Une reconnaissance qui ne date pas d’hier
Depuis la proclamation de l’État d’Israël en 1948, la France a d’abord soutenu la création israélienne, reconnaissant officiellement Israël en 1949 et entretenant pendant les années 1950 une alliance stratégique, notamment lors de la crise de Suez en 1956. Cependant, après la guerre des Six Jours en 1967, le général de Gaulle opéra un virage significatif en critiquant l’occupation des territoires arabes par Israël durant une conférence de presse. Dès 1974, la France reconnut l’OLP comme représentant légitime du peuple palestinien et permit l’établissement de sa délégation à Paris. Ainsi les premières pierres de son engagement diplomatique en faveur des droits des Palestiniens sont posées.
Depuis la proclamation de l’État d’Israël en 1948, la France a d’abord soutenu la création israélienne, reconnaissant officiellement Israël en 1949 et entretenant pendant les années 1950 une alliance stratégique, notamment lors de la crise de Suez en 1956. Cependant, après la guerre des Six Jours en 1967, le général de Gaulle opéra un virage significatif en critiquant l’occupation des territoires arabes par Israël durant une conférence de presse. Dès 1974, la France reconnut l’OLP comme représentant légitime du peuple palestinien et permit l’établissement de sa délégation à Paris. Ainsi les premières pierres de son engagement diplomatique en faveur des droits des Palestiniens sont posées.
Une reconnaissance sous condition
Depuis maintenant quelques mois, le président de la République Emmanuel Macron affirme que la reconnaissance de l’État de Palestine par la France ne doit pas être un acte symbolique ou émotionnel, mais bien le fruit d’une décision politiquement utile, au service de la paix. Cette position a été exprimée de manière claire dès le 7 février 2024, lors de la conférence de presse présidentielle. Macron déclarait « La reconnaissance d’un État palestinien n’est pas un tabou pour la France. Elle doit intervenir à un moment utile, pas en réaction à une émotion, mais pour faire avancer une solution politique durable. »
Macron a donc multiplié les déclarations en ce sens. Il plaide pour une reconnaissance réciproque entre Israël et certains états arabes, en parallèle de la reconnaissance d’un état palestinien. Le président souhaite ainsi positionner la France comme acteur clé dans le règlement du conflit actuel.
Réformes et conditions posées par Macron
Durant la conférence internationale pour la paix au Proche-Orient organisée à Paris du 17 au 20 juin, Macron a posé plusieurs conditions pour que la France reconnaisse l’Etat palestinien. Il a donc exigé de Mahmoud Abbas, le président palestinien, une autorité palestinienne “unifiée, crédible et capable d’exercer l’ensemble de ses responsabilités sur les territoires palestiniens”.
Le président palestinien avait précedemment adressé une lettre à Macron dans laquelle il promet que “le Hamas ne dirigera plus Gaza” et que ses armes seront remises aux forces de sécurité palestiniennes.
Emmanuel Macron a également mis l’accent sur l’urgence humanitaire à Gaza, exigeant que les aides soient livrées “immédiatement et sans entrave”. Il a appelé à “un cessez-le-feu immédiat et durable”. Il exhorte également Israël à restituer intégralement les revenus fiscaux dus à l’Autorité palestinienne, actuellement gelés. En contrepartie, Abbas a condamné publiquement l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas.
Une « morale obligation »
Macron a mené une campagne diplomatique, poussant d’autres pays occidentaux, comme l’Australie et le Royaume–Uni, à reconnaître la Palestine avant la conférence . Il qualifie cette reconnaissance de “morale obligation” et de “nécessité politique” face à la crise humanitaire à Gaza .
À l’échelle européenne, l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Slovénie ont déjà franchi le pas au printemps 2024 . Macron souhaite que la France suive ce mouvement, mais dans “un cadre utile”.
Réactions variées et divisées
Le gouvernement israélien s’est fermement opposé à cette démarche. Gideon Saar , le ministre israélien des affaires étrangères, a dénoncé une possible reconnaissance comme étant « une récompense pour le terrorisme » et un coup de pouce pour le Hamas , tandis que Benjamin Netanyahu l’a qualifiée de « grave erreur » et un message en faveur de la destruction d’Israël . En France, les partis de droite et d’extrême droite, notamment le Rassemblement national et les Républicains, ont ferraillé contre l’idée, jugeant qu’elle légitimerait le Hamas et compromettrait la sécurité d’Israël.
Le Hamas a salué l’intervention de la France, qualifiant cette initiative de “étape importante” qui contribuerait à “l’accomplissement des aspirations du peuple palestinien”. L’Autorité palestinienne a également exprimé sa satisfaction. Varsen Aghabekian Shahin, la ministre palestinienne des affaires étrangères, l’a qualifiée de “pas dans la bonne direction, conforme à la défense des droits du peuple palestinien et à la solution à deux États” . La France insoumise et le Parti communiste ont salué l’annonce, insistant sur la nécessité de traduire les mots en actes concrets.