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Exploitation d’une mine de Lithium dans l’Allier : Quel sera l’impact environnemental ?

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Amélie Joret

🍃🌊Passionnée par l’environnement, le milieu maritime et le terroir mon projet est de produire du contenu journalisitque engagé sur ces thèmes. En dehors de ces domaines, je m'intéresse aux faits de société, à la culture mais aussi à la politique. Je m'épanouie aussi dans les domaines liés à l'audiovisuel et la photographie.📸🎥 Enfin, j'aime nourrir ma curiosité et mon ouverture d'esprit. 🌞
La présence de lithium dans l’Allier a été confirmée lundi 24 octobre par la société Imerys. Dès son exploitation en 2027, la mine pourrait devenir l’une des plus grandes sources de lithium d’Europe mais aussi de pollution. Même si le lithium reste une des clés de la transition énergétique, l’extraction du minerai n’est pas dépourvue de conséquences environnementales pour autant.

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La carrière d'Echassières (Allier) où doit être implantée la future mine de lithium, abrite déjà une exploitation minière consacrée à l’extraction de kaolin et d’un concentré d’autres métaux. - © Imerys
La carrière d'Echassières (Allier) où doit être implantée la future mine de lithium, abrite déjà une exploitation minière consacrée à l’extraction de kaolin et d’un concentré d’autres métaux. - © Imerys

Imerys, l’entreprise qui souhaite exploiter cette mine

Exploiter les richesses d’une mine n’est pas synonyme de pollution pour Imerys. La multinationale française Imerys projette d’ouvrir l’une des plus grandes mines de lithium d’Europe dans l’Allier.

Selon l’entreprise, qui prévoit d’exploiter la mine d’Échassière, la méthode d’extraction suivrait un standard international en cours d’élaboration, IRMA (Initiative for Responsible Mining Assurance). Celui-ci vise à réduire les rejets toxiques et à minimiser la consommation d’eau. En outre, l’exploitation se fera en souterrain, ce qui est censé minimiser les rejets de poussières.

Pour parfaire son projet, l’entreprise prévoit de transporter le minerai brut extrait par canalisation et voie ferrée pour éviter les camions entre la mine et le site de transformation industrielle. Quant aux émissions générées par l’exploitation, le groupe les estime à 8 kilos de C02 par tonne de lithium, contre 16 à 20 kilos en Australie et Chine, selon lui. Des arguments qui ne convainquent pas tout le monde.

« Il faut arrêter avec le mythe de la mine propre ! Tout ça c’est de la communication et du flan. On ne sait pas extraire de la matière du sous-sol de façon propre car, une mine, ça implique toujours à côté une grosse usine chimique de transformation, ce qui entraîne une exploitation, et à terme une pollution, de l’eau et des quantités importantes de déchets qu’on ne sait pas gérer », s’insurge Antoine Gatet, vice-président de France nature environnement (FNE).

En effet, comme l’évoque Antoine Gatet, la technique d’extraction du lithium choisie par Imerys n’est pas sans conséquence pour l’environnement. Le processus est très énergivore et demande de grandes quantités d’eau et de produits chimiques. Même si la feuille de route semble bien tracée, la mine rejettera évidemment des particules dans l’environnement. 

L’impact sur la qualité de l’air 

Si le projet se concrétise, un voile blanc se nappera au-dessus d’Echassière. Extraire du lithium provoque des montagnes de poudre de roche qui pourraient s’accumuler au grand air. Cela pourrait avoir des conséquences pour l’environnement. Cependant l’entreprise affirme que ces déchets seront enfouis dans la mine elle-même à mesure de l’extraction. L’opposition révoque cet argument en justifiant la concentration des déchets à une masse plus importante que la roche extraite. Cela ne fait que s’ajouter aux émissions de particules fines de toute industrie minière (poussière de roche, résidu…) sans oublier les émissions de Co2. 

Grégoire Verrière, conseiller régional écologique de l’Auvergne-Rhône-Alpes, se dit “méfiant” des particules chimiques qui pourraient être rejetées. Le massif des Colettes (lieu d’implantation de la mine), repose sur du granit. Mais, qui dit granit, dit parfois “éléments radioactifs” détaille le conseiller régional. Or, la pollution de l’air n’est pas le seul contentieux de ce projet auvergnat. Dans un contexte de sécheresse qui sévit de plus en plus en France, la question de l’utilisation de l’eau se pose sérieusement.

Vers une eau polluée ?

Comment sera utilisée l’eau de la mine d’Échassière ? C’est la question qui inquiète les membres de l’association Préservons la forêt des Colettes (PFC). Une préoccupation qui fait sens lorsque l’on connaît les conséquences de l’extraction du lithium outre-Atlantique. 

Au Chili, où le lithium représente 26 % de la production mondiale en 2022, le constat est grave. Autour du désert d’Atacama, les animaux, les plantes et surtout l’eau disparaissent au gré de l’extraction du lithium. Une situation qui pourrait se produire à Échassière. “Les conséquences peuvent être importantes : désertification, pollution de l’eau, déchets… Le passé minier ne doit pas être oublié et il reste malheureusement et tristement riche d’exemples” met en garde France Nature environnement Allier.

L’industrie minière est fortement dépendante de l’eau (prélèvements, pompages…). Son activité peut entraîner la perturbation du régime hydrologique actuel déjà très touché par les changements climatiques. Pour rappel, ces derniers mois, nos territoires ont connu une sécheresse très importante. Echassières et ses alentours étant classés en situation de crise depuis. 

Les contre-indications à l’exploitation de la mine de lithium ne manquent pas. À proximité de la carrière actuelle se trouvent des zones classées Natura 2000 : la forêt des Colettes et des exploitants agricoles. Chacune de ces entités constate que les ressources en eau diminuent d’année en année en raison du manque de pluie et des “canicules” successives. Construire une mine de lithium en plus des carrières de kaolin actuelles n’est assurément pas une bonne nouvelle pour l’environnement.

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