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Kaja Kallas : la « Dame de fer de l’Europe » en difficulté ? 

Nommée en décembre 2024, Kaja Kallas a du mal à se plier à son nouveau poste de Haute représentante de l’Union Européenne. Critiquée pour sa forte attention contre la Russie de Vladimir Poutine et une position trop faible face à Ursula Von der Leyen, que se passe-t-il à Bruxelles ?

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Le comité des affaires étrangères questionne Kaja Kallas pour sa candidature au poste de Haute représentante de l’Union Européenne. © European Union 2024– Source

Kaja Kallas est la Haute représentante de l’Union Européenne, ainsi que vice-présidente de la Commission Européenne depuis le 1er décembre 2024. Ancienne première ministre d’Estonie de 2021 à 2024, elle est membre d’un parti libéral de centre droit, le parti de la réforme (REF). Son rôle de Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité a été créé en 2009 à la suite du traité de Lisbonne. Elle est donc la cheffe de la diplomatie européenne.

Une fervente opposante à la Russie 

La principale critique faite à l’égard de Kaja Kallas est sa fixation sur la Russie. Dans la Matinale Européenne, on peut y lire que certains diplomates affirment que « la Russie est une affaire personnelle pour Kaja Kallas ». Ces propos s’expliquent par le passé de la vice-présidente de la Commission Européenne, née en Estonie, alors pays membre de l’URSS. Sa mère et sa grand-mère ont été déportées par Staline, et l’envie de venger la menace impérialiste de Moscou a grandi en elle.

Ainsi à la tête de l’Union Européenne, elle a affiché sa volonté de réarmer l’Europe face à la Russie de Vladimir Poutine. Kaja Kallas a proposé le 13 mars 2025 un plan de soutien militaire à l’Ukraine pouvant aller jusqu’à 40 milliards d’euros. Pensé comme un renforcement des forces armées ukrainiennes face au désengagement américain, le montant colossal rebute certains pays tel que la France, qui est déjà en difficulté financière. L’Italie aussi a des doutes, craignant les répercussions de Donald Trump au niveau commercial. Le plan serait par « participation volontaire » pour contrer les votes négatifs de la Hongrie et de la Slovaquie. Un plan critiqué et abaissé par la suite à 5 milliards d’euros. Selon Politico, Kaja Kallas se comporte encore « comme si elle était encore Première ministre de l’Estonie« . La Matinale Européenne évoque quant à elle une Haute représentante de l’Union Européenne « plus habituée aux discussions politiques générales entre les dirigeants qu’aux délicats équilibres à trouver entre les 27« .

Une relation compliquée avec la numéro un de la Commission européenne

Leur sensibilité politique de centre droit aurait dû les rapprocher, mais face à des erreurs répétées de la part de Kaja Kallas, Ursula Von der Leyen commence à agir seule. Une politique de centralisation que beaucoup critiquent, elle qui a l’habitude de gérer seule les affaires étrangères. Alors lorsque la numéro deux de la commission européenne a montré des failles, Ursula Von der Leyen a nommé un commissaire à la défense, qui était une compétence de Kaja Kallas. Elle a également créé une nouvelle Direction générale pour la Méditerranée, qui s’étend jusqu’au Golfe Persique, « à la tête de laquelle elle a mis l’un des meilleurs experts en politique étrangère de l’Union, Stefano Sannino », selon Eunews. Enfin, mi-mars, Ursula von der Leyen a annoncé la création d’une « Task force » pour coordonner les fournitures d’aide militaire à Kiev des États membres et de l’UE, alors que Kaja Kallas était en difficulté avec son plan d’aide à l’Ukraine. Des annonces faites en dépit de Kaja Kallas, qui a ce rôle de diplomate et qui n’avait pas besoin, normalement, de ces nominations.

Kaja Kallas avait beau régner en tant que « Dame de fer » en Estonie, son début de mandat à la Commission européenne s’avère plus compliqué que prévu. Elle va devoir redoubler d’effort afin de se montrer à la hauteur de son rôle… et d’Ursula von der Leyen.

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