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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Interview Fanny Benincasa : Digital Media Manager chez Babolat

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CSactu

Nous sommes allés à la rencontre de Fanny Benincasa, Digital Media Manager au sein de la marque d'équipementier de tennis Babolat. Fanny nous parle de son quotidien et de son rôle au sein du service communication. Un rôle déterminant pour la notoriété digitale de la marque qui repose en grande partie sur Fanny et son équipe. Une interview qui nous fait rentrer dans les coulisses de la vie des joueurs professionnels et de leur rapport aux réseaux sociaux. Bonne lecture !

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Fanny et Nadal en shooting
Pourrais-tu te présenter ?

Je m’appelle Fanny Benincasa et je suis en charge des media digitaux chez Babolat. Cela fait bientôt 2 ans que je gère tous les réseaux sociaux de la marque pour le tennis mais aussi en support pour tous les autres sports comme le Padel et le Badminton. Je gère également la communication interne et les newsletters sur le site de Babolat. Nous sommes une douzaine à travailler dans ce service et à s’occuper de la stratégie digitale de l’entreprise.

Comment se déroule une journée type chez Babolat ?

Il y a deux types de journées types : les journées où je suis sur le terrain en tournoi et les journées où je suis au bureau et elles sont très différentes ! Lors d’une journée sur le terrain en tournoi je suis amenée à suivre les joueurs, à montrer les coulisses, je montre les résultats de nos joueurs et j’anime la communauté sur les réseaux sociaux. Une journée type sans tournoi, et donc au bureau, c’est les jours où j’organise le planning éditorial pour les semaines à venir, je partage le planning avec les différents marchés, les contenus à relayer et aussi j’anticipe le futur avec les lancements de produits. L’objectif principal est d’animer la communauté et de rester au plus proche de nos consommateurs via les réseaux sociaux.

Ton métier continue aussi les week-ends et ne s’arrête jamais réellement ?

En effet, il faut toujours être connecté. Quand il y a des matchs on se doit d’être au plus proche de l’actualité, que ce soit donc les week-ends ou même lorsqu’il y a des tournois avec du décalage horaire. C’est donc un métier qui demande d’être souvent connecté, de suivre l’actualité, les résultats mais quand on est passionné, comme moi, on le fait naturellement et ce n’est jamais une contrainte.

Es-tu souvent en déplacement pour aller à la rencontre des joueurs et tourner du contenu avec eux ?

Nous sommes partenaires de certains tournois auxquels j’ai la chance d’assister. Lorsque nous sommes partenaires c’est plus simple d’avoir accès aux coulisses et également par rapport au droit à l’image des photos et vidéos que nous partageons. Mais la plupart du temps je travaille à distance ce qui ne m’empêche pas de suivre tout ce qu’il se passe et d’être la plus réactive possible suite aux différents événements.

Comment es-tu arrivée chez Babolat et pourquoi ce choix ? Avais-tu déjà une affinité avec le tennis ?

Avant d’arriver chez Babolat je travaillais chez Arena, une marque spécialisée dans les équipements de natation. Mais il est vrai que lorsque j’ai eu l’opportunité de rejoindre Babolat, la question ne s’est pas posée très longtemps. J’ai longtemps pratiqué le tennis depuis très jeune et j’ai eu la chance de partir aux Etats-Unis pour le tennis en parallèle de mes études. J’ai donc l’opportunité d’allier mon sport de rêve avec un métier dans lequel je m’étais développée pendant plusieurs années auparavant. De plus, Babolat est une marque française, c’était donc une fierté de plus de pouvoir travailler ici et représenter cette marque à l’internationale.

Est-ce que tu peux nous raconter une anecdote sur ton travail ?

Evidemment ma première rencontre avec Rafael Nadal reste pour moi un moment incroyable. C’était un moment assez impressionnant de pouvoir le rencontrer après l’avoir vu pendant des années à la télé. Nous étions à Paris pour l’inauguration de Tennis Point et Nadal était invité. Je l’ai aperçu de loin mais c’était déjà beaucoup pour moi. J’ai eu ensuite la chance de le rencontrer plusieurs fois, mais ce sont à chaque fois des moments magnifiques qui me rappelle pourquoi je fais ce métier et la chance que j’ai de pouvoir le faire. Lorsque je le rencontre c’est généralement en tournoi pour des shooting photos.

