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Rencontre avec un biathlète prometteur : Eric Perrot

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Éric Perrot est un jeune biathlète qui s’est révélé aux yeux du grand public cette année. Rencontre avec cette étoile montante du biathlon français.

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Éric Perrot, l’étoile montante du biathlon français
Peux-tu te présenter ainsi que ton parcours  ?

« Je m’appelle Éric, j’ai 20 ans, je suis actuellement en équipe de France B. Je cours pour le club de Peisey-Vallandry. J’ai fait un baccalauréat Scientifique en ski étude à la Motte Servolex. Dans mon lycée, il y avait un aménagement pour faire du biathlon. J’ai donc pu concilier mes études avec mes entraînements à la Féclaz. Je suis maintenant à l’université de Grenoble en STAPS en cursus aménagé. »

Cette année, tu as débuté en Coupe du Monde. Peux-tu nous faire un premier bilan de ton début de saison ?

« C’est un début de saison qui s’est très bien passé. Je suis content d’être en Coupe du Monde et de pouvoir évoluer à ce niveau-là. Je n’ai pas eu de gros résultat. J’ai pu réaliser une belle 8ème place à Ruhpolding en janvier. Sinon j’ai fait des résultats corrects le reste de la saison. Cependant, j’ai le souhait de faire plus régulièrement des résultats de haut niveau. C’était un super début de saison qui s’est soldé par une sélection pour les Jeux Olympiques. Une très belle expérience pour moi. Désormais, il faut que j’arrive à évoluer pour m’installer en Équipe de France. »

Eric Perrot lors du sprint où il a terminé 8ème à Ruhpolding – Nordic Mag
Peux-tu nous parler des différences entre les circuits SAMSE National Tour, IBU Cup et les circuits de Coupe du Monde ?

« La densité est beaucoup plus importante. Pour chaque seconde, il y a une place qui se joue. Cela demande un niveau d’exigence plus élevé étant donné que les seniors sont beaucoup plus réguliers sur les courses. Il faut apprendre à être performant sur toutes les parties de la course. C’est pour moi la plus grosse différence entre le circuit junior et le circuit Coupe du Monde. »

On a vu que tu commençais à faire de très bons résultats avant l’étape à Annecy-le Grand Bornand. Mais sur celle-ci cela a été compliqué pour toi. Est-ce que le fait d’être devant ton public t’a mis une pression supplémentaire ? 

« Non, le fait de courir en France ne m’a pas mis de pression supplémentaire. C’était la première fois que je courais devant un public puisque, dans les autres pays, en raison des mesures sanitaires, il n’y avait pas de spectateurs. C’était une super expérience, j’étais vraiment content. Je savais ce que j’avais à faire et j’ai donné mon maximum. Malheureusement, cela n’a pas fonctionné, c’était décevant surtout devant un public, ma famille et mes amis. C’est une expérience qui m’a permis de savoir ce que j’avais à améliorer sur les autres courses. »

Tu es le petit nouveau du groupe France cette année, est-ce que tu peux nous parler de l’ambiance qui règne entre vous tous ?

« C’est un super groupe ! Pour ce qui est de s’intégrer, cela dépend des résultats. Un jour tu peux te sentir vraiment intégré et le lendemain si tu fais un mauvais résultat tu es tout de suite mis sur la sellette. C’est un groupe génial, très bienveillant. Une vraie ambiance de groupe s’est installée surtout aux Jeux où nous étions vraiment soudés. L’ambiance permet à tout le monde de faire de bons résultats. Même si tout le monde ne courait pas aux Jeux, le groupe aidait aux performances des leaders et aussi à celle de l’équipe sur les relais. »

Comment arrives-tu à concilier ta vie sportive et ta vie privée, étant donné que tu es souvent en déplacement ?

« Personnellement, je considère ma vie dans le biathlon. Je prends le rythme de ce sport comme rythme de vie. On n’a pas beaucoup de temps à la maison donc, quand j’y suis, j’essaye de profiter au maximum. J’aime partir et faire des compétitions. Donc ça se passe très bien pour moi. C’est vrai que cette année c’est un peu spécial, tout d’abord avec les Jeux Olympiques, mais également sur les circuits Coupe du Monde. En effet, sur ces derniers, nous devons réaliser des tests PCR et respecter une bulle sanitaire. Donc on ne peut pas voir tout le monde. Je vais être content quand les tests seront derrière nous, afin d’être plus libre et de revoir plus de monde pendant la période de compétitions. Je vais pouvoir profiter pour faire autre chose que du sport. » 

C’était ta première participation aux Jeux Olympiques. Comment l’as-tu vécue ?

