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Jalibert, Villière, Jelonch… Hécatombe de blessés dans le rugby français

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Louis Q

Depuis le début de la saison, la liste des blessés s’allonge à n’en pas finir. Que ce soit en Top 14, en Coupe d’Europe ou au sein de l’effectif du XV de France, ces blessures font mal, et pas uniquement aux concernés.

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Blessé en Bleu lors d’un entraînement à haute intensité, Matthieu Jalibert a annoncé publiquement mardi 28 mars l’état de sa blessure et devrait être écarté des terrains pour 6 semaines. L’ouvreur bordelais espère ainsi retrouver le Top 14 en toute fin de saison. Il n’est malheureusement pas un cas isolé. Que ce soit dans l’effectif du XV de France ou dans les équipes du Top 14, les blessés sont nombreux. Sport de contact, le rugby reste habitué à ce genre d’évènements. L’enjeu supplémentaire cette année est de taille pour le rugby français qui accueillera en septembre la Coupe du Monde.

Les blessures du XV de France

Anthony Jelonch, examiné par le staff médical du XV de France, lors de la rencontre face à l’Ecosse (Source : Icon Sport).

Les blessures des joueurs induisant des incapacités physiques ne datent pas d’hier dans l’effectif des Bleus. L’ère Galthié ne déroge pas à la règle. Elle a d’abord été marquée par la fin de carrière de Virimi Vakatawa pour raisons médico-cardiaque. Dans le passé proche, les blessures dans le XV de France ont posé plusieurs problèmes à la gestion d’effectif.

Le Tournoi des 6 Nations a été marqué par le retour du centre rochelais, Jonathan Danty, mais de nombreuses absences ont été à déplorer dès le début de la compétition. On peut noter ici l’absence du pilier gauche Jean-Baptiste Gros, du francilien Cameron Woki ou encore celle de l’ailier Gabin Villière. Ce dernier cas inquiète : le joueur concerné a récemment avoué vivre la “pire saison de sa vie” dans les tribunes du Figaro. Victime il y a 1 an face à l’Irlande d’une fracture du sinus frontal, il avait retrouvé les terrains avant d’être touché à la cheville en finale de Challenge Cup. Il manquera ensuite la tournée estivale des Bleus et subira une autre opération en octobre. Malgré ces péripéties, l’ailier déterminé est revenu mais a subi une double fracture du péroné face au Stade français avant de se refaire la même blessure à l’entraînement juste avant le Tournoi des 6 Nations. La répétition des blessures a fortement affecté le moral du joueur et sa capacité à jouer posant ainsi la question de sa participation à la Coupe du monde.

Le Tournoi en lui-même a fait l’objet de plusieurs blessures. Outre celle de Matthieu Jalibert à l’entraînement, comment ne pas revenir sur celle d’Anthony Jelonch, véritable guerrier et acteur majeur de la défense tricolore. Sa blessure sur un placage sauveur contre l’Ecosse est à l’image de l’homme : une totale abnégation physique au service du collectif. Opéré du ligament croisé antérieur, il ne devrait pas être de retour avant longtemps, même si l’homme est déterminé à jouer pour la Coupe du Monde. “Je serai prêt” déclare le troisième ligne toulousain aux journalistes de l’Equipe. 

Le XV de France n’est pas le seul à subir les conséquences des blessures de ses internationaux. Les clubs français ont dû composer et devront continuer de le faire avec une gestion tendue de l’effectif. L’exemple le plus frappant reste le Stade toulousain. Entre les internationaux sollicités en équipe de France et les blessés, le staff toulousain a dû composer pendant le Tournoi avec parfois plus d’une vingtaine d’absents. Cependant, le club reste le meilleur élève du top 14 dans la gestion des internationaux. De retour du Tournoi, les internationaux toulousains ont été mis en repos face à Castres et la gestion d’équipe d’Ugo Mola, qui dispose d’une profondeur d’effectif notable, est exemplaire. 

Le débat sous-jacent : les joueurs français jouent-ils trop ?

Antoine Dupont, capitaine du XV de France, en conférence de presse (source : sport.fr)
Antoine Dupont, capitaine du XV de France, en conférence de presse (source : sport.fr)

Le débat des blessures, encore tabou il y a quelques années, émerge progressivement dans le monde de l’Ovalie. La gestion de l’effort, les protocoles commotions, l’hygiène physique rigoureuse… plusieurs mesures sont prises par les joueurs et staffs français. Mais un autre débat sous-jacent réapparaît régulièrement : les rugbymen français jouent-ils trop ?

A en voir les faits, la réponse est évidemment oui. Pour l’exemple, face à l’Irlande, Antoine Dupont avait joué 7 matchs de plus que son vis-à-vis, Jamison Gibson-Park. La fatigue des corps a notamment été un facteur déterminant dans la rencontre, les français étant en dessous du niveau physique irlandais. Interrogé à ce sujet en conférence de presse par le Midi Olympique, Antoine Dupont n’a pas caché sa lassitude. “Ce n’est pas qu’on joue trop, c’est qu’il y a trop de matchs. Quand on fait partie du staff du XV de France ou d’un club de Top 14, on veut toujours mettre ses meilleurs joueurs sur le terrain, et c’est normal. Le problème aujourd’hui, c’est que le calendrier est trop chargé, et les plages de repos manquent cruellement.”

Une situation difficile à améliorer entre les volontés individuelles de gagner, les agendas, les victoires voulues et attendues par les grosses équipes… Mais le débat est de plus en plus pris en compte par les clubs et au sein de la Fédération française de rugby. Plusieurs dialogues ont lieu entre le staff des Bleus, ceux du Top 14 et les institutions internationales pour trouver des solutions. Mais les solutions nécessaires impliquent de profonds changements qui prendront plusieurs années à être mis en place.

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