe. »
Partir à l’étranger, c’est un projet qui peut te plaire ?
« Oui, bien sûr, comme évoqué dans la question précédente, c’est sûr que c’est un projet qui pourrait me plaire, comme beaucoup de joueurs de mon âge d’ailleurs. J’aimerais jouer un jour dans un pays où le hockey fait partit intégrante de la culture. Mais avant de prendre ce « risque », je souhaite faire mes preuves ici et gagner en maturité dans mon jeu. »
Si tu pouvais te comparer à un joueur de NHL dans ton style de jeu, ce serait qui ?
« Je pense que ça serait Sebastian Aho, l’attaquant Finlandais des Hurricanes Carolina, car c’est un joueur pas forcément très impressionnant physiquement dans son style de jeu, mais qui est doté d’une grande vision de jeu et d’un excellent jeu de passe. Ce qui lui permet d’être très souvent décisif et d’être l’un des meilleurs de la Ligue. »
Pourquoi tu n’es encore jamais parti de Grenoble ?
« J’ai eu la chance de commencer dans le club qui est pour moi le meilleur de France. À part pour partir à l’étranger, je pense que partir de Grenoble n’aurait pas eu beaucoup d’intérêt pour moi. À Grenoble, nous avons la chance de disposer des meilleures infrastructures de France, et de la meilleure formation. »
Ici, beaucoup de moyens sont mis à disposition pour nous permettre de progresser. De plus, une fois qu’un joueur intègre le centre de formation, il a la chance de pouvoir jouer avec une licence bleue. Ce qui permet d’évoluer avec plusieurs équipes partenaires. En l’occurrence, Grenoble est en partenariat avec Vaujany en D2, Chambéry en D1, et bien sûr l’équipe Magnus. Ce qui permet donc de jouer un nombre de matchs conséquent à plusieurs niveaux différents. Ce mode de fonctionnement m’a évidemment conforté dans mon choix de poursuivre dans l’organisation.
Après, le fait aussi d’avoir passé une grande partie de ma jeunesse avec les mêmes coéquipiers, ça créé forcément des liens et des grandes amitiés. J’avais donc tout pour m’épanouir ici. »
Si tu devais prodiguer un conseil à un adolescent qui adore le hockey et qui veut devenir pro, ce serait lequel ?
« De ne jamais rien lâcher, et de toujours jouer avec passion. Arrivé à un âge, on ne peut plus vraiment prendre le hockey comme un simple loisir si on veut devenir pro, mais plutôt comme un métier. Quand je dis ça, je sous-entends qu’il faut développer de la rigueur, de la persévérance et toujours chercher à s’améliorer. Il y aura toujours des hauts et des bas, mais lorsqu’il y a des moments de découragements, il est important de pas trop se poser de questions et aller de l’avant.
Pour finir, je dirais que le hockey ne doit jamais devenir une contrainte, et qu’il faut toujours jouer avec passion et plaisir, parce que c’est la seule façon de trouver la force pour travailler et progresser. »
2 comments
Bel article bien construit, pour un joueur qui a su se construire…!☝️B.N
Vas-y Champion ! Annie