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Renaissance du PS : La rose se fane, les egos fleurissent

Le Congrès de Nancy (13 au 15 juin) a donné son verdict en reconduisant à sa tête Olivier Faure à la tête du Parti Socialiste après sa victoire étriquée contre Nicolas Mayer-Rossignol avec 50,9% des voix. Un succès qui a seulement regroupé 40 000 militants qui n’a pas rassuré sur le futur du parti de la Rose. Un décryptage signé CSactu. 

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Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste. / Source : Assemblée nationale

Une rose beaucoup moins piquante ? Les chiffres parlent pour eux-mêmes. Le Parti Socialiste revendiquait 214 000 adhérents en 1981 avant de chuter légèrement puisqu’ à la fin des années 90, les Socialistes tombaient à 119 116 adhérents. Néanmoins, sa capacité à réunir ses forces vives est encore présente et ce dernier l’a prouvé en mobilisant en masse lors de la campagne pour la présidentielle 2007 avec pas moins de 280 000 adhérents. Puis c’est le début de la chute libre avec une perte de plus de 50% en 2016 avec seulement 111 450 adhérents. Il touche même le fond avec seulement 22 000 adhésions en 2021 avant de regagner quelques inscrits avant le Congrès de Nancy en montant ce chiffre à 41 000.

Une mobilisation faible, un résultat sans surprise         

Résultat de cette faible mobilisation, la réélection d’Olivier Faure de justesse avec 50,9% des voix juste devant le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol. Une victoire qui n’étonne pas Jean-Numa Ducange, historien français spécialiste de l’histoire des gauches française.

« La participation aux élections internes du parti a été assez faible alors que le nombre d’adhérents a lui-même été assez faible. Donc, partant de là, sur un corps militant assez restreint, généralement, c’est les sortants qui l’emportent. Même si c’est l’arraché, cela s’est confirmé« 

Tout est devenu flou, j’en ai bien peur

Le Parti Socialiste garde donc à sa tête, pour la quatrième fois d’affilée, Olivier Faure et devra faire avec le député de la 11ème circonscription de Seine-et-Marne pour les élections présidentielles de 2027. Une mission qui ne s’annonce pas simple pour ce dernier étant donné qu’il est fortement critiqué en interne du parti et que sa ligne est encore très floue.

« Il a une position, entre guillemets, social-démocrate, modérée, classique. Et en même temps, au Congrès, il a réaffirmé que les Socialistes avaient une sorte de besoin de radicalité. Et ce besoin de radicalité, évidemment, est un peu artificiel, parce qu’il cherche à mordre un peu sur ce qu’a réussi à faire La France Insoumise et, dans une moindre mesure, les Verts. Donc il cherche à faire du PS une sorte de grand pôle central au sein de la gauche en tout cas de ce qu’il croit être bien ancré à gauche. Et en même temps de rester un parti de gouvernement, responsable, ce qui ne serait pas le cas des autres. Étant donné qu’il combine des choses qui sont assez peu lisibles, il est effectivement difficile d’identifier la ligne du PS, avoue Jean-Numa Ducange.

Du pareil au même ?

Un manque d’affirmation qui inquiète au sein du Parti Socialiste qui reste sur deux claques monumentales lors des présidentielles de 2017 (Benoît Hamon, 6,36%) et 2022 ( Anne Hidalgo, 1,75%) et forcément craint une nouvelle déconvenue en 2027. En plus d’un leader loin d’être incontesté, les femmes et hommes politiques de gauche à vouloir se présenter sont nombreux avec certains grands noms du Parti Socialiste mais pas seulement. 

Attention Bison Futé annonce noir sur la route des élections

Jean-Luc Mélenchon, Marine Tondelier, François Ruffin, Jérôme Guedj, Raphaël Glucksmann, François Hollande, Olivier Faure, Boris Vallaud, Clémentine Autain, Fabien Roussel… tous ont des vues sur les prochaines présidentielles. À l’heure où la NUPES semble plus disloquée que jamais, une union de la gauche semble quasiment impossible. Même si certains comme François Ruffin prônent une large primaire entre tous ces prétendants au trône, l’heure ne semble pas être à l’alliance. 

Ce bazar organisé profite allègrement au reste de l’échiquier politique. Que ce soit au centre à droite ou à l’extrême droite, cette division fait leurs affaires. Les « vainqueurs » des dernières législatives sont en plein naufrage et leurs adversaires ne vont pas se priver pour s’engouffrer dans la brèche. À l’image d’un Bruno Retailleau déjà en campagne alors qu’il occupe toujours son poste de ministre de l’Intérieur, les premiers pions pour 2027 sont en train d’être placés sur l’échiquier. Il va falloir essayer de raccrocher les wagons et vite pour les différents partis de gauche.

Les prémices d’une union ?

À noter que les choses commencent doucement à se mettre en place. Le Parti socialiste, les Écologistes, Générations (parti de Benoît Hamon), Debout (parti de François Ruffin) et l’Après (parti d’Alexis Corbière) ont assuré d’avoir « un projet commun » et un candidat commun pour la présidentielle de 2027. Un début d’unification qui exclut pour le moment LFI, les communistes et Raphaël Glucksmann mais qui prouve tout de même l’envie d’aller de l’avant. Néanmoins, aucun candidat n’a encore été choisi et cela risque bien, comme souvent, de créer des tensions. 

L’union de la gauche, c’est un peu comme le communisme : l’idée était belle, l’application fait toujours débat. Il leur reste un peu plus d’un an et demi pour trouver une solution sauvant la gauche française. Votre mission commence maintenant, ce message s’autodétruira dans 5 secondes.   

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