Éric Lamaze, olympien d’or individuel en 2008, est rattrapé par la justice pour falsification de certificats médicaux et confusion sur un potentiel dopage. “Suspendu pour quatre ans”: c’est ce que la FEI (Fédération Internationale d’Équitation) a déclaré le 9 octobre dernier pour le cavalier Eric Lamaze. Cette sanction a été déposée après que le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) ait reçu de faux documents dans le cadre d’une affaire en cours opposant le cavalier à la FEI, suite à un refus de contrôle antidopage en 2021, à Valkenswaard. Classé cinquième du grand prix 5* avec son cheval Fine Lady 5, même partenaire que lors de sa médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, il aurait refusé de se soumettre à ce contrôle, pourtant obligatoire.
Dans une publication Facebook, désormais supprimée, le médaillé olympique s’est exprimé sur cette affaire en cours: “J’avais l’impression que la FEI avait pour mission de m’exclure du sport”. La cavalier évoquait ainsi le fait qu’il aurait subi des pressions lors de son contrôle antidopage, effectué à Valkenswaard. Il allait même plus loin, en accusant son examinateur d’être un “faux contrôleur de dépistage”. En effet, ce dernier n’aurait pas présenté sa pièce d’identité, ce qui était pourtant obligatoire durant la pandémie. Éric Lamaze aurait alors tenté d’appeler la police. Le Canadien a ainsi écopé d’une amende de 15 000 francs suisses et devra également rembourser les frais de justice engagés par la FEI.
Déjà en procédure judiciaire ?
En effet, le véritable problème du Canadien sont les poursuites pour escroquerie et falsification déposées à son encontre par plusieurs entreprises, depuis une dizaine d’années. Depuis 2010, l’entreprise Iron Horses Farm accuse le cavalier de leur avoir vendu des chevaux trois fois plus chers pour une moindre valeur au final, mais le cavalier a toujours nié les accusations. Or, pour ralentir le procès, gagner du temps ou encore pour échapper à certaines condamnations, Éric Lamaze a, depuis 2019, falsifié des certificats médicaux attestant d’un cancer du cerveau, nommé glioblastome. Maladie qu’il a révélée au grand public et qu’il aurait soignée en Europe, selon les documents reçu par la Cour Suprême de l’Ontario. Ils se sont finalement révélés être falsifiés.
Une méfiance générale s’est alors installée autour du champion. Tim Danson, avocat ayant longtemps défendu Éric Lamaze et ses associés, a fini par abandonner pour faute de communication et intérêts divergents. À ce sujet, il a porté des mots très durs : “Éric est très malade, mais peut-être pas d’un cancer.” De plus, les concours s’enchaînent pour Lamaze mais celui-ci a déclaré ne pouvoir assister au procès, pour cause de forces insuffisantes. Karina Azize-Fredricks, gérante de l’entreprise volée, a fait appel à un détective privé ayant découvert que les deux médecins en charge du patient, présentaient des incohérences dans les documents. Ces derniers ayant servi pour les deux causes. Éric Lamaze a finalement avoué, toujours dans ladite publication Facebook, qu’il arrêtait avant les concours de prendre son traitement pour ne pas être testé positif, d’où son refus d’obtempérer aux Pays-Bas.
On peut également citer ses bannissements des jeux Olympiques de 1996 et de 2000, pour cause d’usage de cocaïne. Affaires l’ayant poursuivies jusqu’à son titre de champion olympique avec Hickstead, en 2008 à Pékin. Il était alors le seul cavalier Canadien à avoir décroché une médaille d’or aux Jeux Olympiques. Ses nombreuses polémiques autour d’Éric Lamaze ont ainsi fait remonter à la surface ses affaires pour antidopage, datant de 2021, et ventes frauduleuses. Sept participations aux Jeux Équestres Mondiaux, sept victoires lors des Coupes des Nations et plus d’une centaine à l’international, le palmarès du canadien est enviable, phénoménal, mais ne peut excuser sa fraude.
Une sanction symbolique : Éric lamaze déjà retraité
Cette sanction a été énoncée, mais dans quel but ? Eric Lamaze a annoncé avoir pris sa retraite en début d’année 2022 et a cessé d’occuper son poste de chef d’équipe du Canada en 2023: la suspension n’a donc pas de conséquences immédiates sur sa carrière. Même si son refus de réaliser un contrôle antidopage est la cause directe de sa condamnation, les documents frauduleux, envoyés par le cavalier et son équipe, mettent en lumières de graves tromperies. La condamnation est donc symbolique pour le médaillé retraité mais la FEI sait que l’opinion publique est intransigeante et sera émettre son propre jugement.