« J’allais à ces Jeux en tant que remplaçant. J’étais quasiment sûr de ne pas courir d’autant plus que nous étions deux. J’y allais pour me préparer pour la suite et voir comment cela se passait pour préparer les prochains Jeux. Des Jeux où j’espère pouvoir courir et jouer devant. Je me suis entraîné au maximum, les conditions étaient assez bonnes pour cela. J’étais vraiment tourné vers la suite, afin d’être performant dans les semaines qui arrivent. »

Tu étais donc réserviste avec Antonin Guigonnat. Est-ce que tu peux nous parler de vos journées ?

« Nous n’avions pas les mêmes journées que les autres membres de l’Équipe de France de biathlon. Ils se préparaient vraiment pour la course. Ils avaient leur propre programme. Nous, nous avions un programme spécifique étant donné que nous nous entraînions pour la suite. On en a profité pour voir tout ce qui se passait aux Jeux. On a eu la chance d’assister à d’autres épreuves comme le ski de fond et le ski bosse. C’était sympa de voir d’autres disciplines. Nous avons évidemment assisté aux courses de nos coéquipiers. Cela n’a pas été facile avec les règles liées au contexte sanitaire, mais on a réussi à profiter de ces Jeux. On a pu également s’entraîner sur d’autres sites notamment sur celui du ski de fond. »

Eric Perrot accompagné d’Antonin Guigonnat et de Quentin Fillon Maillet – Nordic Mag
Peux-tu nous parler de la vie à Pékin. Est-ce que pour vous, athlètes, c’était compliqué à vivre au niveau du contexte très spécial ?

« Pour aller à Pékin, nous avons dû réaliser beaucoup de tests. Sur place, nous avons également dû nous faire tester et respecter des règles sanitaires. Au final, au sein du village c’était plutôt ouvert. On était enfermé mais nous pouvions nous balader où nous voulions à l’intérieur du village. On a pu voir d’autres disciplines, ce qu’on ne pensait pas faisable au début. Cependant, on ne pouvait pas se balader à l’extérieur du village, ni visiter les alentours. D’un côté, c’était très réglementé sur certains points ce qui faisait que nous devions rester dans le village. Mais à l’intérieur les règles étaient assez souples. On pouvait voir du monde et aller sur les sites de compétitions. On nous a vendu ces jeux comme une prison, un calvaire. Mais au final c’était plutôt correct même si ça restait des Jeux spéciaux avec toutes ces mesures. »

La cérémonie d’ouverture, c’est comment ?

« Il y a beaucoup d’attente entre le moment où on arrive et celui où on retrouve le reste de la délégation puisque nous ne sommes pas tous dans le même village. La cérémonie commence sans nous et on rentre plus tard avec l’équipe. Au moment où on rentre dans le stade, tout est grandiose et lumineux. Défiler au milieu du stade, c’est impressionnant. On va ensuite s’asseoir en tribunes pour profiter de la fin du spectacle. »

On a vu Quentin Fillon-Maillet qui s’est largement imposé sur ces Jeux. Est-ce que pour toi c’est un exemple ou au contraire c’est une pression supplémentaire d’avoir un tel athlète dans son équipe ?

« Je pense que d’avoir des guideurs comme cela dans un groupe c’est une chance énorme. Par exemple, aux Jeux nous étions deux à ne pas pouvoir courir mais cela a quand même fait rayonner toute l’équipe. C’est un plaisir d’avoir ces personnes à nos côtés. Il y a évidemment d’autres leaders en équipe de France comme Emilien Jacquelin qui n’a malheureusement pas performé à Pékin. Avoir ce type de personne, c’est génial. Même quand, nous, on performe moins bien, le groupe performe toujours ce qui fait du bien à l’ambiance générale. C’est pour ça que le groupe s’entend aussi bien. Il y a les leaders qui sont tout le temps capable de faire vivre le groupe et, en même temps, il y a plein d’outsiders qui sont capables de faire de bons résultats. Cela fait un équilibre qui est bénéfique pour tout le monde. »

Est ce que le regard de tes amis et des autres biathlètes a changé depuis ton arrivée sur la coupe du monde ?

« Je ne sais pas comment eux le perçoivent. Mais, pour moi, rien n’a changé. Mes amis sont toujours les mêmes. Je pense que le changement de groupe ne doit pas interférer dans les amitiés. Je suis toujours autant heureux de les revoir. J’ai hâte de courir avec eux aux championnats de France pour faire des courses comme avant. C’est toujours un plaisir de les revoir. »

Quels sont tes objectifs à court terme et à long terme ?

« À court terme, sur les 3 prochaines semaines, c’est d’essayer de jouer devant. J’ai beaucoup progressé pendant cette période d’entraînement puisque ça fait longtemps que je n’ai pas couru. Je n’ai pas forcément d’objectifs chiffrés puisque je ne me fixe pas de limites vers l’avant. J’aimerais bien rentrer à nouveau dans le Top 10 et je pense que je peux même faire mieux. J’aimerais sortir de grosses courses pour essayer de jouer devant. Sur le long terme, j’aimerais continuer à progresser pour aller chercher les meilleurs mondiaux. »

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