Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

L’écologie en Formule 1 : véritable préoccupation ou simple argument politique ?

Louis Thuet

Louis Thuet

Dimanche 20 novembre s’est déroulé le dernier Grand Prix de la saison 2022 de Formule 1. Ce dernier a eu lieu comme chaque saison sur le circuit d’Abou Dabi, capitale des Émirats-Arabes-Unis. Le passage de la Formule 1 dans ce pays si désert mobilise des ressources énergétiques considérables alors qu’aujourd’hui, la préservation de l’environnement apparaît comme l’un des sujets les plus important au sein du débat public.

Partagez ce post

Verstappen

C’est pourquoi je suis allé interviewer Antoine 23 ans, passionné de sport automobile et responsable la chaîne YouTube Le Pit-stop qui compte 55 000 abonnés. Au cours d’un échange téléphonique, j’ai pu lui poser certaines questions concernant l’impact de l’écologie dans la Formule 1.

La Formule 1 a précisé sa volonté d’être totalement neutre en carbone d’ici 2030. Est-ce que cet objectif te paraît possible ?

Cet objectif 0 % carbone est en fait un argument exclusivement politique : il est fait pour rassurer. Or les preuves amenées aujourd’hui par la Formule 1 sont peu nombreuses. L’immense majorité de l’empreinte carbone de la F1 réside dans le transport de la logistique nécessaire pour chaque Grand Prix. Une logistique importante qui demande des moyens de transports très énergivores. Mais la Formule 1 est une si grande entreprise que cela ne m’étonnerait pas qu’elle trouve une solution d’ici 2030.

Les moteurs hybrides sont apparus en Formule 1 en 2014. L’écurie Audi entrera en Formule 1 en 2026 avec pour objectif de devenir le premier constructeur champion du monde avec un moteur 100 % électrique. Est-ce que le moteur électrique représente l’avenir du sport automobile ?

J’ai tendance à croire que non. Le monde entier s’est enthousiasmé lors du lancement de la Formula-E (discipline automobile où les voitures fonctionnent avec des moteurs 100 % électrique), or ces voitures connaissent des dysfonctionnements dans beaucoup de domaines. La Formule 1 a toujours fonctionné sur le modèle des moteurs thermiques. C’est une des raisons de sa popularité. Je pense donc que l’avenir réside dans des moteurs hybrides alimentés aux biocarburants. Tout est question d’innovation.

Aujourd’hui, beaucoup de Grand Prix sont organisés dans des pays peu respectueux des Droits de l’Homme et de l’environnement, notamment celui d’Abou Dabi dimanche prochain. Ce Grand Prix a-t-il une réelle légitimité selon toi ?

Cela rejoint la question compliquée du choix des circuits en Formule 1. La F1 se fait payer et cela suit une logique de marché. L’annulation du Grand Prix de France pour les prochaines années nous en donne le parfait exemple. Les Droits de l’Homme et l’écologie ne font pas encore le poids par rapport au pouvoir de l’argent. Or la question de l’image peut changer la donne. C’est ce qu’on voit en ce moment avec la Coupe du Monde au Qatar. Si les consommateurs de Formule 1 commencent à boycotter certains Grand Prix, leurs organisations futures peuvent être compromises.

Enfin, avec le calendrier des Grand Prix de Formule 1 la saison prochaine et les nombreux déplacements polluants qu’il entraîne, comment la Formule 1 pourra remplir ses engagements écologiques ?

Voici toujours le grand problème des engagements à long terme : les contradictions. D’un côté, les dirigeants de la F1 insistent sur leur promesses de neutralité carbone, et d’un autre ils conçoivent un calendrier avec un enchaînement Barcelone, Miami, Monaco en l’espace de trois semaines. Ce manque d’initiatives de la part de la Formule 1 me laisse perplexe quant à la réalisation de l’objectif 0 % carbone d’ici 2030.

1 comment
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Total
0
Share