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Les espèces invasives en Méditerranée : une problématique qui refait surface

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Nour Mnasri

Étudiante en Sciences politiques et relations internationales à HEIP, et ayant toujours eu un interet pour le monde journalistique ! Écrire sur des problématiques actuelles qu'elles soient politiques, culturelles ou environnementales me permet de m'exprimer et de partager mes connaissances.
La mer Méditerranée est "la région du monde qui héberge le plus grand nombre d’espèces introduites", indiquait le parc national de Port-Cros, en 2022.

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Les espèces invasives envahissent la Méditerranée, Taketo Oishi/The Yomiuri Shimbun/AFP
Les espèces invasives envahissent la Méditerranée, Taketo Oishi/The Yomiuri Shimbun/AFP

L’Homme, à l’origine de cette modification de l’écosystème…

Une grande majorité des espèces invasives ou non-indigènes est aujourd’hui transportée depuis les eaux du détroit de Gibraltar et celles du canal de Suez. Notamment grâce au flux des nombreux bateaux empruntant ce passage. De plus, ce phénomène s’intensifie depuis que le canal fut encore plus élargi le 6 août 2015. Cet élargissement a été décidé par le président égyptien Al-Sissi, après un an de travaux, pour doubler sa capacité de passage. 

Ce n’est pas un hasard si les nouvelles concernant des espèces invasives telles que les algues, les petits poissons, les mollusques et autres animaux marins, font très souvent le tour des médias. En effet, le réchauffement climatique actuel, passé et futur n’a fait qu’aggraver la situation, déjà à un stade très critique. Celui-ci modifie considérablement les flux migratoires de certaines espèces vers les eaux chaudes de la Méditerranée. De plus, il favorise la prolifération d’autres. Les cycles naturelles s’en trouvent modifiés et les conséquences catastrophiques. 

Un phénomène qui ne date pas d’hier…

En 1869, Ferdinand de Lesseps, un diplomate français, ouvre pour la première fois le canal. C’est le début d’une catastrophe écologique sans précédent. En tout, 1000 espèces non originaires de la région y ont élu domicile, selon l’Organisation des nations-unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). C’est-à-dire une nouvelle espèce chaque semaine et demi !


Avec plusieurs années, on recense de plus en plus d’espèces, venant des quatres coins du globe. Parmi elles, le crabe bleu ou callinectes-sapidus, différents poissons tels que le poisson-lapin ou siganus-luridus, le poisson-flûte ou fistularia-commersonii, le poisson-lion ou pterois miles. Il y a également des mollusques comme l’huître pinctada imbricata radiata, des méduses comme la rhopilema nomadica, et enfin des algues, où l’on peut citer la caulerpa taxifolia.

…mais aux conséquences de plus en plus notables !

Certes, des différences notables existent entre toutes ces espèces, mais les conséquences restent malheureusement les mêmes. Leurs multiplications sont telles que les animaux initialement présents en Méditerranée voient leurs territoires se rétrécir rapidement. C’est notamment le cas du poisson-lapin, un grand amateur de plantes marines. Si bien qu’il n’en reste quasiment plus pour les autres poissons. Dans les eaux helléniques, les pêcheurs grecs ne pêchent plus assez de poissons dans leurs filets. Ceci est en partie du au crabe bleu, particulièrement friand de petits poissons. Ce dernier déchire les filets sous son poids. Sur les côtes françaises, des méduses par dizaine viennent s’échouer sur le sable. Certaines espèces d’algues altèrent l’environnement et peuvent mettre l’Homme en danger !

De nombreuses familles dépendent encore de la pêche aujourd’hui, principal moyen de ressource financière. L’adaptation des hommes à ces nouvelles espèces prend du temps, les législations juridiques doivent aussi prendre en compte ces nouvelles espèces et ainsi encadrer leurs peche, chose qui prend également du temps. 

Le tourisme s’en trouve aussi affecté. En effet, lors de fortes saisons, certaines plages ont dû fermer leurs accès aux touristes car la concentration de certaines espèces comme les méduses était si forte que la baignade n’était plus possible. 

Les scientifiques et les chercheurs, première source de solutions !

Les scientifiques et les chercheurs alertent régulièrement sur la prolifération rapide de ces espèces. La médiation et la mise en place rapide de moyen d’éradication grâce à la surveillance des eaux dès qu’une espèce invasive est détectée ont déjà fait leurs preuves ! Leur travail est avant tout de trouver des solutions pour maintenir leurs niveaux à des taux réguliers, mais aussi d’aider à trouver des alternatives aux pêcheurs locaux comme la vente de ces espèces sur les marchés, aux restaurateurs notamment. 

Car oui, certaines espèces invasives peuvent tout à fait convenir à la dégustation. En effet, les restaurateurs apprennent à cuisiner ces nouvelles arrivantes, et les résultats sont plutôt positifs ! Saviez-vous que certaines méduses se mangent très bien en salade par exemple ? 

Un enjeu planétaire…

Pour conclure, ce problème ne concerne pas aujourd’hui uniquement les pays riverains de la mer Méditerranée. Il s’agit là d’un enjeu collectif, et qui mérite d’être traité avec sérieux. La préservation durable de cet écosystème unique en son genre, riche en diversité et en beauté, exige une étroite collaboration avec tous les acteurs, qu’ils soient pêcheurs, scientifiques, hommes politiques, ou organisations internationales.

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