C’est toujours compliqué de ne pas avoir l’air d’une groupie devant lui, il faut savoir rester professionnelle et montrer qu’on est là pour le travail même si on a très envie de faire des selfies.

Comment parvenir à faire jouer un sportif de haut niveau dans une publicité avec des caméras, une action précise à faire et à refaire plusieurs fois ? Cela doit être compliqué pour quelqu’un qui n’a pas vraiment l’habitude des caméras, surtout pour les jeunes joueurs ?

En effet cela peut être compliqué avec certains joueurs. Les jeunes joueurs qui n’ont pas l’habitude ou ne sont pas forcément à l’aise de parler devant la caméra. Les personnalités de certains joueurs sont très différentes. Il faut les mettre en confiance et cela viendra au fur et à mesure. Par exemple pour Rafa, c’est très facile de le faire parler et de lui demander une chose précise, une prise suffit et naturellement il arrivera à sortir la réponse parfaite. La barrière de la langue avec certains est parfois délicate. Carlos Alcaraz à ses débuts rencontrait des difficultés à communiquer en anglais, et pour notre cible principale nous devons communiquer en Anglais, mais aujourd’hui il a très bien développé cet aspect et c’est de plus en plus facile.

Est-ce que le futur post-Rafa est assuré avec les jeunes stars montantes comme Carlos Alcaraz, Holger Rune et Felix Auger-Aliassime ?

C’est difficile d’imaginer la retraite de Rafa. Au-delà de la marque, pour le monde du tennis en général c’est une énorme page qui se tourne comme cela l’a été pour Roger Federer ou Serena Williams. Ce sera un coup dur pour la marque avec tout ce qu’il a pu apporter pendant des années mais on reste optimiste avec ce beau futur. Rune, Auger-Aliassime, Alcaraz ou Leylah Fernandez sont des jeunes joueurs qui rassurent et nous permettent de nous dire qu’on a des belles années devant nous. Cela sera des histoires différentes et des victoires différentes de Rafa même si on ne l’oubliera jamais et on espère qu’il prendra sa retraite le plus tard possible.

Fanny Benincasa et le joueur espagnol Carlos Alcaraz, numéro 1 mondial
Après la victoire d’un joueur comme Alcaraz à l’US Open ou Rune au Masters de Paris, est-ce que la stratégie de communication autour de ces joueurs va évoluer ? Quelle est aujourd’hui la volonté de l’entreprise d’un point de vue communication concernant ces joueurs-là et leur image ? L’objectif de la marque est-elle de se rapprocher des jeunes avec des figures mondiales de moins de 20 ans ?

Vu leurs résultats actuels il est vrai qu’on parle de plus en plus d’eux et notre volonté est de faire de plus en plus d’activations avec eux. L’idée n’étant pas non plus d’enterrer Rafa qui n’est pas encore parti. Il faut donc arriver à trouver le juste milieu. Les nouveaux ambassadeurs de la raquette Pure Aero sont ces jeunes joueurs là et il faut parvenir à capitaliser sur leur notoriété pour mettre en avant nos produits. Il faut trouver la balance entre l’ancienne génération et la nouvelle génération qui arrive en puissance et très vite. Ils commencent à avoir leurs fans à eux et des fans différents en fonction des générations. Une génération qui a grandit avec les réseaux sociaux ce qui permet des activations différentes avec eux ce qui est très positif pour nous.

Quelle sont les différences entre la communication chez Babolat et celle des autres marques ?

Notre objectif est de montrer la proximité que nous avons avec les joueurs en leur proposant des choses innovantes dans un contexte différent que ce dont on a l’habitude de voir. Lors du précédent tournoi d’Indian Wells nous avons mis en place un « snack content » avec des contenus un peu plus décalés où les joueurs étaient mis en avant sous un autre angle pour montrer que ce sont aussi des joueurs accessibles.

