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Quel avenir pour la chasse à la baleine en Islande ?

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Pierre Louis Burat

Étudiant en dernière année d’école d’ingénieur à Nantes, en Pays de la Loire, j’ai intégré CSactu en janvier 2023. Mes centres d’intérêts sont l'escalade, la lecture et l'environnement ! Vous pouvez me joindre ici : Mail : plouisburat@gmail.com Linkedin : https://www.linkedin.com/in/pierre-louis-burat?utm_source=share&utm_campaign=share_via&utm_content=profile&utm_medium=ios_app
Longtemps controversée, la chasse à la baleine en Islande pourrait bientôt prendre fin.

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Les carcasses de deux rorquals communs sont attachées à un navire baleinier qui mouille près d'une usine de traitement à Hvalfjordur, en Islande, le 19 juin 2009. — © Ingolfur Juliusson / Reuters / Le temps

D’où vient cette tradition ?

Aujourd’hui, l’Islande est l’un des derniers pays au monde avec le Japon et la Norvège à continuer la chasse à la baleine. Elles sont chassées depuis longtemps pour leur viande et leur graisse qui peuvent servir à l’élaboration de produits cosmétiques. Les premières traces de chasse à la baleine dans le monde remontent à -1000 avant J.C dans l’actuelle Corée du Sud. Dans les eaux islandaises, les Basques seraient les premiers à les avoir chassées à partir du XVIIe siècle.

Le début de la chasse moderne à la baleine plus ou moins comme on la connaît arrive fin XIXe siècle. C’est à cette période, qu’après-avoir vidé leurs eaux d’une grande partie de leurs baleines, que les Norvégiens se dirigent vers l’Islande pour continuer leur commerce. D’abord accueilli de manière mitigée par les Islandais, notamment, car elle empiétait sur la pêche des harengs, ceux-ci la feront par la suite rentrer dans leur culture.

Les premières actions de protection

À la moitié du XXe siècle, les acteurs internationaux commencent à s’inquiéter de la diminution drastique du nombre de cétacés. Le 2 décembre 1946, la convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine (CIRCB) est signée par quinze nations. Celle-ci vise à fixer des quotas de chasse et permet la création de la Commission baleinière internationale (CBI).

Voté en 1982, un moratoire interdisant la chasse commerciale à la baleine entre en vigueur en 1986 pour les États membres de cette commission. Seule la chasse dite « scientifique » reste autorisée. Néanmoins, une des deux règles principales de la CBI est qu’ « un pays membre peut émettre une « objection » à une décision de la C.B.I. qu’il n’approuve pas, et n’être donc pas lié par cette dernière. ». De plus, la CBI ne peut pas réellement appliquer de sanctions aux nations ne respectant pas l’accord.

Une Islande qui s’accroche à la chasse

Après avoir continué la chasse jusqu’en 1986 sous-prétexte « scientifique », elle quitte finalement la CBI en 1993. Elle la rejoint à nouveau en 2002 et reprend la chasse « scientifique » en 2003. Les quotas « scientifiques » étant trop bas, l’Islande reprend finalement la chasse commerciale en 2006, sans autorisation. Entre 2006 et 2018 près de 850 baleines sont tuées en Islande, principalement pour de l’exportation au Japon.

En 2019, une licence d’autorisation de chasse est pourvue à la dernière société baleinière d’Islande Hvalur hf. jusqu’à fin 2023. Les quotas sont réévalués à 209 prises par an pour le rorqual commun. Il est connu comme le deuxième plus grand mammifère après la baleine bleu. Le quota est fixé à 217 pour la baleine Minke. Mais aucune baleine ne sera chassée jusqu’en 2022 où 148 rorquals communs sont tués.

Une perte de sens

Autrefois, les pêcheurs islandais pouvaient pêcher la baleine pour se nourrir. Par la suite, ils ont donc perpétué une certaine tradition islandaise. Aujourd’hui, ce serait environ 2% de la population islandaise qui mangerait encore de la baleine régulièrement. Ajoutons à cela que les rorquals communs sont considérés comme des espèces en danger. La chasse à la baleine islandaise, elle, perd de son sens. Hormis, peut-être, au niveau économique. Finalement, la majorité des baleines chassées finissent soit dans l’assiette des 2 millions de touristes que l’on peut retrouver en Islande chaque année, soit exportées au Japon. Le Japon voit par ailleurs sa consommation de viande de baleines diminuer au fil des années.

Jusqu’alors, “les études ont montré qu’une baleine touchée par un harpon explosif mettait jusqu’à 25 minutes à mourir. L’agonie des baleines est longue et douloureuse en mer, des souffrances qui sont complètement inacceptables pour des animaux d’élevage.” expliquait Sharon Livermore, directrice de la conservation marine au Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) au magazine GEO. C’est pourquoi, pour ces prochaines années de chasse, une réglementation pour éviter la souffrance animale est mise en place.

Vers un arrêt définitif ?

Des associations comme Sea Shepherd ou Reykjavik Whale Save se battent depuis des années pour interdire cette chasse. Et étonnement, à leurs côtés, on peut retrouver des lobbys touristiques dont l’attraction phare est l’observation de baleines. Près de 360 000 touristes auraient participé à une observation de baleines en Islande en 2019, pays où le tourisme représente 23% du PIB national.

Il semble qu’une victoire se dessine à l’horizon pour ces militants anti-chasse. En effet, la chasse à la baleine devrait prendre définitivement fin dans les prochaines années. “Sauf indication contraire, il y a peu de raisons d’autoriser la chasse à la baleine à partir de 2024” annonçait Svandis Svavarsdottir la ministre de la pêche islandaise.

Si ce n’est pour des raisons environnementales et éthiques, peut-être la chasse à la baleine sera effectivement interdite une bonne fois pour toutes en 2024 pour des raisons d’économie et de réputation.

Sources : UK Whales, RFI, Archaelogy, GEO, universalis, The animal Fund, BFMTV, ConsoGlobe, WWF

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