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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Le réveil néerlandais arrive-t-il à temps ?

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Victor Ollivier

Étudiant en journalisme, je suis passionné par le sport, l’histoire et la géopolitique
Qualifiés en quart de finale de la Coupe du Monde, les Pays-Bas ont eu du mal lancer leur compétition. Les huitièmes de finale ont apporté des premières assurances aux bataves, auteurs d’une performance solide face aux États-Unis (3-1). Face à l’Argentine, les Néerlandais devront vite passer à la vitesse supérieure, pour espérer rallier le dernier carré.

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La prestation collective des Pays-Bas a été plus aboutie face aux Etats-Unis (Source : Top Mercato)

Loin des générations de Johan Cruijff, Ruud Gullit, Dennis Bergkamp ou Arjen Robben, l’effectif des Pays-Bas se dirige doucement mais sûrement vers les quarts de finale du Mondial. Assez brouillons durant les phases de poules, les hommes de Louis Van Gaal ont rendu une bien meilleure copie pour leur huitième de finale, face aux Etats-Unis (3-1). Sans pratiquer un jeu flamboyant, les Oranje s’appuient sur une défense très solide, des pistons retrouvés et une forte efficacité face au but. De quoi se prendre à rêver d’un titre attendu depuis 50 ans au pays ?

Des Oranje bien fades en poules

À quelques semaines de la Coupe du Monde, les bataves ne suscitaient pas autant d’attente que l’Argentine, le Brésil ou le Portugal. Il faut dire que le dernier souvenir marquant d’une équipe néerlandaise durant une compétition internationale intervient en 2014, au Brésil. Déjà sous les ordres de Louis Van Gaal, Van Persie et sa bande avaient écrasé l’Espagne en poules et obtenu une troisième place peu attendue. Depuis, une absence à l’Euro 2016, à la Coupe du Monde 2018 et un Euro manqué en 2021, qui prend fin dès les huitièmes contre la République Tchèque (2-0). Après 8 ans de disette, la sélection se devait de réagir au Qatar.

Enzo Pailot, spécialiste du football néerlandais, explique l’intérêt que porte le public pour le costume d’outsider enfilé par leur sélection : « Au-delà des résultats depuis la fin de l’Euro, le jeu proposé était vraiment emballant. Au pays, on voyait tous cette équipe dans l’ombre des cadors, mais idéalement préparée ».

Louis Van Gaal a repris la sélection en 2021, après sa Coupe du Monde 2014 (Source : L’Equipe)

Placés avec le Qatar, le Sénégal et l’Équateur, les Pays-Bas ont pu obtenir une première place dans un groupe abordable. Mais les performances n’ont pas vraiment rassuré. Face au Sénégal, les Oranje sont bousculés et concèdent beaucoup d’occasions. C’est un centre parfait de Frenkie De Jong pour Cody Gakpo qui débloque finalement le match, avant le but de Klassen (2-0). Face à l’Équateur, la performance des Oranje est encore plus difficile.

À nouveau en difficulté face à des équatoriens à l’intensité rare, les néerlandais se recroquevillent après leur ouverture du score de Gakpo. Le côté droit de Denzel Dumfries prend l’eau, et Van Gaal se satisfait largement d’un nul au bout de 90 minutes (1-1). Gakpo, auteur de 12 buts et 14 passes décisives avec le PSV Eindhoven cette saison, est la grande satisfaction du Mondial. Avec trois buts en trois matchs, le Qatar réussit bien aux néerlandais. Très complet, il est à la création du jeu, sa finition, de la tête, du droit et du gauche, à distance ou non.

Montée en puissance face aux États-Unis

Après la victoire contre le Qatar (2-0), les résultats y sont, mais pas le contenu. Marco Van Basten, légende titrée à l’Euro 1988 ne mâche pas ses mots pour évoquer l’équipe de 2022 : « Ça donne envie de pleurer… Il n’y a aucune initiative. Je ne sais pas si c’est un jeu dont on doit être fier ». Sans se transformer pour redevenir le football des grandes heures de l’histoire des Pays-Bas, la sélection s’est montrée bien plus rassurante contre les États-Unis lors de ses huitièmes de finale (3-1). L’organisation défensive des trois centraux (Timber, Van Dijk, Aké) a été plus performante, beaucoup moins prise dans le dos que durant les poules. Sans solutions, les Américains se sont retrouvés incapables de déclencher des actions, gênés par le solide bloc néerlandais.

Mais Louis Van Gaal a été rassuré sur deux éléments majeurs de son effectif contre les coéquipiers de Christian Pulisic : Denzel Dumfries et Memphis Depay. Le premier a enfin rassuré quant à la qualité de sa Coupe du Monde. Méconnaissable en poules, il a été débordé à de nombreuses reprises face à Ismaïla Sarr ou Pervis Estupiniàn, bien que sa vocation ne soit pas fondamentalement défensive. Avec deux passes décisives et un but sur les trois inscrits contre les USA, c’est offensivement que Dumfries s’est libéré. « On a immédiatement vu son importance au sein de cette équipe, détaille Enzo Pailot. Il peut faire d’énormes différences offensivement. Le jeu est presque construit de façon à ce qu’il se retrouve avec le plus d’espaces possibles dans son couloir droit. »

Denzel Dumfries a lancé son Mondial contre les Etats-Unis (Source : Onze Mondial)

Autre retour gagnant, celui de Memphis Depay. Le barcelonais occupe un statut très différent entre sa sélection et son club. Depay est arrivé au Mondial incertain, après deux mois de blessure. Son temps de jeu a augmenté de matchs en matchs. L’ancien gone a même retrouvé sa confiance avec un but. En reprenant la place d’un Steven Bergwijn en difficulté, l’association avec Gakpo a été une réussite pour Enzo Pailot : « les défenses adverses ont dû se focaliser sur deux attaquants alors que le Sénégal ou l’Équateur avaient pu concentrer leurs efforts sur Gakpo tant Bergwijn était peu remuant ». Le retour de Memphis au haut niveau chez les Oranje sera d’une grande aide pour la suite, au niveau mental comme sur le terrain.

Une affiche alléchante, mais indécise

Face à l’Argentine, les hommes de Van Gaal devront encore monter d’un cran leur niveau de jeu. Mais si au début de la compétition, les pronostics auraient donné l’Argentine grand favori. Mais ce n’est plus tout à fait le cas. Leur sélectionneur, Lionel Scaloni cherche encore son jeu. Il a déjà dû changer son 4-4-2 pour un 4-3-3, laissant Lautaro Martinez sur le banc pour placer Messi dans l’axe, et Julian Alvarez sur le côté. Les performances de l’Albiceleste posent aussi question. L’Argentine est tombée d’entrée contre l’Arabie Saoudite (2-1), puis a été peu convaincante face au Mexique (2-0). Très dépendante de Messi et pas rassurante contre l’Australie en huitièmes, l’équipe arrive avec peu de certitudes.

L’organisation défensive des néerlandais devra être aussi bonne que face aux États-Unis. Mais les espaces parfois laissés libres au milieu de terrain par les Pays-Bas pourraient bien profiter à Messi et ses décrochages. Dans une rencontre chargée d’histoire, Pays-Bas et Argentine avancent avec autant de certitudes que d’interrogations. Les Pays-Bas se sont souvent illustrés en Coupe du Monde par du jeu flamboyant et des joueurs de génies. Sans superstars mondiales, ni football transcendant, la sélection de Van Gaal pourrait bien atteindre le dernier carré sans forcément cocher ces cases.

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