Quel est le projet dont tu es la plus fière aujourd’hui ?  

Le projet que j’ai mis en place et qui avait très bien fonctionné d’un point de vue audience était le projet « Poisson d’avril ». Un post Instagram mis en ligne le 1er avril 2022 avec Benoît Paire et Fabio Fognini. Nous avions mis en ligne un post décalé montrant des raquettes recouvertes de mousses pour éviter à ces joueurs, parfois furieux lors de certains matchs, de pouvoir jeter leur raquette sans la casser grâce à la mousse. Ce post a été plutôt bien reçu et le message au second degré que nous avions cherché à faire passer avait été compris par notre audience.

Au-delà des joueurs pro, ma fierté est de trouver sans cesse des fans de Babolat à travers le monde. En ce moment je tourne une vidéo avec des habitants d’un village en Ouganda où les jeunes jouent au tennis toute la journée malgré le peu de moyen qu’ils ont. Rencontrer des personnes et des histoires passionnantes cela fait aussi partie de mes fiertés personnelles au quotidien et je suis heureuse de pouvoir le partager.

Comment se met en place un post lorsqu’il concerne un joueur en particulier ? Y’a-t-il besoin à chaque fois de le prévenir, valider avec son agent etc ?

Nous sommes sans cesse obligés d’anticiper quand un joueur est en finale d’un tournoi en créant le contenu en amont et cela quoi qu’il arrive. La veille de la finale du Master 1000 de Paris, le contenu pour la victoire ou défaite de Holger Rune était déjà créé. Il nous arrive donc de mettre à la poubelle des contenus en fonction des résultats, en l’occurrence dimanche dernier c’est le contenu pour le féliciter de sa victoire qui a été mis en ligne et on préfère lorsque ça se passe comme ça !

Ensuite chaque photo est nécessairement validée en amont avec les agents des joueurs car il faut sans cesse faire attention aux sponsors des autres joueurs, ne pas mettre en avant le mauvais sponsor etc. Certains agents sont plus souples que d’autres mais en général les photos sont rapidement validées et cela nous aide à créer les post plus rapidement.

Fanny Benincasa et le joueur Felix Auger-Aliassime lors d’un shooting promotionnel
Tu es responsable du développement de la notoriété de la marque sur les réseaux, comment arrives-tu à innover les post pour toujours mettre en avant les bonnes choses sans jamais être redondant ?

Il est vrai qu’il y a parfois des répétitions notamment sur les lancements de produits car c’est la même raquette qui est mise en avant plusieurs fois mais il faut le faire de façon innovante. L’enjeu est d’être créatif et suivre les tendances pour plaire et se renouveler. Avec le temps on apprend aussi à connaitre les joueurs et savoir ce qu’ils aiment ou non et donc de créer du contenu différent pour chaque joueur. Les contenus sont aussi créés avec nos partenaires et des académies de tennis et il faut aussi savoir créer pour ces organismes-là qui sont bien différents de ce qu’on crée pour les joueurs professionnels.

Les joueurs ont-ils l’obligation de mettre un nombre de post par mois en mettant en avant la marque ?

Les joueurs sont assez libres par rapport à cela, ils le font naturellement, surtout les jeunes joueurs qui ont l’habitude de cela. Dans les contrats il y a un nombre de post minimum mais nous ne sommes jamais derrière le dos des joueurs à leur décrire de A à Z comment publier. Lorsqu’on a une idée en tête d’un post précis on envoie au joueur et à son agent pour leur soumettre l’idée et généralement des joueurs comme Nadal acceptent volontiers de se prêter au jeu et postent régulièrement des choses pour la marque.

Parfois nous mettons en place des événements particuliers, dernièrement un live avec Carlos Alcaraz et Eric Babolat a été organisé pour mettre en avant le succès du joueur et son rapport avec la marque. Des formats de ce type sont plus rares mais permettent de mettre en avant un autre aspect et notre communauté apprécie bien.

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