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Le journal pour les jeunes, par les  jeunes

Mercato hivernal : une dérive du football business qui tue la compétition ?

Picture of Ludovic Cantin

Ludovic Cantin

Je suis étudiant en sciences politiques et en relations internationales à HEIP Lyon. Le sport et la politiques sont mes passions. J'écris principalement sur le football et malencontreusement, je supporte chaque dimanche l'Olympique Lyonnais.
Durant le mois de janvier, le monde du football s’agite : le mercato est ouvert et les clubs peuvent alors acheter et vendre leurs joueurs, tout comme pendant l’été. Chaque équipe a donc l’occasion, au milieu de la saison, de rééquilibrer son effectif en se renforçant sur ses points faibles, et en se séparant parfois des éléments qui n’ont pas trouvé leurs places dans le collectif. Dans l’idée, rien ne change du mercato estival, mais dans les faits cette période est beaucoup plus calme au niveau des transferts que durant l’intersaison. Cependant, lorsqu’une équipe qui a beaucoup de moyen et qui a réalisé un mauvais mercato d’été, ce mercato est une occasion pour le club de reconstruire un groupe, sorte de deuxième chance que les plus petits clubs n’ont pas forcément, ce qui les empêche donc encore un peu plus de rivaliser sportivement pour performer dans le classement. Alors faut-il changer quelque chose en restreignant ou en fermant ce mercato, ou bien faut-il continuer d’aider les plus gros budgets à se renforcer ?

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source image: © Footmag

Mercato palpitant et faste pour l’Olympique Lyonnais

En difficulté depuis le début de la saison, les Lyonnais attendaient avec hâte le mercato d’hiver pour voir leur équipe se renforcer. John Textor, multipropriétaire de clubs, qui avait promis de mettre la main à la poche en janvier, n’a pas menti : environ 70M€ ont été dépensés cet hiver, et est donc le club le plus dépensier d’Europe sur cette période. Sur le papier, les septuples champions de France, aujourd’hui 16ème de Ligue 1, ont toutes les cartes en main pour montrer un nouveau visage : cela séduit évidemment les supporters lyonnais, mais leurs concurrents directs pour le maintien grincent des dents. Le président de l’UNFP (seul syndicat de footballeurs professionnels français), P. Piat, a jugé « inacceptable de pouvoir changer d’équipe en pleine saison ». A la défense des Lyonnais, le mercato d’été leur avait rapporté près de 90M€, et le souci de ce mercato hivernal n’est donc pas un souci de fair play financier classique.

On remarque simplement que les clubs dans le besoin de recrues peuvent surpayés les arrivées, par exemple celles de M. Fofana, 18 ans et pourtant déjà acquis pour 17M€,  et de O. Mangala, qui devrait devenir le transfert record du club avec l’option d’achat (+ de 33M€, bonus inclus), alors que les valeurs marchandes des deux joueurs sont respectivement de 8 et 22M€ (source Transfermarkt). 

N. Matic, également arrivé cet hiver à Lyon sera un atout important au milieu de terrain (source image: olympique lyonnais)

Le mercato hivernal, joker des plus riches ?

Cette année, l’Olympique Lyonnais a pu se rattraper, l’année dernière, Chelsea avait dépensé environ 329,50M€. L’une des critiques principales faite au mercato d’hiver est que les clubs qui ont « mal travaillé » au mercato estival, peuvent changer la tournure du championnat en janvier s’ils en ont les moyens. L’idée de supprimer le mercato hivernal pousserait ces clubs-ci à devoir miser sur le travail pour se sauver plutôt que de se sauver grâce à des sommes qu’eux seuls peuvent miser.

C’est sur la capacité à se réinventer tactiquement, mentalement, physiquement que les clubs seront challengés. En plus de retrouver de la compétitivité dans la deuxième partie de tableau, les situations des clubs qui rateraient le maintien malgré les investissements, comme Bordeaux ou Sochaux, serait peut-être moins grave. Du côté de Lyon, l’opération maintien semble être en passe de réussir, mais si les résultats avaient été mauvais, une relégation aurait pu être dramatique pour la structure du club, et donc pour ses employés, ses jeunes, etc. C’est d’ailleurs le rôle de la DNCG de contrôler les situations des clubs afin d’éviter les drames économiques. Investir massivement au mercato hivernal est un pari qui implique parfois bien plus qu’une relégation.

Le FC Sochaux-Montbéliard, club victime du football business (source image: Yvan Goepfert/ l’Est Républicain)

Que faire de ce mercato d’hiver ?

Deux visions semblent s’opposer aujourd’hui sur la planète football. Il y a d’un côté une vision idéaliste, qui valorise les valeurs du sport, qui aime voir David battre Goliath, qui admire le parcours de Brest, dauphin du PSG. Mais il y a aussi ceux qui regardent le football par le prisme des stars, du spectacle, des transferts record… À notre époque, et sans doute d’autant plus dans le futur, c’est bien la seconde vision qui domine le monde du football : guidé par le profit, il n’y a absolument aucune raison pour les instances de football de supprimer le mercato d’hiver, ni même de le restreindre. Les enjeux économiques sont bien trop importants pour se soucier de la compétitivité des fins de classement, qui intéressent sûrement moins le grand public que l’avenir de K. Mbappe.

Florentino Pérez et Gianni Infantino, deux acteurs importants du monde du football (source image: Mahmoud Khaled/EPA)
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