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Les légendes Africaines

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Légendes africaines

L’Afrique, berceau de l’humanité, regorge d’histoire et de contes tous plus intriguant les uns que les autres. Voici les différents mythes et les monstres pouvant s’apparenter à leur alter ego dans la culture occidentale.

Le mythe de la faute de Pemba et de l’arche de Fâro.

Ce récit présente des ressemblances avec les mythes de Prométhée, d’Épiméthée et de l’Arche de Noé.

Le mythe raconte qu’au commencement, seul existait Mangala, le Dieu créateur. Il créa deux graines d’éleusine de différentes espèces, ainsi que trois autres paires de graines, chacune destinée à devenir l’un des quatre éléments et l’une des quatre directions, afin d’organiser le monde. Ces graines se transformèrent ensuite en graines d’hibiscus, et chaque paire représentait un sexe opposé. Elles étaient appelées « l’œuf du monde » ou encore « le placenta du monde ». Cet œuf contenait deux paires de jumeaux : Pemba et Fâro, ainsi qu’un autre mâle et une autre femelle.

À sa naissance, Pemba tomba dans l’espace, et son placenta déchiré devint la Terre. Mais cette Terre était aride et stérile. Pemba tenta alors de retourner dans l’œuf pour rejoindre son frère resté dans le placenta. Pendant ce temps, Mangala avait utilisé le reste du placenta pour créer le Soleil. Pemba vola des graines mâles dans la clavicule de Mangala afin de les planter sur la Terre. Une seule graine d’éleusine poussa, nourrie par le sang du placenta. Cependant, comme cette graine avait été volée et plantée dans son propre placenta, le sol devint impur et la graine prit une teinte rouge.

Le second jumeau, Fâro, toujours dans l’œuf, était apparu sous forme de poisson. Il fut sacrifié pour racheter les fautes de son frère Pemba et purifier la Terre. Son corps fut découpé en soixante morceaux qui, en tombant sur la Terre, prirent la forme d’arbres. Mangala réussit à ressusciter Fâro, qui prit alors forme humaine. Il fut envoyé sur Terre dans une arche faite à partir de son propre placenta. Cette arche transportait quatre autres paires de jumeaux et jumelles issues de ce même placenta, ainsi que des animaux et des plantes.

L’arche était suivie de près par Sourakata, qui apportait avec lui le tout premier tambour, fabriqué à partir du crâne de Fâro. Sourakata en jouait pour faire tomber la pluie, mais celle-ci ne vint pas. Le forgeron primordial dut alors descendre sur Terre et frapper un rocher avec son marteau. C’est ainsi que la pluie tant attendue se mit enfin à tomber.

Fâro créa ensuite le monde tel que nous le connaissons. Il provoqua un déluge afin de laver la Terre de la graine impure de Pemba. Seuls les justes furent sauvés et embarqués à bord de l’arche de Fâro.

Le début de cette histoire rappelle le mythe de Prométhée et d’Épiméthée, deux frères qui, ensemble, créèrent les animaux et les hommes. Prométhée vola le feu pour le donner aux hommes, et fut puni par Dieu, qui envoya Pandore et sa boîte.

Quant à la fin du mythe, elle évoque clairement l’histoire de l’Arche de Noé dans la Bible : Noé sauva sa famille et un couple de chaque espèce pour préserver l’humanité. Ce récit n’est pas sans rappeler également le déluge de Deucalion.

Les monstres africains semblables à ceux occidentaux

L’homme Hyène

Cette légende est très enracinée en Éthiopie, en Tanzanie, au Soudan, ainsi que chez les Berbères du Maroc. Elle ressemble fortement à celle des loups-garous en Europe. Les hommes-hyènes seraient issus d’une tribu à qui ce pouvoir de transformation aurait été donné, et qui se nourrit de chair humaine.

Ces hommes-hyènes sont capables de se métamorphoser en hyènes à leur guise. En Afrique, la hyène est souvent représentée comme un animal sournois, imprévisible et particulièrement dangereux. Les hommes-hyènes partagent donc ces mêmes traits : ruse, menace et instabilité.

Les Kishi

Il s’agit d’un monstre originaire d’Angola, qui prend l’apparence d’un homme séduisant, mais avec une tête de hyène dissimulée à l’arrière de son crâne. Pour la cacher, il porte généralement une chevelure abondante. Son objectif est de séduire de jeunes femmes naïves, de les attirer chez lui… puis de les dévorer.

Ce monstre rappelle la figure mythique de la sirène : à la différence près que celle-ci vit en mer et attire les hommes pour les dévorer à leur tour.

Le Grootslang

C’est un énorme serpent avec un corps d’éléphant vivant au nord-ouest de l’Afrique. Il vit dans une grotte et garde des trésors comme les dragons en Europe.

Les Tokoloches :

C’est un gobelin aquatique de petite taille, connu pour semer le chaos et étrangler les habitants pendant leur sommeil. Il provoque la zizanie dans les villages qu’il traverse, en montant les gens les uns contre les autres.

On retrouve également des récits similaires dans le folklore médiéval européen, notamment dans la région de la Manche et les marais de Carentan, où ces gobelins hantaient les marais et les maisons des environs.

Les différentes sortes de vampire en Afrique/

L’Asanbosam

C’est un vampire doté de crocs en fer et de longues jambes tordues. La plupart du temps, il reste suspendu à un arbre pendant des heures, se faisant passer pour une liane ou une branche. Dès qu’une personne s’approche, l’Asanbosam lui tombe dessus et la mord au cou.

L’Adze

Issu du folklore du Togo et du haut-Ghana, l’Adze est un homme capable de se transformer en luciole immortelle qui suce le sang des humains. Sous cette forme, il peut se faufiler partout, que ce soit par les trous de serrure ou toute autre ouverture d’une maison.

S’il est capturé, l’Adze reprend sa forme humaine. Dans cet état, il est capable de manipuler les gens. Les personnes possédées par lui sont alors considérées comme des sorcières. Pour les identifier, les villageois observaient les comportements : toute attitude étrange ou négative pouvait être interprétée comme un signe de possession.

Popobawa

Le Popobawa est une créature démoniaque issue de Tanzanie. Il s’agit d’un humain capable de se transformer en chauve-souris, avec un seul œil placé au milieu du front. Il traque les personnes qui ne croient pas en son existence, dans le but de les punir. Une fois chez sa victime, il reprend sa forme pour utiliser son œil, qui lui permet de paralyser sa proie et de la tourmenter.

Ce mythe aurait été créé pour expliquer les phénomènes de paralysie du sommeil.

En conclusion, il est pertinent de souligner que les mythes et légendes africaines présentent de nombreuses similitudes avec celles de l’Europe. Alors, faut-il y voir l’influence du berceau de l’humanité sur les mythes européens ? Ou est-ce plutôt la peur de la mort, combinée au manque d’explications scientifiques, qui nous a tous réunis dans la création de récits aussi semblables ?

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